44.

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Je me suis mise derrière lui jusqu'à ce que ses hommes habillés tout de noir font leur apparition, tenant un homme qui visiblement ne fait pas partie d'eux. Caleb sort deux gants noirs, les porte puis s'approche de l'homme.

- Qui t'envoie ? Demande Caleb.

L'homme ne répond pas. Son silence reflète sa loyauté envers son maître. Mais jusqu'où ira cette loyauté lorsque celui qui joue avec toi est Caleb Al-Hassan ? Avec un homme qui est capable de détruire toutes tes valeurs pour croire aux siennes.

- Qui t'envoie, j'ai dis. Répète-t-il en sortant cette fois un couteau.

Un carnage. Il va faire un carnage. Il montrera encore une fois le pire de sa cruauté. Sauf si cet homme parle, et tout de suite. Caleb tient le bout du couteau sur la chair de l'homme.

- Tu ne veux toujours pas répondre ? Demande-t-il. Très bien. Je t'ai laissé le choix.

Il range ensuite son couteau, me laissant dans l'incompréhension totale.

- Je ne vais pas me salir les mains. Dit-il. Lève-toi, et approche-toi du bord.

L'homme ne bouge pas. Les hommes de Caleb ont été contraints de le porter jusque là. Il lui fallait seulement qu'un pas pour tomber dans le vide. La peur commence à se lire dans le visage de l'homme.

- Je te donne une dernière chance... qui t'envoie ? Lui demande Caleb.

- Je... ne dirais rien. Répond l'homme.

Caleb rit légèrement, avant de se tourner vers moi.

- Ferme les yeux, chérie. Me dit-il.

- Je vais regarder. Lui dis-je.

Il me regarde longuement pour s'assurer que je suis certaine de moi, et je le suis. Il active alors son arme puis en une fraction de seconde, il appuie sur la gâchette et la balle se trouve entre les deux yeux de l'homme. J'ai un léger frisson de dégoût, surtout lorsque j'entends le corps de l'homme s'écraser au sol.

- J'allais lui dire de sauter de l'immeuble plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il meurt. Dit Caleb d'un ton neutre. Mais je n'ai pas le temps de jouer.

Caleb n'était plus celui qu'il était plus tôt. Son regard avait changé, sa posture avait changée, son ton avait changé. Il regardait par dessus le bord du toit, les mains dans ses poches, avant de lever la tête vers le ciel, les yeux fermés. Il avait l'allure d'un véritable homme redoutable et dangereux. D'un véritable chef. D'un véritable mafieux.

Malgré le fait que je le haïs au plus haut point, je ne peux nier le fait qu'il est extrêmement charismatique. Extrêmement élégant. Extrêmement dangereux malgré son calme.

- Tu ne vas rien dire, chérie ? Me demande-t-il.

- Qu'est-ce que je peux dire ? Lui demandais-je.

Il s'approche alors de moi. Je déglutis face à sa proximité.

- Noublie jamais la règle... Tuer ou être tué. Chuchote-t-il avant de me toucher le bout du nez et s'avancer.

Je secoue ma tête. Encore une règle débile que je dois appliquer. S'il n'était pas dans ces affaires, il ne risquerait pas pour sa vie.

- Tu viens ? S'écrie-t-il.

Je reprends mes esprits, avant d'aller à lui, presque en courant. On sort de l'immeuble et je vois des hommes porter le corps de l'homme que Caleb a tué et des hommes qui l'accompagnait. Je m'avance alors rapidement jusqu'à la voiture.

- Tu ne sembles plus touché par ce genre de chose. Remarque-t-il.

- J'essaie. Lui répondis-je.

Il démarre alors la voiture puis conduis, suivis encore une fois par une dizaine d'autres voitures. Il est tellement calme. Alors qu'il aurait fallu qu'il soit sortit sans sa horde d'hommes, et il serait en train d'agoniser.

- Pourquoi tu ne l'as pas laissé en vie ? Lui demandais-je. Tu n'as pas pu lui soutirer des informations.

- Il n'allait pas parler. Me répond-il. Puis, il ne sera certainement pas le dernier. D'autres viendront.

... Ou peut-être pas. Il les aurait, peut-être, tous tués. Lui seul. Je ne doute pas de ses capacités. Douter de lui serait idiot de ma part. Cet homme s'est fait seul, il n'a pas eu besoin de ses hommes pour être là où il est. En tant que son ennemi, je ne peux pas le nier.

- Tu m'as impressionné, Syra. Tu n'as pas flanché une seule fois. Dit-il en jetant un coup d'œil furtif. Ton évolution me surprend toujours.

À cause de toi, je voulais lui dire mais je me retiens. Il est extrêmement chanceux que je sois une agent. Je peux supporter ce que je vois. Mais si j'étais une jeune femme tout à fait normal, il aurait eu un gros péché sur la conscience. Des remords qui n'effaceront aucune action.

- Où allons-nous ? Lui demandais-je.

- Je pensais aller dans un de mes restaurants. Me répond-il. Histoire que notre journée ne finisse pas sur une mauvaise note.

J'avais oubliée qu'il était propriétaire de plusieurs chaînes de restaurants, d'hôtels et d'autres services. J'ai seulement vu un de ses hôtels lors de mes premiers jours à Moscou, et son restaurant à Kazan.

- Je ne suis pas habillé correctement pour. Lui fais-je remarquer. Les gens me regarderont de façon étrange.

Avant de me répondre, il se gare et je me rends compte qu'on venait d'arriver.

- Tu es parfaitement habillé, chérie. Me dit-il d'une voix basse et rauque. Si je croise un seul mauvais regard en ta direction, je les ruinerais et les virerais de mon restaurant.

Je n'ose pas soutenir son regard, alors je regarde ailleurs. Il ne devrait pas pouvoir me faire sentir aussi puissante. Maya, rentre dans son jeu. Joue avec lui. Me disait mon cerveau. Alors comme réaction, je lui fais un léger sourire gênée.

- Et n'oublie jamais, tu as Caleb Al-Hassan de ton côté. Dit-il en faisant un sourire.

Et c'est ma plus grande victoire. Il sort ensuite de la voiture et vient m'ouvrir la portière. Devant le restaurant se trouvait un sans-abri, je m'attendais à ce que Caleb l'aide mais au contraire, il ne fait rien et rentre à l'intérieur, en me tenant la main. J'essaie de la retirer, dégoûté face à son manque d'empathie, mais il la serre encore plus fort, avant d'interpeller une serveuse.

- Il y a un sans-abri devant le restaurant, préparez-lui un bon repas et donnez-le lui. Ordonne-t-il.

La serveuse hoche la tête avant de se diriger vers la cuisine. Je reste bouche-bé. Caleb tourne sa tête vers moi et fait un sourire narquois, comme s'il se doutait de ce que je pensais. J'ai dû parler trop vite...

Voyons combien de surprise tu me réserves, Caleb.

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant