La Rose d'un Criminel

103.

Ilyes est mort.

Je les vois sortir avec son corps couvert d'un drap blanc. Je m'approche lentement et soulève le drap, pour vérifier que ce soit bien lui.

Et c'est lui.

Son corps est mutilé. C'est écœurant à voir. Je m'éloigne alors, laissant les ambulanciers emmenant son corps.

Je n'arrive pas à éprouver de la peine pour lui. Du tout. J'ai tellement prié pour ce moment lorsqu'il me battait jusqu'au sang. Et ce moment est arrivé. À vingt-quatre ans, il est partit.

Derrière lui, il y avait un homme dans la trentaine. Et je l'ai reconnu. Mon violeur. Son frère. Lorsqu'il croise mon regard, il s'avance malgré les menottes.

Mes mains se mettent à trembler, mais je tente de ne pas lui montrer que j'ai peur. Au contraire, je le regarde de haut. Il n'a pas pu tuer son frère. Il l'aimait trop pour ça. L'auteur de tout ça ne peut être que... lui. Et mes doutes se confirment lorsqu'il me dit :

- À cause de toi, ton mafieu m'a forcé de tuer mon frère !

Caleb.

Je le savais. Je le sentais. Et malgré moi, je n'arrive pas à éprouver de la pitié pour eux. Ni pour Ilyes qui est retourné à son Seigneur, ni son frère qui devra vivre le restant de sa vie avec le meurtre de son propre frère sur la conscience. Ça m'étonnerait s'il ne devienne pas fou.

- Emmenez-le. Ordonnais-je aux policiers.

Et il s'éloigne, tout en criant des insultes. Ils ont payés. Et c'est Caleb qui leur a fait payer le prix de leurs actions.

- Excusez-moi...

Je me tourne, et vois une jeune femme avec deux enfants. C'est sa femme...

- Je voulais m'excuser. Dit-elle doucement.

Je lui fais un signe de tête. S'excuser pourquoi ?

- J'ai rencontré un jeune homme qui m'a tout raconté. Dit-elle tristement. Mon mari vous a... violé. Et son frère vous battait. Je ne savais pas. Je ne savais vraiment pas.

Je lui fais un sourire qui se veut rassurant.

- Ce n'est pas de votre faute. Lui assurais-je.

- En arrêtant mon mari, vous m'avez sauvés également. Me dit-elle. Il était violent, comme son frère.

Ça ne m'étonne pas. C'est dans leurs gènes, il semblerait.

- Enfin, je m'excuse encore une fois. Dit-elle en prenant ses enfants par la main.

Je lui fais un signe de tête puis elle s'en va.

Il va enfin payer.

Enfin.

CALEB

Quelques heures plus tôt.

Je me rends en Turquie, là où mes hommes m'ont ramenés Ilyes et son frère. Je ne peux pas entrer en Égypte, mais je peux les amener à moi. Et c'est ce que j'ai fais.

- Où suis-je ?!

Je les regarde attaché sur la chaise, les yeux bandés.

« Ilyes ne ferait pas de mal à une mouche. Pourtant, il battait sa fiancée.»

« Il m'a violé.»