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Mon cœur est lourd. La douleur est insupportable. Mes larmes ne cessent de couler et je ne cesse de crier son nom. Maya. Ce magnifique nom que je détestais tant, avant d'en tomber amoureux.

En entendant une voiture se garer, je pensais que l'ambulance est enfin arrivé mais ce n'était pas le cas. Mes frères.

- Maya ? Dit Kaysan avant de courir vers nous. MAYA !

Et Hayden court également vers nous, en enlevant son haut.

- Punaise, bougez-vous ! Faites quelque chose ! S'écrie-t-elle.

Il pose ensuite son haut sur la blessure de Maya dans son dos. Keyaan, quant à lui, n'a pas bougé. Il tombe à genoux, le corps tremblant. Et moi ? Je la tiens dans mes bras, gardant ses mains accrochés à mon haut. Elle dort. Mon ange dort si paisiblement...

Mais la réalité me frappe de plein fouets. Elle ne dort pas.

Mon cœur se met alors à battre rapidement. Je n'arrive plus à respirer. Je cherche de l'air. Et mon corps se met à trembler. Je ne peux pas la perdre. Non. Comment vais-je faire ? Comment vais-je vivre sans elle ? Je ne peux pas, moi !

- Caleb ! S'écrie Kaysan. Caleb, on doit la sauver ! Ce n'est pas le moment de faire une crise de panique !

J'essaie de me ressaisir, mais en voyant ses yeux fermés, et mon frère lui faire un massage cardiaque, je n'arrive pas à rester calme.

- L'ambulance !

Je lève la tête et souris. Ils sont arrivés. Ils sont là ! Je porte Maya dans mes bras et me lève.

- Sauvez-la !

Il la prenne et la mette sur un brancard. Je monte avec eux dans l'ambulance et ils ferment la porte derrière nous avant de démarrer. Je les tout faire pour sauver ma rose et je lève mes paumes vers le ciel.

- Mon Seigneur, je sais que je suis Ton pire serviteur mais ne me punis pas avec Maya ! Dis-je en pleurant. Je T'en supplie, je ne peux pas vivre sans elle ! Elle est tout ce que j'ai ! Ne me punis pas avec elle, je ne pourrais pas le supporter ! Punis-moi ! C'est moi qui suis mauvais ! Pas elle !

Et je continue à invoquer. Sans cesse. En pleurant. Ma faute. Tout est de ma faute. Si je la perds, ce sera de ma faute. Je n'ai pas su la protéger.

Tu n'as pas su protéger ta mère de ton père...

Pensais-tu pouvoir protéger ta femme de tout un gouvernement ?

- Son pouls est faible. Très faible...

Je relève la tête à l'entente de cette phrase. Mes mains se mettent à trembler. Non, mon Seigneur... non !

- Le massage cardiaque ne fonctionne pas !

Je secoue ma tête.

- Non ! Essayez ! Encore et encore ! M'écriais-je.

Ils me regardent tristement avant de reprendre. Mais au bout de quelques minutes, ils arrêtent, l'air dépité.

- Qu'est-ce que vous faites ?! Criais-je. Punaise, bougez-vous ! Faites quelque chose !

Ils ne font rien.

- BOUGEZ-VOUS ! Criais-je en sortant mon arme. MA FEMME DOIT SURVIVRE !

À ce stade, je ne sais même plus ce que je fais. Ils continuent alors le massage cardiaque jusqu'à ce que l'on arrive à l'hôpital. Ils descendent Maya et courent jusqu'à l'intérieur. Là, nous attend le médecin. Ils emmènent Maya dans une chambre, ne m'autorisant pas à rentrer.

"Ta fleur est en train de faner..."

Je m'assois au sol, la tête contre le mur, laissant mes larmes couler. Cette situation me semble si familière. Et je n'aime pas ça. Mon cœur est en train de mourir à petit feu, et je ne sais pas si je vais survivre.

Enfin, après d'interminables minutes, le médecin sort de la chambre sans grand enthousiasme. Sans joie.

- Monsieur Al-Hassan... Dit-il doucement. Madame Al-Hassan n'a... malheureusement pas survécu. Elle et votre enfant.

Elle n'a pas survécu.

Mon Dieu.

Non.

Mais...

- Mon enfant ?

- Vous ne le saviez pas ? Dit-il avec surprise. Votre épouse était enceinte de quatre mois...

Je reste figé, détruis. Maya est partit. Notre enfant aussi.

- Je... je dois la voir.

Et sans attendre, je rentre dans la chambre et ferme la porte derrière moi. Tout ce que je peux voir est un corps couvert d'un drap blanc sur le lit. Je retire le drap et la couvre avec. Elle dort si paisiblement... mon ange.

Je la porte ensuite et sors de la chambre. Mes frères étaient là. Ils me regardent, en pleurs, tenant Maya dans mes bras. Je sors de l'hôpital sans dire un mot, jusqu'à leur voiture. Je monte à l'arrière, et mes frères montent également.

Pendant tout le trajet, mes frères ne disaient rien. Moi non plus. Je ne faisais que bercer Maya.

- Caleb... dit Kaysan d'une petite voix. Nos hommes ont attrapés les snipers.

Je lève ensuite le regard sur lui.

- Enfermez-les avec les chiens. Dis-je d'une voix détaché.

Kaysan hoche la tête, sans rien ajouter de plus. Il n'y a plus rien à dire, de toute façon.

On arrive enfin à la maison. Ma mère en nous voyant arriver, se met à pleurer. Elle nous prend, Maya et moi, dans ses bras. Elle embrasse ensuite Maya sur sa joue.

Je ne dis toujours rien.

Je monte silencieusement dans notre chambre et la pose sur notre lit. Je la couvre avec la couverture, craignant qu'elle ait froid. Puis je prends son téléphone et m'assois devant elle.

J'appelle son chef et il répond au bout de quelques secondes.

- Maya ? Tu vas bien ? J'ai eu tellement peur !

- Elle ne va pas bien.

- ... Caleb, c'est toi ? Qu'est-ce que tu as fais à Maya ?!

Je lève le regard sur Maya, les larmes aux yeux.

- Maya est morte. Dis-je la voix brisée. Vous l'avez tués.

Silence.

Il ne dit plus rien.

- Et j'ai décidé de me rendre.

- ... Vraiment ?

Je serre mon poing.

- Oui. À condition que Maya... se fasse enterrer auprès de ses parents.

Elle me l'a dit. Elle m'a dit à quel point c'était important pour elle qu'elle repose auprès d'eux.

- D'accord. Je vais préparer son enterrement le temps que tu arrives.

Et je raccroche. Je laisse ma tête tomber contre sa poitrine, et je pleure. Comment te dire au revoir ? Comment te laisser partir ?

- Reviens-moi, ma rose... Dis-je les larmes aux yeux. Je ne pourrais pas continuer sans toi.

Mais aucune réponse.

Car l'âme de Maya s'en est allé.

Et mon âme ne tient plus qu'à un fil.

Un fil qui risque de se briser à tout moment.

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant