40. Canapé (2/2)

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LOUIS PDV.

Il fait nuit noire quand on sort du studio d'Harry. Même si la fatigue a fini par m'emporter quelques minutes auparavant, j'ai adoré passer la journée comme ça. J'ai pu ainsi découvrir comment on fabriquait un disque mais j'ai surtout aimé ne rien faire à part le regarder. 

C'était assez fascinant, mais aussi un brin frustrant, de passer la journée à le mater sans pouvoir le toucher ni lui parler.

Maintenant, je n'ai pas du tout envie de rentrer à l'hôtel. J'espère qu'il va me proposer de monter boire un dernier verre.

Mais je comprends très vite en le voyant bailler à s'en décrocher la mâchoire qu'il est extrêmement fatigué.

Tu sais ce que ça veut dire, Louis, que tu vas devoir rentrer à l'hôtel. Dans cette chambre que tu évites depuis plus de 24 heures.

Je tire sur ma cigarette, en allume une autre et je serre le poing, m'apercevant que ma main tremble légèrement. J'espère qu'Harry ne l'a pas vu.

- Ça va, Lou ?

Il l'a vu, il a vu que j'étais stressé.

Reprends-toi bordel.

- Ouais, très bien ! Allez va te coucher, faut que tu sois en forme demain !

J'abrège alors notre conversation en essayant d'avoir l'air le plus normal possible et je marche en direction de mon hôtel. Je n'ai pas envie mais je me force à mettre un pied devant l'autre. Au bout de quelques pas, je me retourne et j'observe la silhouette d'Harry qui s'éloigne.

Retourne-toi.

Si tu le fais,  je te demande de me ramener avec toi.

Mais Harry continue à marcher alors je reprends ma route aussi. Arrivé devant l'hôtel, je grille une nouvelle clope, repoussant le moment où il va falloir que je rentre. 

Je suis toujours dans le même hôtel. Après l'enterrement de mon père, je suis allé m'excuser en personne auprès de la direction et du personnel de l'établissement pour mon coup de sang le soir où j'ai défoncé les lampes et le mobilier. Eux se sont excusés de m'avoir mis à la porte et ils ont accepté de me reprendre. Ça m'arrangeait car c'est l'hôtel le plus proche de chez Harry et eux aussi ont à y gagner en terme d'image en m'ayant comme client.

Je me trouve maintenant devant ma porte et ma main tremble au moment de glisser la carte dans la fente. Le petit "clic" se fait entendre et je pénètre dans les lieux en inspirant un grand coup.

Je décide d'aller me doucher pour me changer les idées. Mais alors que je m'apprête à enlever mon t-shirt, la pensée que je repousse depuis des heures, et des heures et des heures, revient au premier plan dans ma tête. 

J'essaie de l'éloigner encore un peu mais je perds cette bataille. Elle s'impose à mon esprit. Je ne pense maintenant plus qu'à elle. Elle me bat par KO. Alors j'abdique.

Je fais demi-tour, quitte la salle de bain et attrape mon sac de voyage au sol. Je le pose sur le lit et je plonge ma main à l'intérieur. Je fouille, tâtonne dans les moindres recoins mais je ne trouve pas ce que je veux alors ma recherche devient frénétique, je sors rapidement toutes mes affaires en les balaçant sans même regarder où elles atterrissent. Et je finis par le trouver. Le truc qui me rend barge depuis hier.

Le petit sachet avec de la poudre blanche à l'intérieur.

Je m'assieds sur le rebord du lit en le tenant entre deux doigts. Je le fixe et n'arrive plus à détacher mes yeux de lui.

Putain.

Je me suis fait une promesse au décès de mon père : ne plus toucher à ces merdes.

Les premiers jours, ça allait, Harry et mes amis étaient là. Puis c'est devenu plus difficile à mon retour à Paris mais mon agent m'a trouvé un centre de désintoxication tranquille en Suisse. Il fallait juste que j'attende le départ de Zayn. 

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant