17.

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Kaysan

Après notre entraînement, nous sommes sortis. J'ai arrêté la voiture et suis descendu, elle me suit. Après tous ses efforts, elle devrait être récompensé.

- Où est-ce qu'on va ? Me demande-t-elle.

Je m'approche alors du marchand de glace.

- Tu veux quel parfum de glace ? Lui demandais-je en regardant par la vitrine.

Elle ne répond pas, alors je tourne ma tête pour la voir, les larmes aux yeux. Je fronce les sourcils.

- Syra ? Dis-je.

- Kaysan, est-ce que... est-ce qu'on peut aller autre part ? Dit-elle faiblement.

Je hoche la tête sans chercher à en savoir plus. Je la prends par l'épaule et l'emmène au café du coin. Je lui dis de s'asseoir puis je pars me commander du café noir et je lui prends un chocolat chaud avec quelques pâtisseries. Je ne sais pas ce qu'elle aime, alors j'espère que ça lui plaira.

Après que ma commande soit terminé, je prends tout sur un plateau et la rejoins sur la table. Elle est toujours aussi pâle que tout à l'heure. Je me demande ce qui est en train de se passer dans sa tête, en ce moment.

- Tiens. Lui dis-je, en posant son chocolat chaud devant elle.

Elle lève le regard vers moi, puis me remercie. Je m'assois ensuite face à elle et garde mon regard figé sur elle. J'ai tant de questions à son propos, tant de suspicions. En ce moment même, je ne sais pas si je dois lui faire confiance.

Caleb ne lui fait pas confiance, il a été clair. Et s'il ne lui fait pas confiance, alors c'est sûrement pour une raison. Si Caleb doute de quelqu'un, alors Caleb a raison. C'est ce qui m'empêche de faire confiance à cette jeune femme, à l'apparence innocente.

- Je suis désolé pour tout à l'heure, tu devais sûrement vouloir me faire plaisir et moi... Dit-elle avec regret.

Je lui fais un signe de tête pour lui faire comprendre que ce n'est rien.

- C'est juste que... j'ai vécue quelque chose étant petite... Dit-elle faiblement. Et je n'arrive pas à oublier.

- Si tu n'as pas oublié durant toutes ces années, c'est que tu ne peux pas. Ton cerveau ne veut pas. Dis-je en regardant le vide. Peut-être parce que si tu oublis cet événement, alors tu oublieras cette chose.

Ou cette personne... Le temps d'un instant, j'ai oubliée que ‏je parlais avec Syra, et non pas à moi-même. Je passe mes mains sur mon visage, je dois rester concentré.

- On devrait y aller. Dis-je en coupant court à la discussion. Caleb nous attend.

Elle hoche la tête puis se lève après moi. On allait sortir avant que les vitres du café ne se brisent, et que des bruits de tirs se font entendre. J'ai eu le réflexe d'entourer Syra de mes bras et l'allonger sur le sol. Je fais tomber la table, créant une barrière entre nous et ceux qui tirent.

Je sors mon arme, et en tends une autre à Syra. Elle la prend d'une main tremblante. Je me mets à tirer, sans savoir sur qui je tire.

- Syra, ne relève surtout pas la tête. Lui criais-je.

Elle hoche la tête, effrayée. Punaise, elle n'était pas encore prête. Elle n'est pas encore prête à ce genre de situation. Je me tourne alors vers elle.

- Écoute, tu vas me couvrir. D'accord ? Tire devant toi, sans jamais t'arrêter. Fais comme je t'ai appris. Lui dis-je. Je vais essayer de m'approcher d'eux.

Elle se met alors à tirer, et c'est mon feu vert. Je m'avance rapidement, tout en tirant. Je réussis à viser plusieurs d'entre eux. Je me cache derrière une autre table, le temps de recharger mon arme.

Une fois fait, je sors de nouveau et m'approche de plus en plus des hommes. Je tire et leur nombre diminue. Je jette un coup d'œil rapide vers Syra, et vois qu'elle est toujours cachée derrière la table.

- Crevez. Dis-je en tirant sans compter.

Malgré le fait que beaucoup d'entre eux sont morts, ils ne s'arrêtent pas. Quand Caleb saura ce qu'il s'est passé ici, il fera un carnage. Et si je ne sors pas d'ici vivant, il brûlera le monde entier.

- Kaysan, attention ! Entendis-je.

Et je me sens propulsé au sol, suivi du bruit de deux coups de feu. Je sens le métal froid transpercer mon bras, alors je grimace de douleur. Je relève la tête pour comprendre ce qu'il s'est passé. Le dernier homme restant est au sol, criant de douleur. Et Syra, elle est à mes côtés.

Voyant la trajectoire de la balle, sa destination finale était dans mon crâne. Syra... Syra venait de me sauver la vie.

- Mon Dieu, Kaysan, tu saignes ! Dit-elle avec panique.

Je ne dis rien et garde mon regard sur elle, pendant qu'elle retirait son cardigan. Elle prend un couteau qui se trouvait au sol, puis le déchire. Je peux voir d'ici que son corps entier tremble, mais qu'elle tente de garder son sang-froid. Sa respiration est saccadée. Elle a peur. Mais sa peur ne l'empêche pas de se saisir de mon bras et enrouler ma blessure avec le bout déchire de son cardigan.

- Euh... ça devrait empêcher le sang de couler... et euh... mon Dieu... Dit-elle en tentant de se reprendre. Et il faut aller à l'hôpital.

- Pas d'hôpital. Lui dis-je d'un ton neutre. Emmène-moi seulement chez Caleb.

Elle hoche la tête, elle prend mon autre bras qui n'était pas blessée, et le pose sur son épaule. Puis je me relève avec son aide.

- Syra, tiens les clés de ma voiture. Lui dis-je. Tu trouveras plusieurs cordes à l'arrière. Ramène les moi.

Elle prend mes clés et s'en va en courant jusqu'à la voiture. Peu après, elle revient avec les cordes. Je les prends de ses mains, et attache les mains et les pieds du dernier survivant des attaquants.

- Kaysan, tu es blessé, tu ne peux pas ! Dit-elle avec inquiétude.

- Ce n'est pas la première fois... Dis-je. J'ai l'habitude...

Sans difficulté, je relève l'homme et le jette dans le coffre de la voiture. Je monte au côté passager, et je laisse Syra conduire. Pendant le trajet, j'appelle nos hommes pour qu'ils viennent nettoyer le café. Et maintenant, je dois prévenir Caleb...

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant