26.

1.5K 85 1
                                    

Je suis Sienna jusqu'à l'extérieur. Une fois qu'elle s'assure que nous sommes seules, elle se tourne vers moi.

- De quoi tu voulais me parler ? Lui demandais-je.

- De Caleb. Me répond-elle. Comment as-tu fais pour qu'il t'aime ? Comment as-tu fais pour qu'il rompe sa promesse ?

Je fronce les sourcils. Sa promesse ? Ne sachant pas de quoi parlait-elle, je lui réponds vaguement :

- Je n'ai pas fais grand chose. On s'est rencontré, on a fait connaissance et on s'est... aimé.

- Mais qu'est-ce qu'il te trouve ! S'écrie-t-elle. Qu'est-ce que tu as de plus que moi, bon sang ?!

Je la regarde sans rien dire. La réelle question est qu'est-ce qu'elle trouve à Caleb. Physiquement, il est beau. Très beau. Mais sa moralité, sa personnalité, ce qu'il est, le rend repoussant. Tellement repoussant.

- Quatre ans ! Quatre ans que j'essaie ! Dit-elle les larmes aux yeux. Dis moi... dis moi, qu'est-ce que tu as et que je n'ai pas ? Qu'est-ce qu'il me manque pour qu'il me remarque ?!

Elle me fait de la peine. Elle a tout pour elle. Elle est une femme magnifique. Elle ne mérite pas un homme comme lui.

- Je veux qu'il me désire, je veux qu'il n'est d'yeux que pour moi ! Dit-elle, la voix brisée.

- ... Tu ne peux pas forcer ce genre de chose... Dis-je en soupirant. C'est dur mais il faut l'accepter, Sienna.

- Il faut l'accepter pour que tu puisses le garder pour toi, c'est ça ?! Dit-elle en me regardant avec colère. Laisse-le moi. Caleb est à moi. Laisse-le. Tu es l'obstacle pour que l'on soit ensemble ! Laisse-le !

Je secoue ma tête. Elle ne comprend pas qu'avec ou sans moi, Caleb ne s'intéressera pas à elle. Ou peut-être un jour. Mais ce ne sera pas aujourd'hui. Elle se rend malade pour un homme qui ne la veut pas...

Mais sans que je ne m'y attende, elle sort une arme et la pose sous mon menton, en me regardant dans les yeux. Elle ne tirera pas. Je le sais. Elle ne prendrait pas le risque avec son frère à l'intérieur.

- Tu vas me tuer pour un homme ? Lui dis-je. Sérieusement ?

Elle ne répond pas mais appuie de plus en plus fort le bout de l'arme contre ma peau. Peut-être que je me trompe. Peut-être qu'elle est capable d'appuyer sur la gâchette.

- Fais-le. Tue-moi. Lui dis-je. C'est ce que tu veux, non ? Que je meurs et que tu prennes Caleb. Vas-y, fais-le.

Ses mains se mettent à trembler. Elle ne dit plus rien. Et dans son regard, il y avait de la peur. La peur de se salir les mains. La peur d'être capable de prendre une vie humaine. Cette peur, qui lorsque réalisée, devient un réel cauchemar. Puis elle baisse les mains, éloignant l'arme de moi.

- Il sera à moi, tu verras. Me souffle-t-elle avant d'entrer à l'intérieur.

Lorsqu'elle disparaît de mon champ de vision, je prends une grande inspiration. Elle ne l'a pas fait. J'ai encore réussis à survivre un jour en plus. Mais ça ne durera pas.

Je rentre discrètement dans la maison, sans me faire voir par Caleb et Kaysan. Je monte doucement les marches une à une. Je marche dans les couloirs en gardant un œil sur le plafond, pour voir que les caméras sont éteintes. Je m'avance vers le bureau de Caleb, en regardant autour de moi pour vérifier qu'il n'y a personne.

- Allez, Maya. Tu peux le faire. Me murmurais-je.

J'ouvre doucement la porte et avant d'ouvrir la lumière, je vérifie le plafond. Bien. Aucun signe de caméras. Je rentre alors, ouvre la lumière et ferme la porte derrière moi. Je m'avance vers son bureau, et regarde toutes les piles de feuilles qui se trouvent dessus.

Je m'assois sur la chaîne et les feuillette rapidement, bien que je sois sûre que ce ne sont pas les documents que je cherche. Il doit les laisser dans un endroit à l'abri des regards. Je cherche dans un de ses tiroirs. Il y a plusieurs documents sur ses marchandises. Il n'est pas précisé quel type de marchandises c'est, et... il y a l'autorisation du gouvernement russe. Ça ne me mènera nul part.

Je trouve ensuite un ordinateur à l'intérieur de son dernier tiroir. Je le prends et tente de l'ouvrir, mais remarque qu'il y a un mot de passe. Je prends une grande inspiration et tente de mettre sa date de naissance : 10/07/1998. Incorrecte.

Mais alors que je tentais d'autres mot de passes, j'entends des bruits de pas. Je ferme rapidement l'ordinateur et remets tout en ordre. Les pas se rapprochent de plus en plus. Garde ton sang-froid, Maya. Garder son sang-froid. Je dois garder mon sang-froid.

Je marche rapidement vers la porte, éteins la lumière puis me cache derrière la porte en tenant dans ma main un vase. Je tends l'oreille. Il n'y a plus aucun bruit à l'extérieur. J'attends encore quelques secondes en plus. Je finis par relâcher le vase, et entrouvrir la porte.

Je jette un rapide coup d'œil des deux côtés, et lorsque je m'assure que personne n'est là, je sors. Je continue à marcher tout droit dans le couloir, jusqu'à ma chambre. Je rentre à l'intérieur. Et à ma grande surprise, Caleb est là. C'était donc lui dans le couloir, tout à l'heure.

- Où étais-tu ? Me demande-t-il.

- Dehors. Lui répondis-je. J'étais dehors.

- Et de quoi avez-vous parlés, avec Sienna ? Me questionne-t-il.

Je détourne le regard. Heureusement il n'a pas insisté sur où je me trouvais. Je lui raconte alors tout ce qu'il s'est passé plus tôt, en accentuant bien le fait que c'est de sa faute. Il n'aurait pas dû me présenter comme sa copine.

- C'est aussi horrible que ça, d'être ma petite-amie ? Me demande-t-il en riant.

- Je préfère mourir que de t'aimer. Lui répondis-je. Et... tu n'aurais pas dû lui mentir.

Il hausse des épaules.

- Je réglerais ce problème. M'assure-t-il. Essaie simplement de rester loin d'elle.

Je hoche la tête. Je n'avais pas envie de me faire menacer tous les jours avec une arme, de toute façon. Mais en ce moment, ce n'est pas la chose à laquelle je pense... je pense à comment me rapprocher de plus en plus de Caleb. Sans ça, je ne saurais pas où se cache ses documents...

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant