87.

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Une semaine est passé depuis ce fameux jour. Ce jour où Caleb m'a demandé d'être la sienne. Ce jour où je me suis laissé faire, où j'ai oublié ma raison pour une fois et où j'ai laissé mon cœur parler.

Et en une semaine, Caleb m'a apporté tellement de confort. Il m'a apporté tout ce que je n'ai jamais eu durant toutes ces années de vie. Mais je ne sais pas si je peux me permettre d'être heureuse... rien que pour cette fois.

- Chef... Dis-je doucement. Si Caleb en arrive à me demander d'être avec lui... dois-je accepter ?

- Oui ! C'est une opportunité, Maya. Me répond-il. Tant que tu connais tes limites, c'est bon.

Je me mords les lèvres. Une opportunité... être avec Caleb est une opportunité.

- Mais si tu sens que tes sentiments vont trop loin, préviens-moi. Je viendrais te chercher.

Le problème est que mes sentiments sont déjà trop loin, je suis déjà allé trop loin. Et je ne sais pas s'il est possible de faire demi-tour. Mais malgré tout, je ne peux rien dire. Je raccroche. Tout ce que mon cœur cachait a fait surface, et cela me semble si correct.

Je descends ensuite dans le salon, et comme d'habitude, je peux sentir le regard de Caleb sans même que je ne puisse le voir. Ah, Caleb... il m'a fallu un an pour te voir enfin. Pour te sentir. Un an pour que tu ne sois plus mon ennemi. Que tu ne sois plus l'homme que je déteste et que je souhaite détruire.

Mais notre histoire est-elle réellement possible ? Moi, une agent secrète. Toi, un mafieux. Et encore plus, un mafieux que je dois arrêter. Peut-être que je réussirais un jour, peut-être pas. Ou peut-être que tu découvriras que Syra n'existe pas, et tu mettras fin à ma vie.

- Tu as bien dormis ? Me demande-t-il en souriant.

Je hoche la tête en souriant. Il allait me dire autre chose, avant que la porte ne sonne. Il se lève avec sa tasse de café, et ouvre la porte. Pensant que c'était un de ses hommes, je l'attendais, jusqu'à ce que j'entends le bruit de verre se briser.

Je me lève et cours jusqu'à la porte d'entrée. Caleb était comme figé, et face à lui, il y avait une femme. Je fronce les sourcils en m'avançant vers eux.

Et il prononce un nom. Le nom d'une femme que je n'aurais jamais cru voir. Une femme qui, selon lui, s'est prise la vie devant ses yeux.

- ... Rayaa ?

Et en un instant, j'ai vu mon monde s'effondrer. Le premier amour de Caleb est là. En chair et en os. Son premier bonheur. La première femme qui a fait battre son cœur. La femme qu'il aimera à jamais. Et en la voyant, je comprends pourquoi.

Elle est magnifique.

Son sourire l'est d'autant plus.

Je me sens minable à ses côtés.

Et elle saute dans ses bras. Mes lèvres se mettent à trembler, et je me retiens de pleurer. Il l'a retrouvé. Il l'a retrouvé, alors je n'ai plus rien à faire ici. Je leur tourne le dos, puis monte à l'étage en vitesse.

Peut-être que c'est ce qu'il me fallait. Peut-être que je devais voir de mes propres yeux que je serais toujours un second choix. Peut-être que c'est un signe, pour me rappeller la raison de ma venue... je dois rester concentré sur ma mission. Je le sais, désormais.

Mais mon Seigneur, qu'est-ce que ça fait mal...

CALEB

J'ai l'impression de rêver. Rayaa est là, devant moi, souriante. Mes mains se mettent à trembler, alors que les images de son suicide me reviennent en tête. Je l'ai vu. Je l'ai vu se jeter. Comment a-t-elle pu survivre ? Je vais devenir fou. Ça ne peut pas être possible.

Mais sentir ses bras m'enrouler me fait réaliser que non, je ne rêve pas. Elle est réellement là, et je ne sais pas quoi y penser.

- Caleb, tu m'as tellement manqué !

Et je ne sais pas si je peux dire de même.

- Tu avais... sauté... Dis-je faiblement.

Elle soupire puis me regarde dans les yeux.

- Je vais tout t'expliquer. Me dit-elle. Asseyons-nous d'abord.

Je hoche la tête puis l'amène dans le salon. On s'assoit sur le canapé et j'attends son explication.

- J'ai véritablement sauté, ce jour-là. Mais ma famille était là. Ils m'ont rattrapés. À cause du choc, tu n'as rien remarqué... me dit-elle en grimaçant. J'ai été ensuite emmené à l'hôpital, où mes parents ont payés le médecin pour te faire croire que je suis morte. Tu n'est pas venu aux funérailles non plus, car je n'ai pas été enterré.

Je prends quelques instants pour digérer tout ça. Donc tout n'était qu'un jeu ? Ils ont bien profité de ma jeunesse et de ma naïveté. Mais contrairement à ce que je pensais, cette nouvelle ne m'a pas mis en colère plus que ça. J'en suis presque indifférent.

- Et pourquoi ont-ils fait ça ? Lui demandais-je.

- Pour que tu ne me reviennes pas. J'ai un enfant et un mari. Ils voulaient éliminer le plus grand rival de mon mari. Me répond-elle.

Je passe ma main sur mon visage. Donc elle était réellement enceinte...

- Je n'allais jamais te revenir, Rayaa. Je ne cours pas après les femmes mariées. Lui dis-je en soupirant.

Et je vois ses yeux commencer à briller.

- Caleb, je te veux. Dit-elle en prenant mes mains dans les siennes. Mon enfant deviendra le tien, et on deviendra une grande famille. Rien que toi et moi. On peut enfin être ensemble.

Je détourne le regard. Il y a six ans plus tôt, j'aurais aimé l'entendre dire ces mots. Mais maintenant... je n'en suis plus si sûre. Elle est arrivé trop tard. Beaucoup trop tard.

- Rayaa, retourne en Égypte. Lui dis-je.

- Quoi ? Caleb, je-

- Non. Ta famille a détruit ma vie en Égypte, ton mari a témoigné contre moi, je ne veux pas plus de problèmes que ça. Dis-je. Retourne en Égypte, continue ta vie sans moi.

Elle détourne alors le regard, les larmes aux yeux.

- Ce n'est pas mon mari qui a témoigné, c'est moi. Admit-elle. Si tu retournes en Égypte, je peux retirer mon témoignage.

Je prend du temps à assimiler la nouvelle, puis ris jaune. Toute la famille m'a prise pour un idiot. Punaise.

- Je ne veux pas que tu retires ton témoignage. Finis-je par dire. Je ne te veux pas. Dégage de là. J'ai une fiancée, et je suis heureux avec elle.

- Caleb, tu vas oublier tout ce qu'on a vécu ? Dit-elle faiblement.

- Exactement. Affirmais-je. Maintenant, je vais aller voir ma fiancée pendant que toi, tu retourneras à ton mari.

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant