COVER PLAY : Tome 6 : Ne me quitte plus du tout

243 Jinn

Je n'ai jamais compris cet engouement qu'ont les gens devant les gosses...

C'est moche, ça gueule et, en plus, ça pue ! Surtout à la naissance ou ils sont plus ridés et incontinents que tous les vieux que je peux connaître...

Pour ce qui est de gueuler, ça se défend...

J'observe la mioche de nos potes brayer pour qu'on lui change sa couche.

C'est écœurant.

Et ça me confirme bien que jamais je ne voudrais d'enfant.

Mira... Elle est la seule dont je veuille m'occuper... Et je n'ai pas le cœur assez grand pour le partager. Mais elle...

Elle a l'air intéressée...

Je m'en doutais, mais le constater de mes propres yeux me fait réellement chier...

Surtout quand je vois les raisons pour lesquelles elle pourrait me quitter, ça me fait flipper.

Je me dis que sur ce genre de chose, je n'aurais pas gain de cause... Et me voir dans un rôle que je n'assumerais pas pourrait la dégoûter de moi...

Je voulais venir les voir, pour avoir le prétexte d'être avec elle, mais surtout pour voir sa réaction. Et maintenant que je sais, je culpabilise d'être la merde que je suis...

J'ai l'impression que, quoi que je fasse, je ne serais jamais à la hauteur...

Elle a peut-être raison, peut-être que je ne suis bon qu'à la décevoir et la faire pleurer...

Elle serait sans doute mieux sans moi, mais... ce ne serait pas mon cas. Et pour nous, je serais prêt à tous les sacrifices.

J'observe à présent l'heure sur mon portable.

Les visites ne vont bientôt plus être autorisées et je le fais remarquer à Mira, qui embrasse alors nos amis et l'alien (multimédia) censé être de nature féminine...

Je salue moi-même nos potes, avant que nous ne retracions notre trajectoire en sens inverse, jusqu'à notre appartement.

Je lui tends son casque et lorsqu'elle grimpe sur mon engin, mon pouls s'accélère, puis mon torse se contracte aux contacts de ses mains...

Je voudrais... tellement ne pas avoir à simplement me contenter de ça... Mais...

Je souffle et essaye de canaliser ma respiration pour me calmer, avant de retirer d'un mouvement de pied la béquille et de démarrer.

Sur la route, le soleil se couche, laissant un horizon tracé de couleur jaune et orangé.

J'apprécie fortement ces instants ou tous deux roulons ainsi, mais c'est bien l'un des rares moments où je ne regrette pas de ne plus être en couple avec elle.

Ainsi, en arrivant à notre résidence, elle s'abstient de m'interroger sur le sujet des enfants, ce qui est pour moi plutôt arrangeant.

C'est déjà suffisamment compliqué en ce moment pour rajouter par-dessus, toute cette merde, d'autres problèmes.

Au lieu de ça, elle me parle de son boulot...

Je suis convaincu que son collègue, lui, en plus d'être le gendre idéal, serait le père parfait !

Et si je parvenais à me détacher... si, comme il me l'avait balancé, je n'étais pas si « égoïste » alors, je la laisserais partir avec un mec comme lui...

Mais peu importe le chemin que nous prendrons et les embûches que nous traverserons, l'enfoiré que je suis emmènera mon ange avec moi jusqu'aux enfers !