La Rose d'un Criminel

120.

- Maya... Maya, non... non... non...

Le soleil n'a été visible que pour quelques minutes, avant d'être recouvert par les nuages, comme s'il est venu me faire ses adieux. Et maintenant, il neige. Tout me semble si sombre, mais pourtant si lumineux.

- Je dois appeler... l'ambulance...

Caleb prend son téléphone en main, paniqué.

- Allô, ramenez toutes vos ambulances ! Je suis Caleb Al-Hassan, ma femme s'est fait tirer dessus, vite ! Je vous en supplie, faites vite !

Puis il raccroche mais il ne lâche toujours pas son téléphone.

- Caleb... tentais-je de l'appeler.

- Je dois... je dois appeler...

- Caleb ! Dis-je avec un peu plus de force.

Enfin, son attention se porte sur moi. Je le regarde dans les yeux, et n'y vois rien d'autre qu'une peur extrême. La peur de me perdre.

- Reste avec moi, s'il te plaît... Dis-je, les lèvres tremblantes.

- Je suis avec toi... je suis là, mon ange. Je suis là, ma rose. Me dit-il doucement. Je ne te lâcherais pas. Promis.

Il me regarde avec tant d'espoir que ça m'en déchire le cœur. Je sais ce qu'il ne sait pas. Je ne survivrais pas. C'est trop tard. Mais j'en ai pas le cœur de lui dire.

Je veux pleurer. Tellement pleurer. Mais je ne dois pas. Mes dernier moments avec lui doivent être joyeux. Je veux qu'il se rappelle de moi ainsi.

Soudain, je me tiens fortement à son bras en fermant les yeux. Je ressens une vive douleur dans le dos.

- Le poison... Dis-je sans pouvoir m'en empêcher.

- Le poison ?! Répète Caleb. Quel poison, Maya ?! Il n'y a pas de poison, il...

Je ne voulais pas qu'il le sache. Mais je n'ai plus d'autre choix que de le lui dire.

- La balle... est empoisonné. Soufflais-je. Il n'y a aucun remède et-

- Il existe un remède pour tout ! Me coupe-t-il. Les médecins vont t'enlever ce poison, et tu vas survivre. D'accord, mon ange ? Tu ne vas pas... mourir !

C'est trop tard. La balle était prévue pour Caleb, et eux voulaient le tuer sans lui donner une chance de survie, ne se doutant pas un instant que cette balle me toucherait, moi. Et maintenant, je sens son poison se répandre dans mon sang. Et il n'y a aucun moyen pour l'arrêter. Il faut seulement attendre. Attendre ma fin.

Je ne réalise pas vraiment que je suis à la porte de la mort. J'ai l'impression d'être dans un cauchemar, et à tout moment, je vais me réveiller à nouveau dans les bras de Caleb.

Et d'un coup, la douleur est tellement atroce que je n'arrive pas à me retenir de pleurer.

- Caleb, j'ai mal ! Dis-je en pleurant.

Il me serre contre lui.

- J'ai peur...

Il me serre encore plus, son corps tremblant.

- Je ne suis pas prête à partir...

Cette fois, c'est moi qui m'accroche à lui. Je ne veux pas partir. Je ne veux pas. Non. Je veux rester. Je veux rester avec lui ! Je ne veux pas partir ! Pitié, qu'un miracle se passe, je ne veux pas partir !