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Je rentre enfin chez la mère de Caleb après plusieurs heures. Je me suis laissé aller, et j'ai pleurée toutes les larmes de mon cœur. Je me le suis permise. Tout ça, pour que je ne craque pas devant Caleb une seconde fois. Je ne veux pas qu'il me revoit vulnérable encore.

Mais malgré ma profonde tristesse, j'éprouve un semblant de joie. Lorsque je me sentirais seule, je pourrais revoir ces vidéos où mes parents me montraient à quel point ils sont fiers de moi, où ils me montrent tout leur amour.

J'ouvre la porte de la maison, et vois directement Caleb courir vers celle-ci. Je m'arrête, les sourcils froncés. Et mon incompréhension se multiplie lorsqu'il me serre dans ses bras.

- Punaise, Syra ! S'exclame-t-il. Je pensais qu'il t'avait enlevé !

Je recule et le regarde dans les yeux. Je comprends qu'il parle de son ennemi...

- Tu... t'es inquiété pour moi ? Demandais-je d'une petite voix.

Il détourne le regard, sans répondre. Mon Dieu. Oui, il s'est inquiété. Et c'est bien la première fois que quelqu'un s'inquiète comme ça pour moi. J'étais seulement absente pour quelques heures. En Égypte, je pouvais m'absenter une semaine entière, mon chef ne s'inquiétait autant.

- Où étais-tu ? Me demande-t-il d'une voix douce.

- Je prenais l'air. Répondis-je simplement.

Il regarde longuement mes yeux avant de soupirer. Aurait-il compris ? J'ai peur que mes yeux soient gonflés. J'ai oublié de vérifier avant de venir. Et s'il me demande pourquoi j'ai pleurée, je ne pourrais pas le lui expliquer. Je ne peux pas lui dire que j'ai entendu la voix de mes parents décédés pour la première fois depuis si longtemps. Ces voix que j'avais oublié.

- Vas-y, rentre. Dit-il en se décalant. Tu peux monter te reposer un moment, si tu veux.

- Non, je ne veux pas me reposer. On a du travail à faire, je le sais. Lui dis-je. Après le travail, je me reposerais.

Il hésite un peu avant de hocher la tête. On rentre ensuite et on va directement dans un bureau. Le sien, je suppose. Il ferme la porte derrière nous puis s'assois.

- Sérieusement, Syra, est-ce que tu vas bien ? Me demande-t-il après un long silence. Personne ne t'a croisé et t'a menacé ?

- Non, vraiment. Je vais bien. Lui assurais-je. J'éttoufais un peu et je voulais prendre de l'air.

Il hoche la tête sans rien ajouter de plus.

- D'ailleurs, je n'ai pas oublié Ashraf. Me prévient-il. Celui pour qui tu travaillais. J'attends seulement de pouvoir retourner en Égypte, et je te vengerai.

Je lui fais un signe de tête comme remerciement. S'il trouve ce fameux "Ashraf", alors ce sera encore un condamné à mort qui jouera un rôle. Heureusement pour le moment, il ne peut pas aller en Égypte, ce qui me permet de me concentrer uniquement sur lui.

- Qui est cet ennemi, Caleb ? Lui demandais-je.

- ... Ivan Romanov. Me répond-il. Je doute que tu puisses le connaître, mais c'est l'héritier de la place que j'occupe. Enfin, c'était avant le duel que j'ai eu avec son père.

Je comprends mieux. Caleb a tué le père, a pris sa place puis le fils cherche désormais à se venger. Le schéma classique.

- Tu sais où il se trouve ? Lui demandais-je.

- Je sais seulement qu'il est en Russie. Mes hommes sont en train de le chercher. Me dit-il.

Je demanderais à mon chef. Il le trouvera plus rapidement que Caleb.

- Mais pourquoi tu ne l'as pas tué avec son père ? Tu ne pensais pas qu'il viendrait après toi ? Le questionnais-je.

- ... Il avait quatorze ans. Me répond-il. Je ne pouvais pas tuer un gamin, alors qu'il ne m'a rien fait.

Sa réponse me surprend. Il a tout de même un peu de conscience. Mais pas assez.

- Caleb... utilise-moi comme appât. Lui proposais-je. Je suis censé être ta petite-amie, alors il viendra après moi aussi.

Il me regarde en fronçant les sourcils avant de secouer sa tête.

- Je ne ferais pas une telle chose. Dit-il fermement. Je ne suis pas aussi faible et désespéré pour utiliser une femme comme appât.

- Il continuera à menacer ta mère ! Rétorquais-je. Je vais juste l'attirer à nous, il ne pourra pas me faire du mal.

- J'ai dis non. Dit-il d'un ton autoritaire. Et ‏je ne changerais pas d'avis.

Je vais devoir trouver un moyen pour appeler mon chef rapidement. Je dois savoir où se trouve cet Ivan, je ne peux pas le laisser faire du mal à cette femme. Elle ne mérite pas d'être en danger à cause des erreurs de son fils.

- Ce que je dois savoir maintenant, c'est : est-ce que tu serais capable de prendre une arme et tuer quelqu'un ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête, sans hésitation. Le moment où je vais devoir être la mercenaire de Caleb arrive. Je l'attendais.

- Je le peux, et je le ferais. Lui répondis-je. Par contre, je ne tuerais ni des innocents, ni des enfants. Jamais.

- Parfait. Alors nous sommes prêts pour une potentielle attaque. Dit-il. Il faudra seulement que j'emménage ma mère à Moscou. Elle sera plus proche de moi, mais loin de nos affaires.

Je suppose que ce sera un soulagement pour sa mère d'être proche de son fils.

- Donc j'en ai finis avec mes entraînements ? Lui demandais-je.

Il hoche la tête.

- Tu t'es beaucoup amélioré. Me répond-il. Mais l'expérience, tu l'auras avec nous, en appliquant ce que tu sais déjà.

Parfait. On rentre dans du sérieux. Il semble donc que ma mission se termine bientôt. Enfin, je l'espère.

Le téléphone de Caleb se met à sonner, il répond puis j'attends quelques secondes avant de voir l'expression de son visage changer. Il paraît surpris. Puis il se lève rapidement de sa chaise. Je le suis du regard, ne comprenant pas ce qu'il se passe.

Il finit enfin par raccrocher. Ça doit être en rapport avec Ivan.

- C'est ton jour de chance, Syra. Me dit-il. Tu commences la pratique aujourd'hui.

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant