La Rose d'un Criminel

97.

Kaysan est venu dans ma chambre, l'air dégoûté. Il n'a pas beaucoup parlé. Il m'a seulement informé que Caleb m'a appelé, sans ajouter quoi que ce soit, puis il est sorti. Je n'ai même pas eu le temps de lui demander ce qu'il se passe.

Je sors de la chambre et rapidement, je rejoins Caleb dans son bureau. Peut-être que quelque chose de grave s'est passé. Je dois m'assurer qu'il va bien. J'ouvre la porte sans toquer, comme à mon habitude.

Caleb était là, le dos tourné, regardant par la fenêtre. Je me retrouve à sourire bêtement. Chaque fois que je le vois ainsi, je repense à notre première rencontre. J'ai directement été impressionné par lui, ce jour-là.

- Caleb, Kaysan m'a dit que tu me voulais. Tout va bien ?

Dès lors qu'il entend ma voix, il se met à applaudir. Il se tourne vers moi tout en applaudissant, avec aucune émotion sur le visage. Plus il s'approche, plus ses applaudissements faiblissent jusqu'à complètement disparaître.

- Ton jeu d'acteur était merveilleux. Je pense que tu t'es trompé de carrière... "Syra".

Je fronce les sourcils. Mon jeu d'acteur ? Mon cœur se met à battre rapidement, espérant qu'il n'ait rien découvert. Mais je garde tout de même un air neutre pour ne rien laisser paraître.

Il s'approche de moi, alors que je tremblais intérieurement. Son regard est si noir. Je ne l'ai jamais vu de cette façon. Jamais. Il pose sa main sur mon cou, et serre légèrement, mais pas au point de me faire mal ou de m'étrangler.

- Je te déteste. Je te déteste tellement. Siffle-t-il entre ses dents. Je maudis le jour où je t'ai connu.

Je reçois ses mots comme un poignard dans le cœur. Mais je le mérite. Je sais que je le mérite. J'ai trahi sa confiance

- Punaise, PARLE ! S'écrie-t-il. Dis quelque chose !

Je sursaute lorsqu'il hausse le ton, mais ne dis rien. Que puis-je dire ? Et même si je le voulais, rien que de voir son regard rempli de haine m'empêche d'ouvrir la bouche.

- Ou ne dis rien. Ta voix m'insupporte autant que ta face.

Les larmes me montent aux yeux et je baisse la tête. L'homme que j'aime me déteste, désormais. La seule personne qui me restait.

- Je regrette de m'être arrêté, hier soir. Admit-il. J'aurais pu me vanter d'avoir mis une espionne dans mon lit.

Il retire sa main de ma gorge et approche sa tête de la mienne.

- Ilyes était aussi dans le coup ? Ou son frère ? Tu t'es donné à lui, n'est-ce pas ? Tu...

Je recule, alors qu'il souriait de façon si malveillante, si diabolique. Ce n'est pas Caleb. Caleb ne me dirait jamais ce genre de chose. Il s'arrête en plein milieu de phrase, mais je suis certaine que ce qu'il allait me dire allait encore plus me détruire.

- Tout ce que je t'ai dit... était réel. Dis-je faiblement. Mon histoire avec Ilyes et son frère est vrai.

Il ne me croit pas. La seule personne qui me croyait nie tout. Lui aussi, pense que je mens. Comme Ilyes, comme son frère, comme les juges, avocats, et tout ce qui ont entendu parler de mon histoire. Je ne veux pas ajouter Caleb à cette liste. Il n'est pas comme eux...

- J'étais tellement dégoûté et triste de ce que tu as vécu, que je n'ai pas pu m'empêcher de vomir. Me dit-il avec dégoût. Tu ne mérites rien, rien de bien. Tu es égoïste, cruelle, hypocrite. Tu n'es qu'une putain de...

Je ferme les yeux, ne pouvant plus le voir me regarder de cette façon. Une larme s'échappe et roule le long de ma joue. Il a vomi... à cause de mon passé. Comment laisser un tel homme ? Comment le détester ?