56.

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Les policiers me mettent les menottes devant les yeux de la mère de Caleb. Elle paniquait, ne sachant que faire.

- Vous ne pouvez pas m'arrêter sans me dire la raison. Leur dis-je.

Ils ne répondent et me conduisent dans leur voiture. Après qu'ils aient démarrés, je vois Caleb se garer devant la maison. L'ironie du sort. L'ironie du sort... je voulais lui mettre les menottes mais c'est sur moi que les menottes ont été mises.

- Syra, c'est ça ? Dit le policier à côté de moi.

C'était un homme assez grand, blond aux yeux bleus. Je hoche la tête. Il sourit alors puis me tend sa main. Je lui montre les menottes, alors il rit en retirant sa main.

- Je me présente, je m'appelle Ivan. Ivan Romanov. Me dit-il.

Je fronce les sourcils. L'ennemi de Caleb.

- Et il semblerait que tu me connaisses déjà. Dit-il en faisant un sourire narquois.

Il se penche alors vers moi, et je recule du mieux que je peux. Il s'approche à tel point qu'il est presque au-dessus de moi. Je jette un coup d'œil aux policiers, s'ils sont réellement des policiers, pour intervenir.

- Ne t'approche pas. Dis-je faiblement.

Sans le vouloir, ma voix craque alors que je la voulais beaucoup plus ferme et confiante. Mes peurs reprennent le dessus. J'aimerais le repousser mais mes mains sont menottés et la peur me paralyse.

Les deux policiers à l'avant ne vont rien faire, c'est clair. Là, Ivan peut faire de moi ce qu'il veut et personne ne l'arrêtera.

- Re... Recule ! Dis-je en bégayant.

Il ne m'écoute pas et continue à s'avancer. Maintenant, il est au-dessus de moi. Il est littéralement au-dessus de moi, mon Dieu. Non, ça ne peut pas arriver. Je ne peux pas le laisser. Je dois... je dois me défendre.

- J'ai dis : recule, putain ! M'écriais-je. RECULE !

Je tremblais, désormais. Mais de colère. Il est surpris de m'avoir entendu hurler, alors il recule, mais en riant. Aimant le contrôle qu'il peut avoir sur moi.

- Retire-moi ces menottes et on verra si tu vas rire longtemps. Sifflais-je entre mes dents.

Il passe ses doigts sur ses lèvres en me regardant. Il a reussi à me le faire détester plus que Caleb. Beaucoup plus que Caleb.

D'un coup, la voiture s'arrête et il ouvre la portière, avant de me lancer un clin d'œil en disant :

- J'aime les femmes difficiles.

Puis il sort de la voiture et entre dans un van noir. Lorsqu'il s'en va, les policiers démarrent. Eux aussi, me dégoûte. Ils n'ont pas réagis. Ils n'ont même pas lancés un regard en ma direction.

Je ferme les yeux un instant, puis prends un grand souffle. Le repousser a été si dur... j'ai cru que je n'avais aucune chance de m'en sortir.

- Descends. Dit le policier.

Je lève la tête. Je n'avais pas remarqué que nous sommes arrivés. Je descends de la voiture et les deux m'entraînent à l'intérieur. On m'emmène ensuite dans le bureau du commissaire.

Je reste debout face à lui, alors que lui me regardait de bas en haut.

- Donc toi, tu es la fiancée de Caleb ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête.

- Menteuse. Me dit-il. Tu mens pour couvrir ton crime.

Le meurtre du violeur ?

- Je ne ments pas. Dis-je en lui lançant un regard noir. Et je n'ai commis aucun crime.

Il s'approche de moi et je reste sur mes gardes. Dans ma tête, cet homme est un potentiel prédateur. Peut-être que je me trompe, mais je me sens en danger. Et tant que je ne me sentirais pas en sécurité, je continuerais à être sur mes gardes.

- Où est ma fiancé ?!

Je tourne la tête vers le côté, entendant les cris de Caleb. Je soupire de soulagement. J'entends enfin une voix familière. Je ne suis plus seule avec l'inconnu.

- Je vous l'ai dis. Dis-je au commissaire qui avait désormais le visage blême.

Caleb brise la porte avec son pied puis pénètre dans le bureau, deux armes à la main. Remplis de colère, il s'approche du commissaire.

- SORS ! Crie-t-il.

Le commissaire hoche la tête puis sort en courant. Caleb se calme ensuite lorsque ses yeux se posent sur moi, puis il s'approche lentement de moi. Avec précaution. Il sort des clés puis m'enlève les menottes et les jette au sol.

- Ils ne t'ont rien fait, hein ? Me demande-t-il.

Je secoue ma tête, alors qu'il regardait mes poignets. Ses yeux deviennent noir de colère en voyant la rougeur de mes poignets.

- Je vais les tuer !

Il allait sortir d'ici en furie mais je le retiens par le bras, et l'enlace. Il est surpris de mon geste, mais ne bouge pas. Inconsciemment, j'ai déjà baissé mes gardes.

- Ivan était là. Dans la voiture. Lui dis-je doucement.

Il s'éloigne et me regarde, les sourcils froncés.

- Il t'a fait quelque chose ?

Je baisse la tête légèrement.

- ... Il s'est mis... au-dessus de moi. Rien de plus. Dis-je d'une petite voix.

Il serre fortement ses poings. S'il avait fait autre chose, je n'aurais sûrement pas pu prononcer un seul mot. J'aurais pleurée, silencieusement.

- Comment tu te sens, Syra ? Demande-t-il, inquiet. C'est ce qui m'intéresse maintenant, est-ce que tu vas bien, réellement ?

Il me parlait d'une voix si douce et bienveillante. Est-ce que je vais réellement bien ? Je ne sais pas... et le fait qu'il soit si soucieux de moi me touche. Mais tout le monde nous regarde, et je suis censé être sa fiancée... tout cela n'est pas vrai. Caleb ne peut pas être aussi bon avec moi.

- Je veux seulement rentrer. Dis-je faiblement.

Il hoche la tête. Il me prend par la main et me fait sortir du bureau. Je l'entends dire doucement aux policiers qu'il reviendra pour "régler leur compte". Je pensais qu'il allait me lâcher la main à l'extérieur, mais au contraire, il me porte dans ses bras.

Son visage est si proche du mien que je sens son souffle chaud sur ma joue. Mais cette proximité ne dure pas, puisqu'il me dépose sur le siège passager de sa voiture.

Soudain, une pensée me vient.

Pourquoi être proche de toi ne me dérange pas, comparé aux autres hommes ?

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant