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Voilà que deux mois sont passés, ce qui me fait un total de huit mois en Russie. Je n'ai même pas sentis le temps passer. Moi qui pensait que ma mission se finirait en un clin d'œil... je pense qu'elle va durer plus d'un an.

- Ivan nous a fait une meilleure proposition que toi, Caleb. Dit l'un des mafieux. Pourquoi devrons-nous continuer à te suivre ?

Caleb le regarde d'un calme extrêmement effrayant. Il est à deux doigts de se saisir de son arme.

- Premièrement, c'est "patron" pour vous. Pas Caleb. Intervenais-je. Deuxièmement, c'est Caleb qui est en charge. Ivan ne vous fait que des promesses en l'air.

- Est-ce que tu peux nous excuser deux secondes, ma jolie ? Me dit-il. On est en train de parler entre hommes.

Caleb se met à rire. Un rire diabolique qui fait froid dans le dos, semblable à une alarme prévenant d'un danger imminent.

- Est-ce que je t'ai autorisé à lui parler ?

L'homme se raidit. Caleb m'attrape par la taille, et m'assois sur ses genoux. Je lâche un hoquet de surprise, ne m'attendant pas à cela.

- Caleb... Murmurais-je entre mes dents.

Il me retient contre lui, et ne me laisse pas partir. Ses hommes se mettent tous à racler leur gorge.

- Continue, chérie. Dit Caleb en me regardant.

Je suis certaine que mon visage est tout rouge, mais je dois réussir à rester neutre, comme si je n'étais pas littéralement assise sur les genoux de Caleb.

- Uhm... je disais que... Ivan n'est pas en capacité de vous offrir quoi que ce soit. Balbutiais-je.

Tout le monde se tait et m'écoute. Ils savent ce qui les attend s'ils osent mal me parler.

- Qu'est-ce qu'il pourrait vous offrir ? Des millions en plus ? Du pouvoir ? Caleb vous en donne déjà assez, n'est-ce pas ? Continuais-je. L'argent ne dépend pas de Caleb mais de vos ventes, plus de ventes plus d'argents, donc Ivan ne vous donnera rien de plus. Et le pouvoir ? Vous êtes les chefs des mafias de vos pays respectifs. À moins que vous vouliez la position de Caleb, dans ce cas, vous serez exécutés pour trahison.

Caleb les regarde de haut, en faisant un sourire narquois.

- Si vous ne cherchez pas tout ça, alors vous êtes soit après une vengeance ce qui fait de vous nos ennemis, soit Ivan vous menace. Dis-je. Y a-t-il un homme entre vous, assez courageux, pour me répondre ?

Silence. Personne ne parle.

- Nous sommes du côté de notre patron Caleb. Dit l'un.

Et plusieurs autres hommes confirment ses dires. Je souris. Tout le monde le respecte comme chef, aucun n'ose contester son autorité... sauf un seul. Le même homme que tout à l'heure.

L'homme sort son arme et le pointe sur Caleb. C'était prévisible. Caleb sort également son arme, en gardant son calme. L'homme tire, me faisant sursauter. Mais aucun bruit ne sort. Il appuie sur la gâchette plusieurs fois, mais toujours rien ne sort. Il remarque ensuite que son chargeur est vide.

Son visage se décompose à mesure que les balles tombaient des mains de Caleb. Caleb alors n'attend pas et appuie sur la gâchette. Une balle se loge entre les deux yeux de l'homme, qui tombe au sol.

- Celui qui me prend pour un imbécile, ce sera sa fin. Dit-il en fixant l'homme, désormais mort.

Ses hommes ne disent rien, ils l'encouragent seulement. Puis un à un, ils s'en vont. Les hommes de Caleb viennent prendre le corps avant de sortir aussi.

Je me lève des jambes de Caleb pour partir, mais il me retient par le bras et me fait asseoir de nouveau. Mais cette fois, nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres.

- Tu étais... incroyable. Souffle-t-il.

Mon cœur est sur le point d'exploser. Ses yeux descendent sur mes lèvres, et je sais qu'en ce moment même, il a envie d'y poser les siennes dessus. Aussi traître et dangereux que ça puisse paraître, moi aussi, j'en ai envie. Terriblement envie.

J'ai besoin que l'on m'arrête. Je ne sais pas si je vais le regretter. Si mon chef me voyait, il m'arrêterait sûrement avec Caleb pour trahison. Mais même cette pensée ne semble pas m'arrêter. Nous en sommes arrivés au stade où nos respirations se concordent, où nos cœurs battent en même temps.

Je me suis alors mis en tête que c'était tant pis. Je me laisserais aller à la tentation une fois, et je le regretterais certainement jusqu'à m'en détester et détester Caleb pour les sensations qu'il me procure. Mais alors que nos lèvres se frôlent, un souvenir me revient en tête...

Je pleure. Je crie. Il n'arrête pas. Il m'attrape par les poignées, en souriant.

- Si tu ne veux pas te taire, je vais te faire taire.

Et il pose violemment ses lèvres sur les miennes, malgré mes cris et mes pleurs...

Je me recule violemment, et je tombe au sol. Caleb n'a pas eu le temps de réagir. Je pleurais et tremblais.

- Sy... Syra ? Tu vas bien ? S'enquit-il, inquiet.

Je me recroqueville sur moi-même et me protège à l'aide de mes bras. Comme si ces bras pouvaient me protéger de quoi que ce soit...

- Ne me touche pas, je t'en supplie ! Sanglotais-je.

Caleb s'est éloigné. Il... m'a écouté. Il n'a pas tenté de me toucher. Mon corps s'est dissocié de mon esprit. Je tremble alors que je sais que je suis hors de danger. Je le supplie de ne pas me toucher, alors que je ne m'adresse pas à lui.

Après plusieurs minutes, je suis revenue à la réalité. Mes pleurs se sont calmés, mon corps aussi. Je réalise enfin que Caleb est à l'autre bout de la salle, attendant que je l'autorise à s'approcher. Je voyais dans son regard de la tristesse...

- Non... Dis-je les larmes aux yeux. Je ne voulais pas te blesser...

- Tu ne m'as pas blessé, Syra. M'assure-t-il.

Il avait beau le nier, je sais que je l'ai blessé, mais ce n'était vraiment pas intentionnelle... et j'ai comme l'impression que je lui dois quelque chose. Une explication, au moins.

Maya, tu ne devrais pas... Mais...

Qu'en dis-tu, mon coeur ?

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant