12.

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- Mama, baba ! Dit-elle, les larmes aux yeux.

Je regarde Syra courir dans les bras de ses parents et de sa sœur. Ils pleurent tous. Mais dans leur façon d'agir, quelque chose me dérange. Quelque chose sur lequel je n'arrive pas à mettre le doigt dessus...

Syra, parfois je sens que ses actions sont réelles, et parfois, je sens que ses actions sont machinales. Que cette vie est un script, et qu'elle le suit à la lettre. Peut-être que mon ressenti est influencé par mon manque de confiance en elle.

Je soupire puis tourne le dos. J'ai vu ce que je devais voir. Je l'ai réuni avec sa famille, alors je pense que je ne tarderais pas à lui demander des faveurs. Parce qu'on n'a rien sans rien, n'est-ce pas ?

- Caleb, tes frères viennent d'arriver d'Amérique. Dit Kaysan en s'approchant de moi.

Je tourne la tête vers Syra et sa famille.

- Surveille-la sans te faire voir, pendant que je vais voir mes frères. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis je m'en vais. Je rentre à l'intérieur de ma maison. Je vois mes deux frères, Keyaan et Hayden, dans mon salon. Je m'approche alors d'eux en donnant à chacun une tape à l'arrière du crâne.

- Toujours la violence, hein, grand-frère ? Me dit Hayden en riant.

Je ris légèrement. Ils se lèvent tous les deux puis on se fait une accolade. J'ai envoyé mes frères en Amérique pour qu'ils puissent étudier, je ne voulais pas que ma mère nous voit tous les trois sombrer dans les affaires illégales. Et je ferais de même pour notre petit frère, Yassin, quand il grandira.

- Ah, et avant que je n'oublie, Tyler te passe le bonjour. Il dit qu'il sera là, pour ta réunion à Kazan. Me prévient Keyaan.

- Bien. Mais je vous ai dis ne pas vous mêlez de ces affaires. Lui dis-je.

- On n'y peut rien, Caleb. Me répond-il. Tu ne le veux pas, mais on est tes bras droits. Et on a décidé de vivre ici et de ne pas retourner en Amérique.

Je passe mes mains sur mon visage en soupirant. Si ma mère le découvre, elle nous tuera tous les trois.

- On en reparlera plus tard. Leur dis-je. Sinon, vous savez où vous allez rester ?

- Normalement, tu devrais nous inviter à rester chez toi, Caleb. Dit Hayden en souriant.

- Non. Je ne peux pas vous garder ici. Dis-je.

Hayden tourne la tête vers Keyaan.

- T'entends Keyaan ? Ton frère ne veut pas de nous. Dit-il.

Je secoue ma tête en riant, exaspéré.

- J'ai une invitée. Leur expliquais-je. Elle vit déjà avec moi, si je vous rajoute, elle va avoir peur.

Hayden rit et me donne un coup de coude.

- Et qui est cette invitée ? Dit-il en faisant un sourire en coin. Elle est jolie, au moins ?

Keyaan attrape Hayden par le bras, puis se tourne vers moi.

- Ne t'inquiète pas pour nous, Caleb. M'assure-t-il. On va passer voir maman, et on ira dans la maison d'à côté.

Je hoche la tête et le remercie. Je les aurais bien laissé rester ici, mais en me rappelant de comment Syra avait peur lorsque je la touchais, ou lorsqu'elle se retrouvait seule avec mes hommes, je me dis qu'elle a peut-être vécue quelque chose. Et avoir deux autres hommes qui resteront à l'intérieur de ma maison, contrairement à mes hommes, cela pourrait la mettre mal à l'aise.

Peu importe qui elle est, ma mère m'a élevée ainsi. Je dois la respecter. Pour une raison, sur laquelle j'ai quelques soupçons, elle a peur du contact des hommes. Et je ne peux pas jouer sur cette peur.

- On va d'abord dîner, ensuite vous pourrez partir. Leur dis-je. Vos chambres en haut sont intacts, vous pouvez vous reposer un peu pour l'instant.

Ils hochent la tête avant de monter à l'étage. Je retourne ensuite auprès de Kaysan. Syra parlait toujours avec ses parents. Je décide alors de la rejoindre.

- J'espère que votre maison vous a plu. Dis-je en m'approchant.

Tous leurs regards se tournent vers moi.

- Oui, encore une fois, merci beaucoup. Me répond son père et je lui réponds d'un hochement de tête. D'ailleurs, je ne vous l'ai pas demandé, mais qui êtes-vous ?

- Je m'appelle Caleb Al-Hassan. Je suis, disons, une connaissance de votre fille... lui dis-je en tournant le regard vers elle.

Son père hoche la tête. J'ai l'impression qu'ils cachent tous quelque chose. Leur regard est vide. Et pourtant, j'arrive à lire dans les yeux des gens. Est-ce ma méfiance qui me joue des tours ?

Je me baisse ensuite à la hauteur de la petite sœur de Syra et la porte dans mes bras.

- Dis moi, princesse, quel âge as-tu ? Lui demandais-je en souriant.

- J'ai six ans. Me répond-elle.

Six ans... elle est encore plus jeune que mon frère Yassin. Mon frère a neuf ans. Keyaan, lui, a dix-neuf ans et Hayden a vingt ans. Comme Syra, je suis l'aîné.

- Venez, entrez. Leur dis-je.

Je les guide alors avec ma main vers ma maison. Je les fais entrer en premier, puis j'entre après eux.

- Tu veux des bonbons, princesse ? Demandais-je à la sœur de Syra, que je tiens toujours dans mes bras.

Elle hoche vivement la tête, en souriant. Je ris puis l'amène à la cuisine, pendant que Kaysan dirige la famille de Syra vers le salon. Je profite de cet instant pour poser des questions à la petite sœur de Syra. La vérité sort de la bouche des enfants après tout, n'est-ce pas ?

- Dis-moi, princesse, tu es la petite sœur de Syra ? Lui demandais-je.

Elle hoche la tête.

- Et... depuis combien de temps connais-tu ta sœur ? La questionnais-je.

- T'es bête ! Dit-elle en riant. Depuis toujours !

Je hoche la tête. Si Syra est envoyée par le gouvernement égyptien, alors sa sœur ne la connaîtrait pas depuis "toujours", non ? Cette famille ne serait même pas sa vraie famille. Cependant, je vois une certaine ressemblance entre eux. Je n'arrive pas à penser clairement. Toutes les pistes sont brouillées.

Ou bien ce mensonge a été très bien organisé, ou bien je suis très paranoïaque. Dans tous les cas...

Caleb ne se laissera jamais avoir.

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant