88. Docteur A. Turner

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Louis PDV.

Semaine 1.

Le bureau est dans les tons de beige. Plutôt chaleureux. Il comporte un petit coin avec un canapé et un fauteuil, comme chez le psy. Il y a une bibliothèque remplie de bouquins scientifiques et de babioles.

Je regarde d'un peu plus près. Non, en fait c'est de l'artisanat africain, certainement des souvenirs de voyages. Il a bien une tête à être un ancien médecin sans frontière ou un truc dans le genre. Je suis assis côté bureau. Je refuse de m'allonger pour raconter ma vie.

Le fauteuil sur lequel j'ai pris place, un large fauteuil en cuir clair, est confortable mais pas parfaitement. Je me penche un peu en avant puis me recale au fond du siège tout en jouant avec la molette qui sert à régler le dossier. Je m'y reprends à plusieurs reprises. Quand je suis enfin assis comme je le souhaite, je lève les yeux vers l'homme qui me fait face, assis de l'autre côté du bureau.

Lui observe mon petit manège. Devine-t-il que je suis nerveux ? Bien sûr, c'est son job.

Il a, à peu près, le même âge que moi. Brun. Yeux marrons. Plutôt quelconque.

Sur son bureau, une plaque annonce son nom.

Docteur A. Turner.

A comme Anthony ? Alexandre ? Amaury ? Arthur ?

- Je lis dans votre dossier que c'est vous qui avez sollicité un rendez-vous, M. Tomlinson ?

Sa voix est douce mais grave. J'aime bien, ça m'apaise. Je me racle la gorge.

- Oui, c'est ça.

- Pourquoi donc ?

Il est médecin-addictologue, il sait très bien pourquoi je suis là.

- Ben pour que vous m'aidiez à décrocher...

- C'est ce que vous voulez ?

- Mmm...

- C'est plutôt rare de voir un...

Camé. Tu peux le dire. Camé.

- ... un malade accepter de son plein gré de venir me consulter.

- Mes amis m'ont un peu mis la pression et ils ont menacé de prévenir une personne que je ne voulais pas du tout qu'ils appellent... j'admets en marmonnant.

- Vous êtes quand même ici de votre plein gré, on est d'accord ? Ce n'est ni une décision de justice ni un contrat de travail qui vous contraint à vous faire suivre.

- Non effectivement.

- Alors qu'est-ce qui vous a poussé à venir me voir ?

- J'ai essayé d'arrêter par moi-même. La dernière fois je me suis sevré seul puis j'ai suivi une cure de désintox pendant 14 jours. Mais cette fois, ça me semble trop dur. Je ne suis pas parvenu à me sevrer. Je-j'ai besoin d'un truc pour compenser.

- Pourquoi souhaitez-vous arrêter les substances ?

Ses questions sont chelous.

- Vous êtes médecin, vous devriez être content que je veuille décrocher, non ?

- Qu'est-ce qui vous pousse à le faire ?

Pourquoi il répond à mes questions par des questions ?

- Disons qu'avant-hier, je me suis fait une petite frayeur, j'ai failli perdre connaissance. Et cela a fait peur à mes proches.

- Ce que vous appelez une petite frayeur, c'est une overdose M. Tomlinson ?

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant