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On se place face à face. J'allais retirer mes gants, mais Caleb me demande de les garder. Il me dit de lui donner le premier coup, et c'est ce que je fais. Je serre mon poing et lui donne un coup en plein ventre. Il a eu qu'un léger mouvement de recul. Je n'y ai pas mis toute ma force.

- Tu frappais le sac plus fort que moi. Dit-il en riant. Je ne suis pas fait de sucre, chérie. Frappe fort.

Ni une ni deux, je lui fais un uppercut. Mon poing atterrit sous son menton. Il recule encore une fois, mais paraît plus surpris. Je ne m'arrête pas ensuite, je continue à lui donner des coups, qu'il arrive à esquiver. Parfois, il attrapait ma main dans la sienne pour m'arrêter.

- Défends-toi, Hassan. Lui dis-je avec un sourire provocateur. Je ne suis pas faite de sucre, non plus.

Il rit légèrement, secouant sa tête de droite à gauche. Il se met alors à donner des coups à son tour, que j'esquive. Je le laissais me toucher à l'épaule quelques fois, puisque je suis censé ne pas être plus forte que lui. Et malgré qu'il m'ait touché, il ne mettait pas toute sa force, contrairement à moi.

On continuait à nous battre, et ce combat ressemblait plus à une dispute d'enfant qu'un combat entre adultes. Mais ce petit combat s'arrête lorsqu'il me fait un croche-pied. Ne le voyant pas venir, je trébuche mais m'accroche au t-shirt de Caleb et l'emporte dans ma chute.

Je ne m'étais pas rendue compte de l'action que j'ai faite, jusqu'à ce que je le vois au-dessus de moi. Il paraît autant surpris que moi mais ne se décale pas. Ses yeux étudient chaque parcelle de mon visage, et je fais de même. L'avoir aussi près de moi m'empêche de respirer correctement.

- Tu as triché. Dis-je à bout de souffle.

- Tous les coups sont permis, chérie. Dit-il et un sourire narquois se forme sur son visage.

Je déglutis. Sa proximité m'empêche de réfléchir. Je n'aime pas ça. J'essaie de me contrôler, d'avoir la force de le repousser mais malgré moi, mes bras ne bougent pas.

Après un moment qui m'a paru comme de longues minutes, il se relève enfin. Il me tend ensuite sa main que je prends pour me relever.

- Tu t'es beaucoup amélioré. Me complimente-t-il. Il te reste encore quelques défauts, mais tu pourrais t'en sortir dans un vrai combat.

Je hoche la tête. Bien que la probabilité  d'un combat à main nue est très faible. Les hommes comme Caleb ne savent se battre qu'avec des armes, voire des couteaux. Jamais à main nue.

- Tu penses ? Lui demandais-je.

- Certain.

S'il le pense réellement, alors tant mieux. La partie la plus dure des entraînements est passé, celle de devoir faire semblant de ne pas savoir. Maintenant, je vais passer à l'étape de la pratique.

- J'ai une réunion importante, tu resteras avec mes frères aujourd'hui. Me prévient-il.

Je hoche la tête. J'aurais préféré qu'il me prenne avec lui, pour savoir de quoi il s'agit mais je ne peux pas le lui demander. Et si les frères de Caleb seront ici, je ne pourrais pas non plus entrer dans son bureau. Encore une journée qui passera sans aucune progression...

- À ce soir, chère ennemie. Dit-il en me faisant un clin d'œil avant de sortir de la salle.

CALEB

Je réajuste mon costume, en portant mes gants noirs. Je mets mon arme chargé à l'arrière avant de pénétrer à l'intérieur de mon restaurant. Je monte à l'étage suivis de mes hommes. Arrivé devant la salle, un des hommes m'ouvre la porte puis j'entre.

- Bienvenue, mon ami.

Mon invité tourne la tête vers moi. C'est l'un des hauts placés aux États-Unis.

- Monsieur Al-Hassan. Dit-il en se levant.

Je lui demande de s'asseoir avant de m'asseoir à mon tour au bout de la table. Je le regarde, la tête haute. Je m'assois, les jambes ouvertes, un bras sur la table. Une posture des plus arrogantes et celle qui permet d'affirmer mon pouvoir.

- Nous avons appris avec regret le départ de vos frères de notre pays... Dit-il en grimaçant.

- La place de mes frères est à mes côtés. Rétorquais-je. Ils iront là où ça leur chantera. Mais je suppose que vous n'êtes pas venus parler de mes frères, n'est-ce pas ?

Il hoche la tête et se positionne correctement, pour mieux se faire écouter.

- Nous avons faits un accord avec vous. Vous aviez promis de vous débarrasser de la mafia New-Yorkaise. Et en échange, nous avons acceptés d'acheter de vos produits. Me rappelle-t-il. Pourtant, ces mafieux parcourent toujours nos rues.

- Je n'ai jamais promis de m'en débarrasser. New-York travaille pour moi. Lui répondis-je. J'ai seulement promis qu'ils ne s'approcheront pas d'une partie de Washington, qui vous appartient. Ils ne m'ont pas désobéis.

Je sens la tension monter de plus en plus, ‏je sais que mon attitude l'insupporte car il n'a pas l'attitude d'être mis en situation d'infériorité.

- Alors je veux réviser les termes du contrat. Déclare-t-il.

Je fais un rire méprisant, pense-t-il sérieusement pouvoir me forcer à sa propre volonté ?

- Non. Lui répondis-je sèchement. Le contrat restera inchangé.

Comme réponse, il frappe du poing sur la table montrant son mécontentement. Je reste extrêmement calme bien qu'au fond, j'ai qu'une envie : lui coller une balle entre les deux yeux et le faire taire à jamais.

- Je vous ruinerais ! Vous allez vous débarrasser de ces bandits sinon-

- Sinon ? Dis-je en me levant.

Il se tait en me voyant approcher. Je sors mon arme lentement, tout en restant d'un calme glacial.

- Assis-toi. Lui ordonnais-je.

Voyant l'arme à la main, il s'assit. Il lève sa tête pour me regarder alors que je pose le bout de mon arme sur son front.

- Je pourrais te tuer ici, et personne ne dira rien.

Il déglutit. Je sens qu'il commence à stresser. Il n'a aucun moyen pour s'échapper.

- Ne t'impose pas chef devant celui qui possède le pouvoir, l'américain. Lui murmurais-je. Sinon, tu le regretteras. Fortement.

Je retire alors mon arme et il soupire de soulagement.

- Le contrat restera tel quel. Lui annonçais-je. New-York m'est fidèle, alors je ne les détruirais pas. Et si tu ne veux plus acheter mes armes, alors soit. Je ne dépends pas de vous. Vous vous plierez à moi, pas l'inverse.

Il hoche vivement la tête. Sa langue a disparu en cours de route puisqu'il ne hausse plus le ton. C'est ce dont il leur faut. Il faut les humilier, leur montrer leur réelle place pour qu'ils comprennent qui ils sont.

- Maintenant, tu peux partir.

Puis il s'en va, presqu'en courant. Et je souris, victorieux.

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant