La Rose d'un Criminel

100.

« Donc je rentre, et... et je la trouve dans notre lit, avec un autre homme.»

« Cet homme était mon frère.»

« Ma fille était morte.»

« Je ne cessais de crier que les véritables meurtriers sont mon ex-femme et sûrement mon frère comme complice.»

Je serre mes poings en regardant cette femme. Le culot qu'elle a de se proclamer mère.

- Je répète : que faites-vous devant la tombe de ma fille ?! Me dit-elle agressivement.

- J'ai travaillé sur l'affaire de votre fille. Son histoire m'a fait énormément de peine alors je lui rends visite quelques fois. Lui répondis-je.

- Oh... je vois. Me dit-elle. Tout ça, à cause de mon ex-mari. Il n'a pas supporté le fait que je puisse aimer son frère.

Je fronce les sourcils. Je dois me retenir. Je dois faire en sorte qu'elle se confesse. Je sors alors discrement mon téléphone et commence à enregistrer sa voix.

- J'ai connu votre mari. Lui dis-je. Il dit que vous êtes la responsable.

- Le menteur ! S'écrie-t-elle. C'est lui qui a tué mon bébé !

Je serre les poings en l'entendant accuser Kaysan. Ses larmes, le jour où il m'a parlé de la mort de sa fille, je m'en rappellerais toute ma vie. Ce n'est pas les fausses larmes de cette femme qui me convaincront qu'elle est innocente.

- Mon bébé a souffert... il l'a tué dans le salon et l'a emmené dans la chambre pour faire croire qu'elle est morte après avoir chuté de son lit. Me raconte-t-elle. L'enfer de ma fille a duré deux minutes. Il retirait le coussin avec lequel il l'a étranglé quelques fois avant de l'asphyxier à nouveau.

- ... Et comment savez-vous cela ?

- Euh... eh bien, il l'avait dit. Balbutie-t-elle.

Il ne l'avait pas dit. Dans aucun dossier ces faits sont mentionnés. Mais ça, je ne le relève pas.

- Très bien. Je reviendrais à vous, bientôt. Lui dis-je.

- Attrapez le meurtrier de ma fille d'abord.

- Nous le ferons. Lui assurais-je. Très bientôt, tout le monde aura justice.

Et elle me sourit. Souris. Profite de tes derniers jours, car je te ferais payer l'injustice qu'a subit mon frère.

CALEB

Depuis son départ, je me suis enfermé dans mon bureau en travaillant. Je cherche un moyen de me l'enlever de la tête, mais chaque tentative est un échec. Elle me manque. Mais je ne peux pas me laisser aller de cette manière. Je ne peux pas m'attrister pour une traître.

L'entièreté de la maison est si calme. Il n'y a plus personne pour entrer dans mon bureau et me regarder en souriant pendant que je travaille. Il n'y a plus personne que j'entends rire avec mes frères lorsque je descends dans le salon.

Je pose ma tête en arrière, contre le dos ma chaise et ferme les yeux. Mes paupières se font lourdes. Je n'arrive même plus à dormir la nuit. Elle hante mon esprit. Maya.

- Caleb... Caleb...

Sa douce voix m'ensorcèle. Je me mets à sourire alors que mes yeux étaient fermés. J'ai peur de les ouvrir et découvrir qu'elle n'est plus là.