Bonus 1

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Alix

J'ai une folie de rangement depuis ce matin. Tout le bas de la maison est comme neuf, maintenant je m'attaque à notre chambre.

Je commence à ranger la table de nuit de Jo lorsque mes yeux tombent sur une feuille abîmée et pliée.

La sensation de papier mouillé qui a séché m'intrigue.

Je sais que je ne devrais pas la lire, que ça ne me regarde pas. Mais la curiosité est trop forte. Alors je la déplie et je reconnais immédiatement l'écriture de Jo.

«Je pensais que je n'aurai jamais eu à faire ça. En ce moment même j'essaye de trouver les mots justes pour écrire ton éloge funèbre. Comment veux-tu que j'arrive à faire ça. Comment je pourrais réussir à dire à une assemblée de personnes entrain de te pleurer à quel point je t'aime et tu es parfaite alors que je n'ai pas réussi à te sauver. Comment pourrais-je réussir à parler de toi et de tes qualités durant tout un discours alors que simplement en entendant ton prénom je m'effondre. Comment pourrais-je te dire adieu alors que tu hantes constamment mes pensées, alors que tout ce qui m'entoure me rappelle ton image, ton sourire et tes rires. Je pensais te connaitre, mais j'ai eu tort. Je ne sais même pas quelles sont tes fleurs préférées. Les quelles vais-je bien pouvoir déposer sur ta tombe quand je viendrai te pleurer en espérant que tu m'entendes et que tu reviennes. On m'a dis que le pire ne serait pas aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui tout le monde sera à mes cotés, personne ne voudra me laisser seul. Le pire viendra quand il n'y aura plus personnes, quand je serais seul, entouré de silence. Comment cela peut-il être possible ? Comment pourrai-je allé plus mal qu'à se moment précis ?
Me voilà aujourd'hui entrain d'écrire car tu voulais que ça soit moi qui fasse ton éloge funèbre. J'aurai pu vous dire à quel point elle était brillante, belle et importante à mes yeux. Mais je ne le ferai pas. Je ne tiendrai pas de grand discours simplement parce que si elle n'est pas ici pour l'entendre à quoi bon ? Si tu n'es plus jamais là pour m'entendre te dire quel point je suis amoureux toi à quoi bon le dire ?»

Je comprends mieux la texture du papier. Il a pleuré lorsqu'il a écrit cette lettre.

Je pleure aussi en la lisant. Mes larmes viennent se mêler aux siennes.

Son amour pour Lou était si fort.

Il a eu la force d'avancer après avoir perdu sa femme. Je suis admirative devant ça. Si il venait à partir je ne m'en remettrais jamais.

Lou je te promets de prendre soin de l'amour de ta vie, je ne prétendrai jamais te remplacer.

Je sais que nous sommes deux dans son cœur et ça me va très bien. Il a la chance extraordinaire de connaître deux fois le grand amour pendant que d'autres se battent toute leur vie pour tenter de le vivre une fois.

Amochés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant