BONUS 4 🌸

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C'est un cliché en couleur qui fait 4 centimètres sur 6 et qui ne me quitte jamais.

Il est dans mon portefeuille quand je pars à l'étranger. Il est posé sur le miroir de ma loge quand je me prépare. Il est de toutes mes tournées. C'est la dernière chose que je regarde avant de monter sur scène, la dernière chose que je vois avant de m'endormir.

La photo représente la plage et la mer qui était déchaînée ce jour-là. Les vagues viennent frapper les pieds d'un phare blanc rayé de noir que l'on aperçoit au second plan.

Les nuages s'accumulent au loin et l'on devine qu'ils charrient la pluie et des éclairs.

Pour l'heure, sur ce bout de plage que nous foulons, c'est encore le calme avant la tempête.

Avant, je craignais ces instants d'accalmie. Ma rencontre avec Louis m'avait appris qu'il ne fallait jamais baisser la garde, car un ouragan pouvait être en embuscade.

Désormais, je n'ai plus peur du calme. Je sais que plus rien ne viendra le troubler.

Lorsque l'orage frappera la côte, Lou et moi serons à l'abri. Épargnés du vacarme du tonnerre et de la violence des rouleaux qui s'abattront sur les récifs.

Le monde peut bien se désintégrer à l'extérieur, moi, j'ai trouvé refuge dans la douceur de son cou et lui dans la chaleur de mes bras.

Nous ne sommes plus dans l'œil du cyclone. Nous nous tenons au-dessus des nuages, là où le ciel redevient clair.

Nous ne craignons plus rien.

Nous marchons donc sur le sable encore chaud en cette fin d'après-midi, sans même nous préoccuper du ciel qui devient gris derrière nous. Nous avançons, loin du tumulte, vers les derniers rayons de soleil, Clapton gambadant devant nous.

Louis a retroussé son pantalon noir assorti à son débardeur. Je me tiens à sa gauche, en short de bain jaune et chemise blanche sur le dos, les boutons négligemment ouverts et mes cheveux négligemment relevés dans une petite barrette Stitch.

Mon mari me regarde avec des yeux emplis d'amour.

Il rit. C'est comme s'il avait oublié l'appareil photo que tient ma sœur. Il est totalement absorbé par ce qu'il regarde.

Des petites rides se sont formées au coin de ses yeux et on lit dans son regard de l'amour et une tendresse infinie.

Quand on est loin l'un de l'autre et qu'il me manque, quand on vient de se disputer ou lorsqu'il m'arrive de ne pas trop aimer un de ses partenaires de jeu, je me saisis de cette photo et je m'attarde longuement sur l'expression de son visage.

Il me suffit de voir comment Louis me regarde pour me rappeler qu'il m'aime aussi fort que ça et que ces yeux là ne mentent pas.

Ils n'ont jamais menti, quand j'y pense. Même quand il se la jouait détaché et quand il était torturé, son regard couleur océan a toujours été chargé de tendresse envers moi.

Sur cette photo, mon mari n'est pas le seul à rire. Accroché dans son dos, les bras autour de son cou, Vadim a les yeux tournés vers moi et se marre aussi.

Je n'aurais jamais pensé pouvoir un jour aimer autant un gamin qui n'est même pas de moi. Mais le petit est extra.

Plus il grandit, plus il ressemble à Louis. Il copie ses expressions, ses mimiques et possède, déjà, le même humour corrosif.

Il vient de plus en plus souvent nous voir. C'est pendant ces semaines-là que Louis est le plus heureux : lorsqu'il emmène son fils dans nos vignes et qu'il lui transmet tout ce que son propre père lui a appris.

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant