L'acteur que j'aimais || LARRY

38. Coup de cœur

Luke et Zayn tirent fébrilement sur leur cigarette. Le soleil de ce mois de juin éclaire la place de l'Eglise d'une douce couleur. Ça serait presque beau, ce rayon de soleil sur la lourde porte en bois, si la journée n'était pas si funeste.

J'observe derrière mes lunettes aux verres fumés les silhouettes des personnes qui s'approchent lentement, se regroupent et s'enlacent, les yeux humides. Famille, amis de la famille, les proches de Louis sont là.

- Vous avez eu de ses nouvelles ? demande Sebastian, qui se tient à ma droite. 

Lui, Tim et Chris, notre réalisateur, mais aussi Luke et Oli ont sauté dans un avion dès qu'ils ont appris la nouvelle. Zayn, Eddie et moi sommes partis de Londres ce matin. Miles est retenu en Australie sur un tournage mais il a écrit un petit mot qu'on doit faire passer à Louis. L'enterrement de son père se déroule dans leur village, situé à 1 heure au sud de Lyon.

- Je l'ai appelé hier soir, explique Oli.

- Ça allait ? demande l'Américain et j'écoute attentivement la réponse.

Je n'ai pas eu de nouvelles de Louis depuis deux jours, depuis la nuit où il a débarqué chez moi pour me lâcher cette bombe. Il a fini par s'endormir vers 4 heures du matin dans mes bras. Mais quand je me suis réveillé à 7 heures en le cherchant près de moi, il n'était déjà plus dans le lit. 

À mon grand soulagement, il n'était toutefois pas parti. Je l'ai trouvé sur le balcon, en train de fumer une cigarette en boxer. Il fixait l'horizon et ne s'était même pas aperçu qu'il tremblait comme une feuille. Je lui ai fait un café bien fort avant de le rejoindre avec un plaid que j'ai glissé sur ses épaules. Il m'a sourit faiblement, et sa blessure à la lèvre s'est alors un peu rouverte. 

Je suis resté là, près de lui sans rien dire, le temps qu'il fallait. Puis quand il a voulu rentrer, je l'ai conduit à la salle de bain pour qu'il prenne une bonne douche chaude, avant que je ne m'occupe de ses blessures. 

Louis est reparti quelques heures plus tard pour rentrer en France où ses proches l'attendaient. C'était mercredi et jusqu'à aujourd'hui, vendredi, les deux messages que je lui ai envoyés sont restés sans réponse.

- Ouais, ça avait l'air d'aller autant que possible. Il venait de choisir le cercueil quand je l'ai appelé, je crois que ça lui a fait du bien d'entendre ma voix, répond Oli à Seb.

- Je m'inquiète pour lui, murmure alors mon pote. 

Et je pense que, dans le groupe, on est nombreux à penser la même chose.

L'arrivée du corbillard me tire de mes pensées et plonge la place dans le silence le plus complet. Deux voitures noires se garent à côté du premier véhicule. Plusieurs personnes en sortent et je l'aperçois. Vêtu d'un costume noir, Louis porte des lunettes de soleil et tient le bras d'une dame âgée qui doit être sa grand-mère.

Lorsqu'il voit notre petit groupe, il confie la petite dame à un de ses proches et fait quelques enjambées avant de se jetter dans les bras d'Oli, qui se met à pleurer avec lui. Je baisse les yeux, bouleversé par la scène. Puis Luke le serre fort contre lui en tapant dans son dos.

- Putain Louis, je suis tellement désolé pour toi mon frère, il lui murmure en pleurant.

Louis nous remercie alors tous d'être là pour lui. Un à un, chacun d'entre nous le prend dans ses bras pour le réconforter un peu et lui dire qu'on est là. Quand arrive mon tour, je dois me faire violence pour ne pas l'embrasser. Je me contente de le tirer un peu vers moi pour le serrer contre mon torse en posant mon menton sur sa tête tandis que Louis m'enlace au niveau de la taille.