30.

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Je recompte le nombre de billets dans la mallette afin d'être certain une dernière fois, avant de serrer la main de l'homme assis face à moi.

- Comme promis, vos armes seront livrés demain matin. Lui dis-je.

L'homme me remercie puis après que je le lui autorise, il se lève et s'en va. Tout cela, sous le regard de Syra.

- Tu lui vends les armes comme ça ? Sans lui demander ce qu'il en fera avec ? Me demande-t-elle, ahurie. Et s'il assassine des gens avec ?

- Enfin, les armes ne sont pas faites pour faire jolie. Elles tuent. Lui répondis-je. Et concernant ce qu'il en fera, cela ne me concerne pas.

Elle ne répond pas, mais son regard en dit beaucoup. Elle garde beaucoup à l'intérieur d'elle. Mais là, j'ai une parfaite occasion de la tester.

- Il enverra ces armes en Égypte. Finis-je par dire. C'est moi qui lui ai ordonné.

Elle blêmit.

- Pourquoi faire ? Dit-elle d'une petite voix.

- Il fera une attaque dans deux jours. Lui répondis-je. Le gouvernement égyptien tente de m'emprisonner, alors je vais leur montrer ce dont je suis capable.

- ... Tu leur donnes plus de raisons pour qu'ils t'emprisonnent. Dit-elle en soupirant.

Je souris en coin, tout en secouant ma tête.

- Qu'ils aient plus de raisons ou non, ils ne réussiront jamais à m'emprisonner, Syra. Lui dis-je fermement. Tant que je ne me rendrais pas de moi-même, je serais toujours en liberté.

Je la fixe alors qu'elle détourne le regard. Quelque chose dans cette femme m'impressionne, je ne peux jamais lire en elle, ni anticiper ses réactions. Là, je ne saurais dire à quoi elle pense. Pourtant, j'arrive à lire dans le regard des gens. Elle, non.

- Va t'entraîner, Syra. Lui dis-je. Je vais travailler seul.

Elle hoche la tête, puis sors de mon bureau silencieusement. J'appelle ensuite Kaysan, pour qu'il puisse pirater les systèmes du gouvernement égyptien. Que je vois s'ils font un quelconque changement durant ces deux prochains jours. S'ils se protègent d'une attaque, alors ça ne voudra dire qu'une chose : Syra est une espionne.

Dans le cas contraire, s'il n'y a rien, alors plusieurs réponses seront possibles. Et aucune manière de savoir laquelle est la bonne. Parfois, je regrette d'être revenue à elle. Elle serait restée dans mon hôtel, puis serait sûrement reparti. Mais maintenant, c'est trop tard. Elle en sait beaucoup trop pour que je puisse la relâcher...

- Caleb, je peux rentrer ? Entendis-je.

Je relève la tête et vois Kaysan, au pas de la porte. Je lui dis d'entrer alors il s'approche.

- Je viens de voir Syra, elle est toute pâle. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Me demande-t-il.

- Je t'ai demandé de vérifier si les autorités se préparent à une attaque, n'est-ce pas ? Lui dis-je. Et bien, c'est parce que j'ai dis à Syra qu'il y aura une attaque là-bas.

Il hoche la tête, comprenant la raison derrière ça.

- D'ailleurs, j'ai eu quelques nouvelles... Dit-il en soupirant. Le mari de Rayaa, il a témoigné contre toi au tribunal, depuis qu'il a su que les autorités accumulent les preuves pour t'emprisonner.

Je ris nerveusement.

- Il a détruit la vie de Rayaa, maintenant, il veut détruire la mienne. Dis-je en serrant le poing. Il doit être protégé par la police, alors je vais attendre un peu avant d'envoyer quelqu'un le tuer. Lui, et ton frère.

- ... Pas mon frère, Caleb. Dit-il doucement.

- Pourquoi ? Le questionnais-je. Après tout le mal qu'il t'a fait, tu le veux toujours vivant ?

Il soupire en passant ses mains sur son visage.

- N'envoie personne le tuer, Caleb. Je le tuerais moi-même. Souffle-t-il. Je prendrais la vie de mon propre frère. Il a détruit ma vie, alors je détruirai la sienne.

Je hoche la tête. Bien. Si c'est ce qu'il veut. À cause de son frère, Kaysan allait subir la peine de mort. Si je ne l'avais pas aidé à s'échapper, Kaysan serait mort d'un crime qu'il n'a pas commis. Et pour cette raison, Kaysan veut se venger. Et je suis derrière lui.

MAYA

Je fais les cents pas dans ma chambre après ce que m'a dit Caleb. Une attaque. Il y aura une attaque. Je dois prévenir mon chef, mais... et si ce n'est pas vrai ? Et si c'est un coup monté ? Je me retrouve face à un dilemme, et je ne sais pas quelle solution est la plus correct.

Si c'est un piège et que je le dis à mon chef, Caleb me tuera. Et s'il y a véritablement une attaque et que je ne dis rien, mes collègues mourront. Ou peut-être même des civils. Je soupire en m'asseyant au bord du lit. Je ne sais pas quoi faire.

Les tests de sincérité que me fait passer Caleb commencent à m'énerver. Deux mois sont presque passés depuis mon arrivé, et il ne me fait toujours pas confiance. Je ne sais pas quoi faire de plus. Parfois, j'ai juste envie de lui dire qui je suis. Après tout, si je meurs, je n'aurais personne qui me pleurera.

Mon chef sera triste pour quelques minutes. Il m'enterrera puis me remplacera. Si je meurs, alors autant mourir pour une bonne cause. Mais encore une fois, je me rappelle que cette mission, je ne la fais pas que pour moi. Je la fais pour mes parents. Mon pays. Pour ses enfants qui ont perdus leurs parents à cause des gens comme Caleb. Et pour que d'autres enfants n'en perdent pas.

Je pense qu'ils n'ont pas besoin de moi en Égypte, je pense qu'ils seront aptes à se défendre. Je vais me contenter de me concentrer sur Caleb. Et de toute façon, dans deux jours, s'il y a eu véritablement une attaque, je serais mise au courant. Je crois en nos policiers. Je crois en nos soldats. Ils réussiront à déjouer n'importe quelle attaque. Qui est Caleb face à notre puissant pays ?

Notre pays n'a pas à craindre un traître. Parce qu'à la fin de cette histoire, je ne serais pas la traître. Caleb le sera. Il a trahi son pays. Et les conséquences de cela ne seront que plus grandes.

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant