La Rose d'un Criminel

115.

Avant que Maya ne se réveille, je descends rejoindre Kaysan dans le salon. Je lui ai demandé de me rejoindre le matin, pour lui parler de quelque chose d'important.

- Alors ? De quoi voulais-tu me parler ?

- J'ai prévenu le bras droit du président, je vais le rencontrer. Lui annonçais-je.

Il fronce les sourcils, attendant plus d'explications.

- Le gouvernement égyptien est au trousse de Maya. Je ne peux pas les laisser la prendre. Dis-je en soupirant. Je peux la protéger, mais j'ai besoin de savoir qu'ils n'entreront pas dans le pays.

- Mais ça ne risquerait pas de mettre en guerre la Russie et l'Égypte ? Me demande-t-il.

Je secoue ma tête.

- L'Égypte perdrait beaucoup si elle tournait le dos à la Russie. Ils feront certes des négociations, mais ça n'aboutira pas.

Kaysan hoche la tête.

- On y va tout de suite ?

J'acquiesce. Plus tôt ce sera fait, mieux ce sera.

- Appelle mes frères pour qu'ils puissent rester ici, avec elle. Lui dis-je. Je ne veux pas la laisser seule.

Il prend alors le téléphone et appelle mes frères alors que je me prépare. Je porte mes chaussures, réajuste ma chemise, puis porte mes gants en cuir avec mes lunettes de soleil. Une fois prêt, je sors de chez moi et monte dans ma voiture. Très suivis par Kaysan.

- Ils s'habillent et ils arrivent. Me prévient Kaysan.

- Très bien. Maintenant, allons-y. Dis-je au chauffeur.

La voiture démarre rapidement. J'espère qu'ils accepteront ma requête. Sinon, on devra quitter la Russie pour un autre pays, ennemi au nôtre. Et si c'est trop tard pour partir, je vais devoir me sacrifier pour elle. Me sacrifier ne me dérange pas, non. Mais à choisir, j'aimerais vivre longtemps avec elle.

Après quelques minutes, on arrive enfin. Leurs hommes me connaissent, alors ils m'escortent jusqu'à l'intérieur. Le bras droit du président sort pour m'accueillir. En me voyant, il me fait une accolade que je lui rends. Il m'invite à rentrer à l'intérieur, et je le suis. Puis on s'assoit.

- Qu'est-ce qu'il t'amène ici, moy drug ? (Mon ami). Me demande-t-il.

- Moya zhena (ma femme), elle a besoin de protection. Lui dis-je. Comme Kaysan, moy brat. (Mon frère)

- Tvoya zhena? (Ta femme ?) Demande-t-il surpris. Je ne savais pas que tu étais marié.

- Cela fait un mois que je le suis. Lui répondis-je.

Il hoche la tête avant de me féliciter.

- Pourquoi a-t-elle besoin de protection ? Demande-t-il.

- C'est une agent égyptienne. Lui dis-je. Elle les a trahis pour pouvoir m'épouser. Et j'aimerais qu'ils ne viennent pas la chercher.

- Caleb... c'est délicat comme situation. Dit-il en soupirant. Et comment peut-on lui faire confiance ?

Je savais que cette question allait revenir et je commence à saturer.

- Si je l'ai épousé, c'est qu'elle est digne de confiance. Lui dis-je froidement. Je demande simplement à ce que vous refusiez au gouvernement égyptien de venir la prendre. Comme vous l'avez fait avec Kaysan.

- ... Bien. Me répond-il. J'en parlerais avec le président.

Je me lève alors.

- S'il refuse, rappelez-lui que c'est moi qui lui fournit ses armes. Lui dis-je.

Son bras droit hoche la tête, n'osant pas me contredire. Je lui serre une dernière fois la main avant de sortir d'ici. Affaire réglée.

MAYA

Je me réveille avec une agréable odeur. Je me relève légèrement et souris en voyant, cette fois-ci, deux bouquets de roses éternelles. Chacun de ces bouquets comporte trois roses. Je les tiens dans mes mains, le sourire jusqu'aux oreilles.

- Je vois que ça te plaît.

Je lève la tête. Caleb est ici, se tenant contre le mur. Il me regarde comme la plus belle femme au monde, alors que ma tête au réveil doit être horrible à voir.

- Tu ne veux toujours pas me dire la signification de ces roses ? Lui demandais-je.

- Mmh... faudra être patiente. Dit-il en souriant.

Il commence à s'approcher de moi, puis se penche mais je l'arrête.

- Attends quelques minutes. Lui dis-je.

Je me lève puis m'enferme dans la salle de bain. Je me prends une rapide douche, me lave les dents, m'habille, me coiffe puis ajoute un peu de parfum.

Après m'être apprêtée, je sors de la salle de bain et ne vois Caleb nul part. J'allais sortir de la chambre pour le chercher, mais je me fais soudainement plaquer contre le lit.

- Où est-ce que tu vas comme ça, chérie ? Souffle-t-il.

Je me mets à rire en le voyant au-dessus de moi. Il ne me laisse aucune chance de parler, qu'il pose déjà ses lèvres sur les miennes.

...

Endormi sur le torse de Caleb, je lève la tête vers lui. Il me regardait en souriant, jouant avec me cheveux.

- Tu aimerais avoir des enfants un jour, Maya ? Me demande-t-il.

- J'aimerais beaucoup... Dis-je en souriant légèrement.

Il me sourit en retour. C'est désormais un nouveau rêve. Tous mes rêves avant celui-là, Caleb m'a aidé à les réaliser et j'en ai des nouveaux. Je me permets d'en avoir. Avant de l'avoir rencontré, m'imaginer mère me semblait si lointain... si impossible. Désormais, c'est possible.

- Ils auront un papa exceptionnel. Lui dis-je doucement.

- Et une maman merveilleuse.

Puis il m'embrasse le front.

- Un jour, je porterais ses enfants. Nos enfants. Des enfants qui témoigneront de l'histoire de Maya et Caleb. Qui seront une preuve qu'un jour, il y a eu une femme et un homme qui sont tombés amoureux, qui se sont aimés. Un homme et une femme qui ne devaient être rien de plus que des ennemis.

Caleb s'approche de mon oreille ensuite et me prononce ces mots :

- Tu es la lune et je suis ton ciel.
Tu es la pluie et je suis ton nuage.
Tu es l'arbre et je suis tes feuilles.
Tu es la rose et je suis tes épines.
Tu es le cœur et je suis ton sang.

Tu es ma maladie et je ne veux pas être guérie.

Je veux seulement que tu sois à moi pour toujours.

Pour toujours...