La Rose d'un Criminel

33.

Le Jour-J est arrivé. Je regarde le paysage défiler sous mes yeux, par le hublot de mon jet privé. Kaysan continue de surveiller les caméras à l'endroit de rencontre, qu'on avait posé sans que personne ne le sache. Je ne veux pas prendre le risque qu'ils tentent de m'assassiner.

Et Syra est assise dans la rangée opposé à la mienne, fixant le hublot. Elle n'a rien dit depuis tout à l'heure. Je n'arrive pas à savoir si elle est inquiète ou au contraire, très calme. La seule chose dont je suis certain, c'est qu'elle me hait. Son regard n'a pas croisé le mien une seule fois sans que ses yeux m'assassinent.

- Tout est calme pour l'instant, Kaysan ? Lui demandais-je.

- Rien n'à signaler. Me répond-il.

Je hoche la tête. Parfait. Cette réunion doit se passer sans soucis. Et si jamais, mes hommes seront là, dans tous les recoins de la ville. Je tourne la tête de nouveau vers Syra et vois qu'elle n'a toujours pas bougé. Je suppose qu'il vaut mieux que je la laisse seule durant le reste du vol. Elle doit sûrement se préparer à cette réunion...

...

Nous arrivons enfin à notre lieu de réunion, après une heure trente de vol. Nous sommes à un de mes restaurants. Le rez-de-chaussée est décoré de la manière la plus luxueuse qui soit. Je m'avance, suivis de Syra, Kaysan et mes hommes. Je prends les escaliers et monte à l'étage.

Arrivé à l'étage, j'emprunte le couloir de droite, et au bout, je pousse la porte en verre. Tout le monde était déjà là. Je m'assois au bout de la table, afin que tous les regards soient tournés sur moi. Kaysan et Syra s'assoient à ma droite, et Kaysan s'assure que Syra soit assise entre lui et moi, de sorte à ce qu'elle ne soit pas au côté d'un inconnu.

- Eh bien, Caleb, tu nous as surpris. Me dit le chef de la mafia New-Yorkaise. Ta compagne est assez jolie. Enfin, elle est extrêmement belle.

- Baisse tes yeux ou je te les crève, Tyler. Le menaçais-je.

- Fais attention à comment tu me parles, Caleb. Tu es peut-être notre chef, mais ça ne te donne pas le droit de mal me parler. Siffle-t-il.

Je tente de contenir le peu de calme qu'il y a en moi. Avant même que la réunion ne commence, ils mettent ma patience à rudes épreuves.

- Alors tiens-toi bien, range tes yeux, et ne m'oblige pas à te menacer. Dis-je froidement. Toi, et tous les autres. Regardez vos femmes, pas ma copine.

Un long silence s'en suit. Ils peuvent se permettre de me répondre, puisqu'ils sont plus âgés que moi mais il y a une limite qu'ils ne peuvent pas dépasser. Je détiens de l'autorité sur eux, et ils le savent.

- Maintenant qu'on a finit de parler sur ma copine, commençons la réunion. Annonçais-je.

Tous se reconcentrent sur leur document, puis un par un me parle de l'évolution de son business. Je suis leur chef à tous, donc chaque mafia est relié à une autre, les ventes, les biens, le commerce en général me revient. C'est ce que l'on a en commun. Mais chacun a une part d'indépendance. Ils gèrent leurs affaires comme ils le veulent, tant qu'ils ne me trahissent pas.

Nous recomptons ensuite les dépenses faites cette année, une somme qui dépasse les milliards, et nous les repartageons entre nous ensuite. Nous nommons les politiciens et les personnalités publiques qui ont acceptés de s'allier à nous. Et qui, malgré l'illégalité de nos affaires, tournent l'œil.

Ensuite, nous passons au sujet des emplacements stratégiques. Les endroits les mieux placés pour les attaques, les points de ventes et de distribution. Lors de notre discussion, je jette un coup d'œil à Syra et voit qu'elle nous suit à peine. Elle semble perdue.

Après ce qui me semble une éternité, nous terminons d'aborder tous nos sujets et la réunion se termine. Cependant, personne ne s'en va. Un serveur arrive et nous sert à boire et à manger.

- Je pense que ta copine ne connaît pas la tradition, Caleb. Dit le chef espagnol. Quoi que t'y as également échappé.

Je secoue ma tête, exaspéré, alors que Syra se demandait ce qu'est cette tradition. Le chef espagnol prend un verre et lui sert du vin rouge. Syra nous regardait confuse, alors que tout le monde attendait d'elle qu'elle boit. Kaysan lui explique cette dite tradition, où ce vin rouge représente le sang.

- Oh. S'exclame-t-elle. Je suis désolée, je ne bois pas.

- Ah, si ! Insiste l'espagnol. Caleb n'a pas bu car il est le chef, mais toi, tu dois le boire. C'est une promesse. Une allégeance.

Syra me regarde, désespérée. Elle et moi sommes musulmans, de ce fait, on ne peut pas boire.

- Non, vraiment. Je-... Commence-t-elle.

- Bois, prouve nous que tu es l'une des nôtres. La coupe-t-il. Allez, un verre ne peut pas te tuer.

Je sens qu'elle est sur le point de craquer, alors je lève le regard pour intervenir mais elle me devance en prenant le verre entre ses mains. Je fronce les sourcils. Va-t-elle réellement le boire ?

- Je ne bois pas. Dit-elle plus fermement en fixant l'espagnol dans les yeux.

Plus une once de désespoir dans ses yeux. Elle se défend, et c'est un spectacle satisfaisant à voir.

- Et personne ne peut m'y forcer. Dit-elle.

Puis elle recule sa chaise, je pensais qu'elle allait sortir mais elle reste assise. Elle tend son bras dans le vide, tenant le verre et elle verse lentement le contenu au sol. Son regard est toujours fixé dans les yeux de l'espagnol. Et un sourire en coin se forme sur son visage.

Je me retrouve, moi aussi, à sourire. Parfait. Juste parfait. Je pensais qu'elle allait leur obéir par crainte mais elle m'a bien prouvé le contraire. Elle tourne sa tête vers moi, à la fois fière de son geste et inquiète de ma réaction.

- Autre chose à dire, Juan ? Demandais-je à l'espagnol. Parce que je pense que ma petite-amie a tout dit.

Elle me fait un léger sourire, légèrement surprise que je la soutienne face à mes alliés. Mais eux tous, reprennent aussitôt leur conversation, faisant comme si rien ne s'était passé. Moi, je continue à regarder Syra avec un air de fierté. Je constate, encore une fois, qu'elle me sera bien utile. Je ne me trompe jamais.