L'acteur que j'aimais || LARRY

68. Une nuit de plus

28 février.

- Harry ! Tu vas me faire manquer mon vol !

Ses poings sur mon torse essaient de me repousser doucement mais je joue de ma force pour rester contre lui.

Louis doit rentrer à Paris préparer ses affaires car il s'envole après-demain pour la Californie où il va passer un mois. Un mois durant lequel on ne va pas se voir.

Je serai en pleine promotion pour mon nouvel album sans oublier la reprise de la tournée bientôt et je n'aurai donc pas le temps de le rejoindre.

Lui aura la cérémonie des Oscars, il doit aussi passer quelques jours au Canada avec son fils et je sais qu'il a besoin de retrouver ses potes qu'il n'a pas vu depuis un bon moment.

Oui mais voilà, je n'ai pas du tout envie qu'il parte. Je sais qu'il va me manquer et je ne me rappelle que trop bien à quel point c'était galère de communiquer avec le décalage horaire quand lui était chez lui et moi ici. Bref, je ne veux pas qu'il parte.

Alors ça fait 30 minutes que je me sers de mon poids et de ma carrure pour le kidnapper.

Ça a commencé dans le lit, quand je me suis couché en étoile de mer sur lui et qu'il ne pouvait plus bouger.

Puis quand je me suis agrippé à lui tel un koala pendant qu'il se rhabillait. Puis j'ai fait barrage avec mon corps devant la porte de ma chambre pour qu'il ne passe pas.

Maintenant, je dégaine mes dernières munitions : mes lèvres et mes mains pour le retenir encore un peu.

- Prends l'avion que demain ! je l'implore en suçotant son cou.

- Non, désolé bébé, mais ce sera trop juste après pour que je prépare toutes mes affaires. Ça va me faire trop speeder.

- Allez... j'insiste en me frottant contre lui pour réveiller son érection.
C'est quoi, quelques valises, contre une nuit de plus tous les deux ?

Mes mains glissent sous son polo et je le sens frissonner.

Allez, craque bébé. Ne me laisse pas déjà...

Mais Louis étire son bras et appuie sur le bouton de l'ascenseur. En attendant qu'il monte, il m'embrasse tendrement, les deux mains posées sur ma nuque.

La cabine arrive malheureusement bien trop vite et Louis se dégage pour attraper son sac de voyage qu'il installe sur son épaule.

Conscient qu'il va partir et que je ne le reverrai pas pendant longtemps, j'attrape son visage entre mes mains en poussant un soupir et m'approche pour l'embrasser.

Je suis tellement collé à lui que je le domine presque d'une tête. Louis est obligé d'étirer son cou à fond pour qu'on puisse se bisouiller. Mes doigts glissent dans ses cheveux et je le maintiens dans une posture un brin possessive.

Louis se laisse faire, je sais qu'il aime ça, quand mes gestes et mon attitude démontrent ma force. Mais au bout de quelques secondes, je le sens malgré tout faire un pas de recul pour entrer dans l'ascenseur. Ses poings tiennent fermement mon t-shirt, m'obligeant à rentrer dans la cabine avec lui.

- Arrête de m'embrasser ou je descends avec toi et je t'emmène en Amérique, il sourit contre mes lèvres.

Au lieu d'arrêter, on s'embrasse de plus belle. Ma langue ne quitte plus sa bouche et tournoie autour de la sienne. Je l'embrasse à la française comme il m'a appris à faire, tandis que les portes de l'ascenseur se referment.

Voyant que je ne compte pas m'arrêter, Louis met à exécution ses menaces. Au bout d'un moment, il tâtonne pour trouver à l'aveugle le bouton zéro et entend me faire descendre avec lui.