La Rose d'un Criminel

27.

Assise sur mon lit, je tente de réorganiser mes pensées afin de trouver, ne serait-ce quun petit détail pour m'aider à trouver le mot de passe de Caleb. Mon intuition me dit qu'il cache beaucoup de choses sur son ordinateur.

- Syra ! Entendis-je.

Je relève la tête en entendant la faux nom. C'est la voix de l'agent qui joue le rôle de mon père. Je commence à m'y habituer... je me lève de mon lit puis ouvre la porte de la chambre. Kaysan était déjà devant, s'apprêtant à toquer.

- Ton père est en bas. Me dit-il. Il a l'air énervé.

Je hoche la tête puis descends des escaliers pour le rejoindre. Je me demande ce qu'il veut. Ça doit être quelque chose d'important. Lorsque je le vois, je cours vers lui et le prends dans mes bras. Mais il ne m'enlace pas.

- Rien n'est dans son bureau sauf un ordinateur. Il faut un mot de passe. Murmurais-je.

- Bien. Fais semblant d'avoir peur. Me chuchote-t-il.

Il s'éloigne alors de moi puis me tiens par le bras et me tire vers lui.

- Assez. Tu vas venir avec nous. Me dit-il. Tu ne vas plus rester chez un étranger.

- Baba, attends... Dis-je doucement.

Son expression de colère ne change pas, mais ses yeux me montrent une direction. Vers l'intérieur de la maison. Kaysan ou Caleb sont en train de nous regarder.

- Je ne t'ai pas élevé comme ça ! Je n'ai rien dis au début, mais là, c'est assez ! Crie-t-il.

- Baba, vous êtes en danger et... commençais-je.

- Tais toi ! Me coupe-t-il. Tu nous as mis en danger, maintenant, tu vas régler ce problème toute seule ! Quitte à sacrifier ta vie.

Les larmes me montent aux yeux. Il m'attrape violemment par le bras et se met à avancer en me tirant. Il en profite de ce moment pour me tendre un téléphone jetable que je cache sous ma manche. Je me plains de la douleur à mon bras mais il ne s'arrête pas. Il ne s'arrête pas jusqu'à que je sente une autre main sur mon bras.

- Lâchez-la. Dit Caleb d'un ton autoritaire.

Mon faux père ne me lâche toujours pas, ce qui augmente encore plus la colère de Caleb. Il prend une grande inspiration avant de dégager violemment la main de l'agent de mon bras, puis se mettre devant moi.

- Je vous donne trois minutes pour partir avant que je ne pète un câble. Dit-il en tentant de garder son calme.

Mon regard se fige sur Caleb, qui était dos à moi. Il me défend face à mon "père"... je ne sais pas quoi en penser. S'il était mauvais... il ne l'aurait pas fait, non ?

Concentre-toi, Maya. Il te défend pour ses intérêts.

Idiote.

Je ne suis qu'une idiote pour avoir pensé ça. Caleb me défendra toujours. Non pas parce qu'il me voit comme une jeune femme ayant besoin d'aide, mais parce qu'il a besoin de moi. Parce qu'il veut m'utiliser. Et je dois le garder en tête pour ne pas me faire berner.

- Je ne partirais pas sans ma fille. Répond l'agent. Vous savez à quel point l'honneur est important chez nous. Soyez un homme et ne laissez pas Syra salir son honneur en restant seule avec vous.

Caleb rit nerveusement et il serre ses poings.

- Dégage de chez moi. Siffle-t-il.

L'agent contourne Caleb puis m'attrape violemment. Il lève sa main, prêt à me gifler en m'accusant de déshonorer la famille. Bien que ses actes soient faux, je sens mon ventre se nouer.

- J'ai honte de toi ! S'écrie-t-il.

- J'ai honte de toi, Maya ! Me crie-t-il. Tu mérites de mourir !

Je respire rapidement puis ferme les yeux en attendant l'impact de la gifle. Mais rien. J'ouvre les yeux pour voir Caleb tenant la main tendue de l'agent. Et dans son autre main, Caleb tenait une arme. Je fais les gros yeux.

- Caleb ! M'écriais-je.

Son regard s'était assombri. Je m'approche de lui et tiens son bras pour l'empêcher de tirer. Je ne peux pas le laisser tuer un vrai agent.

- Caleb, s'il te plaît, baisse cette arme ! Le suppliais-je, les larmes aux yeux.

Caleb tourne sa tête vers moi, puis relâche violemment la main de l'agent. Il dit ensuite à ses hommes d'emmener mon faux père dans la voiture et de ne plus le laisser revenir ici, sans son autorisation. Une fois l'agent parti, Caleb me regarde.

- Depuis quand ça dure ? Me demande-t-il.

Je fronce les sourcils. Il voit la confusion dans mon regard, alors il s'explique :

- Depuis quand est-ce qu'il te maltraite ? Me questionne-t-il.

- Il... Il ne me maltraite pas. Dis-je doucement.

- Ne me ments pas. Dit-il, en colère. Je sais que tu te faisais frapper avant, je le vois dans tes yeux.

Je détourne le regard, les larmes aux yeux. S'il savait...

- Ce n'est rien... J'ai l'habitude. Dis-je en souriant tristement.

Ses yeux se remplissent de rage. Mais pas envers moi. Il était en colère. Mais pas contre moi.

- Tu te rends compte que tu as sacrifié ta vie pour eux ? Me dit-il. Tu as détruis ta p*tain de vie pour eux !

Puis il passe ses mains sur son visage, comme s'il tentait de garder son calme alors qu'il était était à exploser à n'importe quel moment.

- Montre-moi tes bras. M'ordonne-t-il.

Je secoue ma tête en mettant mes bras derrière mon dos. Voyant que je refusais, il se saisit fortement de mes bras, je me débattai, mais je m'arrête lorsqu'il a remonté mes manches. Il les a vu. Les bleues qui ne partent pas. Les cicatrices. La marque de coups violents.

- Et ça, c'est rien ?! S'écrie-t-il. Punaise, Syra ! C'est rien, ça ?!

Il avait ses yeux sur moi mais je fuyais son regard. C'est une partie de mon passé que je ne voulais pas qu'il voit. Cela me rend vulnérable. Et en tant qu'agent, il ne devait pas le voir. Ces marques que j'ai cachée aux yeux de tous...

- Rentrons. Finit-il par dire. Et j'espère pour toi que je ne reverrais plus jamais ton père. Sinon, je te rendrais orpheline.

J'avale difficilement ma salive puis hoche la tête. Peut-être que c'est ma vulnérabilité qui sera la solution... qui m'aidera à me rapprocher de lui, et qu'il utilisera aussi pour ses intérêts.