L'acteur que j'aimais || LARRY

64. L'échange de cadeaux

Le lendemain de Noël.

Il est 15 heures et je mets le film sur pause. Je décrète que c'est le moment d'ouvrir nos cadeaux.

- On aurait pu attendre la fin du film ! il rigole.

- Non, je veux mon cadeau ! je crie, d'un ton enfantin.

- Mmm, est-ce que tu as vraiment été sage ? il dit en allant dans la chambre d'amis chercher le présent.

- T'as vraiment respecté les règles hein ? Pas d'argent, cadeau gratuit, récupéré, fabriqué ou troqué !

On possède tous les deux tout ce qu'on veut alors j'ai eu l'idée de cette règle. C'est pour cela que j'avais prévu de lui offrir ma chanson aujourd'hui.

- Oui oui, il me dit en me tendant un étui à guitare et je fronce les sourcils car s'il m'a acheté un instrument de musique, alors il va forcément perdre.

Je pose l'étui sur mes genoux et l'ouvre.

Je n'y crois pas.

C'est ma guitare à la voûte céleste. Louis l'a récupérée.

- Tu-tu- Mitch te l'a laissée ? je lui demande, étonné.

J'ai bien essayé de la récupérer mais mon pote a été intraitable : un pari est un pari. Et il a raison.

Je n'ai pas osé lui dire qu'elle me manquait terriblement. J'en avais juste parlé un soir vite fait avec Louis mais c'était il y a des mois. J'ignorais qu'il s'en souvenait.

- Il ne me l'a pas laissée. Il a fallu le convaincre, sourit Louis.

- Tu l'as rachetée ?

- Non, j'ai respecté le jeu ! Je l'ai troquée.

- Contre quoi ?

- Ne te préoccupe pas, bébé.

- Contre quoi, Lou ? j'insiste.

- Ma photo de Bowie.

- Tu t'es séparé de ta photo de Bowie qui vaut une fortune pour récupérer ma guitare ? Mais t'es fou !

- C'est toi qui est fou d'avoir parié ta guitare préférée pour du "foot" !

Sa façon de mimer les guillemets avec ses doigts révèle qu'il sait que ce n'était pas un pari sportif.

- T'es au courant pour le pari ?

- Yep. Mitch me l'a dit.

- Oh. Désolé, du coup, d'avoir parié sur le fait que je ne tomberai jamais amoureux de toi. Comme tu vois, c'est raté.

- Evidemment que t'allais tomber fou amoureux de moi ! Comment résister à tant de perfection ? il lâche en levant et baissant ses sourcils. Non, plus sérieusement, tu as bien fait !

- Bien fait de quoi ?

- De parier contre moi. Moi non plus, je ne parierai pas sur moi.

Il me dit ça sérieusement et mon cœur se serre en l'entendant avoir si peu d'estime pour lui-même.

- Dis pas de bêtises, je lui dis en l'embrassant pour lui faire comprendre que je l'aime et qu'il est mon tout.

Mais on est coupé par l'interphone qui sonne.

- Je regarde qui c'est et je t'offre ton cadeau après, je dis à Louis.