La Rose d'un Criminel

25.

Les domestiques ouvrent la porte, laissant mon ami de longue date entrer. Alessio Romano et sa sœur Sienna. Je m'approche d'eux puis fais une accolade à Alessio.

- Ça fait plaisir de te revoir, mon ami. Me dit-il.

- Le plaisir est le mien. Répondis-je. Venez, rentrez.

Je les accompagne jusqu'au salon et leur dis de s'asseoir. Depuis qu'ils sont arrivés, le regard de Sienna ne m'a pas quitté. Je ne lui dirais rien par respect pour son frère...

- Tu nous as oubliés, Caleb. Dit-elle. J'attendais que tu reviennes nous voir en Italie.

- Ton frère sait que j'ai beaucoup de travail ici. Lui répondis-je. Je n'avais pas de temps.

Elle hoche la tête. Après que je m'assois, je la sens s'approcher de moi, mais je continue de l'ignorer.

- Sienna, tu peux nous laisser seuls ? Dit son frère.

Sienna se tourne vers son frère puis acquiesce. Elle se lève et va dans le jardin. Je me tourne ensuite vers Alessio.

- Caleb, quand est-ce que tu te rendras à Kazan ? Me demande-t-il.

- Dans moins de trois semaines. Lui répondis-je. Mes hommes sont en train de tout organiser et j'attends les réponses des chefs de chaque mafia.

- D'accord. D'ailleurs, j'ai décidé de rester en Russie jusqu'à cette réunion. Me dit-il.

Je passe ma main sur ma barbe. Donc Sienna restera, elle aussi. Et je ne peux pas me débarrasser d'elle puisque son frère est mon ami. On continue ensuite de discuter de travail jusqu'à l'heure du dîner. Kaysan nous rejoint peu après.

- Appelle Syra. Dis-je à une de mes domestiques.

Elle hoche la tête puis monte à l'étage. En attendant, Alessio, sa sœur, Kaysan et moi, on s'installe à table, attendant le service du dîner. Après quelques minutes, Syra arrive. Alessio la salue, et Sienna ne la quitte pas du regard, sans prononcer un seul mot. Elle va ensuite s'installer à côté de Kaysan.

- Alors, quel est ton nom ? Demande Alessio à Syra. C'est la première fois que je te vois.

- Je m'appelle Syra. Lui répond-elle.

- Joli prénom. Dit-il en faisant un sourire en coin. Tu es égyptienne, je suppose ?

Et Syra hoche la tête. Sienna profite que son frère ne lui prête pas attention pour poser sa main sur la mienne, que je retire rapidement en lui lançant un regard noir.

- Il y a beaucoup d'égyptiens en Italie, tu devrais venir nous voir chez nous. Propose-t-il.

- Elle ne peut pas. Le coupais-je. Elle ne quittera pas la Russie.

Alessio hausse les sourcils.

- Tant pis. Finit-il par dire. Mais amico mio, je te sens tendu. Tout va bien ?

Je hoche la tête même si je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Moi ? Tendu ? Je suis parfaitement calme, je vais parfaitement bien. Enfin, ce n'était que pour une courte durée...

- Caleb, qui est cette femme ? Me demande Sienna.

- Sienna ! Dit Alessio en lui faisant les grands yeux.

- Quoi ? Je demande. Dit-elle en haussant des épaules.

Je tourne ma tête vers Syra. Là, j'ai une occasion de me débarrasser de Sienna à tout jamais.

- C'est ma copine. Dis-je.

Eux tous tournent leurs têtes vers moi, ne croyant pas à ce que je viens de dire. Kaysan et Syra, bien-sûr, savent que c'est faux.

- Comment c'est possible ? S'exclame Sienna.

- Tout est possible, Sienna. Dis-je en haussant les épaules.

Je tourne la tête vers Syra, qui me regarde avec inquiétude. Je prends alors sa main dans la mienne et dépose un léger baiser sur le dos de celle-ci.

- Ça a été le réel coup de foudre. Dis-je en maintenant le regard fixé sur elle. Et aucune autre femme ne pourra me rendre autant heureux qu'elle.

Je détourne enfin le regard pour me concentrer sur le dîner. Sienna semblait bouillir et personne n'osait parler. Malgré la surprise, ils savent tous que c'est faux. Le plus important est que Sienna puisse croire que c'est vrai. De cette façon, elle pourra enfin m'oublier.

- Je peux parler à ta copine, seule à seule ? Demande Sienna.

Je tourne ma tête vers Syra, et elle hoche la tête. J'accepte alors. Les deux se lèvent alors, et sortent. Sienna n'est pas violente. Il n'arrivera rien.

- Ma sœur t'a cru, mais je sais que tu mens. Me dit Alessio. Qui est cette femme, Caleb ?

- ... Elle voulait que je lui accorde ma protection, et je l'ai fais. Lui dis-je. Ce n'est pas quelqu'un d'important, de toute façon.

- Tu as sûrement dû lui demander quelque chose en retour. Me dit-il.

Je me mets à sourire, il me connaît très bien.

- Elle va travailler pour moi. Lui dis-je. Elle se salira les mains pour moi, comme je l'ai toujours fais. Mais d'abord, je dois pouvoir lui faire confiance.

- Et tu vas t'y prendre comment ? Me demande-t-il.

- Honnêtement ? Je ne sais pas. Dis-je en soupirant. Elle doit faire quelque chose qui serait considéré par le gouvernement égyptien comme un acte de trahison. Là, je serais certain de sa sincérité.

Elle devra donc plaider son soutient à l'ennemi de son pays, préparer un coup d'état ou mettre en danger la vie des agents ou des personnes du gouvernement. Ce serait l'ultime preuve. Mais je ne vois pas comment Syra puisse faire l'une de ces choses.

- Amigo, ne t'inquiète pas. Je vais faire des recherches de mon côté. M'assure-t-il. Même si je doute que cet ange soit ici avec de mauvaises intentions.

- Un ange... Répétais-je en chuchotant. Mais moi, j'ai l'intention de détruire cet ange. Elle voyait la vie en blanc, et à cause de moi, elle le verra en noir.

Alessio sourit tristement. Comme sa sœur. Il n'existait pas plus innocent que Sienna, et qu'à fait notre monde d'elle... ce monde lui a volé son innocence. Son âme ne nous le pardonnera pas. Et je sais que c'est ce qui attend Syra.

Elle devra faire deux choix : ou garder son innocence et se faire du mal constamment, ou se perdre et perdre toute bonne moralité. J'ai choisis la deuxième option, parce que si je gardais les remords de mes actions passées, j'aurais finis en hôpital psychiatrique.

Elle se protégera comme nous, elle vivra comme nous.