103. Bulle de bonheur (partie 1)

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Louis PDV

JOUR 1. LUNDI.

Je me réveille en sursaut. J'ai chaud. Tellement chaud putain.

Une fine couche de transpiration s'est posée sur tout mon corps, mes cheveux commencent à être trempés. On dirait qu'il fait 50°C dans la pièce et que je ne vais pas tarder à fondre.

Je mets quelques secondes à comprendre que, si mon sang est sur le point de bouillir, c'est parce qu'un petit gorille est agrippé fermement à moi.

Il est quasiment couché sur moi. Sa jambe repliée m'entoure, tout comme son bras. Sa tête est posée sur mon pec, mais sur celui qui se trouve à l'opposé de lui, si bien que tout le haut de son corps recouvre le mien et sa main est accrochée à mon épaule.

Comme mes bras sont emprisonnés, je souffle doucement pour pousser une mèche de ses cheveux posée sur mes lèvres et qui me chatouille le nez. Ses boucles reposent partout sur le bas de mon visage.

Harry dort paisiblement.

Impossible de me résoudre à le réveiller. Alors je prends sur moi et tant pis si mon sang fait de petites bulles sous la chaleur de son corps.

Ce n'est que 20 minutes plus tard, à la faveur d'un mouvement du bouclé que j'arrive à m'extraire du lit. Ça va qu'il faut qu'il se repose, sinon, je l'aurais réveillé en embrassant sa petite tête d'endormi.

Quand j'arrive à la cuisine en enfilant mon sweat, tout le monde est déjà réveillé. Assis autour du comptoir, ils parlent à voix basse d'Harry.

J'embrasse Erin, Sarah, Pat, Niall et Anne puis je serre la main à Liam et Mitch. Pendant que le café coule, j'écoute leur conversation. Mitch est en train d'expliquer à Anne les deux précédentes crises d'angoisse d'Harry avant de monter sur scène. Anne s'étonne qu'Harry ne lui en ait pas parlé.

Tous s'interrogent sur les signes qu'ils ont peut-être loupé, sur ce qu'ils auraient dû faire précédemment. Tous ses amis culpabilisent et je les comprends. C'est ce que je ressens aussi.

Même si j'ignorais qu'il n'avait pas eu la lettre, je me dis que j'aurais pu, en cinq mois, prendre de ses nouvelles.

On sait tous dans cette pièce que s'il s'est tué au travail et s'il a fait des attaques de panique, c'est à cause de moi. Alors cette discussion me met légèrement mal à l'aise et je préfère me servir mon café et le boire sur la terrasse.

Il fait très froid en ce mois de janvier. Mais comme d'hab, je suis sorti sans veste. J'y pense toujours une fois que je suis dehors et puis, j'aime le contraste entre l'air frais et la chaleur du café.

J'avale une gorgée du liquide noirâtre et observe Londres qui s'étalle à mes pieds. J'aime ce point de vue. Depuis chez Harry, on peut voir loin vers l'horizon.

Ce n'est pas aussi beau que chez mon père, ici tout est beaucoup plus bétonné et gris, mais d'en haut, c'est comme si on était préservé du vacarme d'en bas. Et c'est comme si on observait Londres penchés avec une loupe.

Ça me fait bizarre de me retrouver ici. Je me souviens comme, les dernières semaines où j'étais encore avec Harry, je commençais à me dire que c'était, ici, mon nouveau chez moi. Que c'est, là, que j'allais commencer à construire ma vie.

J'ai naïvement cru qu'il me suffirait de remettre les pieds dans cet appartement pour retrouver ce même sentiment. Mais la vérité, c'est que je suis chez Harry, dans la ville d'Harry, dans le pays d'Harry. Au milieu des amis d'Harry qui m'en veulent sûrement autant que ce que je m'en veux d'avoir bousillé leur pote.

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant