59. Au feutre indélébile

2.6K 168 141
                                    

Je me réveille avec la sensation d'avoir couru un marathon. Je suis claqué. Qu'est-ce qui m'a pris de vouloir essayer la MDMA ?

Pour l'instant c'est le brouillard, je ne me rappelle de rien, juste que j'étais trop content au moment d'avaler les cachets. J'appuie sur l'interrupteur pour relever les stores de la chambre et je cligne doucement des yeux pour m'habituer à la lumière du jour.

Je suis encore un peu endormi mais je me redresse subitement dans le lit quand j'aperçois un truc écrit sur la photo de Louis.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? J'avance à quatre pattes dans le lit pour m'approcher du cliché. C'est pas vrai ! Je n'ai pas fait ça ?

Je descends du lit pour approcher encore plus. J'apporte ma main à ma bouche, complètement horrifié.

Ce n'est pas possible, je n'ai pas fait ça ? Et pourtant, c'est bien mon écriture bordel. J'ai écrit au feutre noir sur la vitre qui protège la photo.

J'ai écrit un énorme "Je t'aime Louis Tomlinson".

Les lettres barrent son ventre, comme si je l'avais tatoué.

Oh putain. Louis a forcément dû le voir.

J'approche mon doigt, essayant d'essuyer l'encre. Bien sûr, il a fallu que j'utilise un feutre indélébile.

Je me laisse retomber sur le lit, le visage dans mes mains et me maudis pour cette grosse boulette. Louis sait maintenant que je l'aime.

Merde.

C'est alors que des souvenirs de la soirée de la veille remontent peu à peu à la surface.

Je me souviens m'être senti rapidement bien. Je me souviens avoir été comme dans un brouillard mais un joli brouillard, où tout brillait. Je me souviens que Louis s'est occupé de moi et qu'il m'a fait jouir plusieurs fois. Je me rappelle n'avoir jamais connu une telle expérience. J'ai cru mourir de plaisir sous ses doigts experts et, pire que ça, j'ai souhaité mourir de plaisir. C'était dingue, totalement dingue.

Mes doigts effleurent mon ventre, réveillant le souvenir de la main de Louis posée là.

Je me souviens avoir, grâce à la Molly, tout ressenti de manière décuplée. Beaucoup, beaucoup de joie. Du bien-être, de l'euphorie aussi. Du plaisir bien sûr. Et de l'amour, beaucoup d'amour.

J'ai ressenti beaucoup d'amour pour Louis.

OH PUTAIN DE MERDE.

Je me souviens maintenant ! Je n'ai pas fait que le ressentir et l'écrire ! Je lui ai dit que je l'aimais. Je m'en rappelle. Je n'ai pas arrêté de lui dire. Des dizaines de fois. Je l'ai bassiné avec ça toute la soirée et toute la nuit. Je lui ai répété jusqu'à ce qu'on s'endorme.

La honte. Je grogne après moi-même, totalement mortifié.

Tout à coup je me redresse et tend l'oreille, trouvant l'appartement bien silencieux. Louis n'est pas dans le lit avec moi alors qu'il devrait être là.

Je flippe maintenant.

Et s'il était parti après que je lui ai déclaré ma flamme comme l'idiot que je suis ? Et s'il avait pris peur ?

T'es trop con Harry, t'as sûrement tout gâché. Tu l'as fait flipper. C'est sûr.

Il est resté hier soir pour ne pas me laisser seul pendant que l'ecstasy faisait effet mais il a dû partir ce matin sur la pointe des pieds et je ne le reverrai plus.
C'était trop tôt, je le savais en plus. Il a déjà fait beaucoup d'efforts, il n'est pas prêt pour le reste. J'avais juste à être encore patient mais là, j'ai tout fait foirer.

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant