8. Radio

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Depuis le tournage de cette scène, rien n'a changé entre Louis et moi. Il se comporte comme avant, ni plus, ni moins. Je devrais lui en être reconnaissant pour ça mais je suis plus frustré que jamais.

Les premiers jours, je me raccrochais aux sensations qui demeuraient tout autour de moi, presque encore palpables : ses yeux plongés dans les miens, son souffle qui accélère, les battements de son cœur aussi, la chaleur qui lui monte aux joues. Tout cela semblant si réel. Puis les heures ont passé, se sont transformées en jours, et les sensations se sont lentement évanouies.

Si au moins il y avait eu une petite gêne entre nous, les jours d'après, j'aurais eu l'impression qu'il s'était bien passé quelque chose. Mais là, rien.

Louis continue à parler et à plaisanter avec moi. Comme avant, il me chambre, me taquine. Il me fait des accolades, les mêmes que celles qu'il fait aux autres garçons. Il m'appelle parfois "mec" ou "bro". Et comme avant, quand il rentre dans une pièce, il s'assoit sur la première chaise qu'il trouve, sans chercher à se rapprocher de moi alors que je lui hurle silencieusement de venir là, tout près.

Il ne cherche ni à m'éviter, ni à me trouver.

Alors une semaine plus tard, j'en suis venu à douter. Aurais-je rêvé la façon dont il m'a regardé pendant qu'il était couché sur moi ? Aurais-je fantasmé quand ses joues se sont tout à coup empourprées ? Était-ce juste, comme il dit, "que du cinéma" ?

Je suis couché sur mon lit, les yeux rivés au plafond lorsque j'entends des rires venus d'en bas. Je décide de rejoindre les garçons et je les trouve à la cuisine.
Miles, Tim et Louis ont les yeux rivés sur le script que tient Louis. Ce dernier montre un passage du doigt.

- Regarde ça n'a aucun sens. C'est marqué : "Alec soulève Tom d'une main et le pose contre la table avant de se jeter sur lui". Impossible, c'est impossible".

Tim fronce les sourcils pendant qu'il réfléchit. Il relit le passage dans sa tête et seules ses lèvres bougent puis il pousse Louis pour le mettre devant lui. Il l'enlace d'une main, le bras dans son dos, le colle contre lui et tente de le faire décoller du sol. Sans succès. Miles tente à son tour, échec aussi cuisant.

- Si au moins t'avais des poignées d'amour, il grommèle.

Je m'assieds à côté d'Eddie pour les regarder faire. Eddie pense qu'il y a une erreur de frappe dans le script et qu'Alec doit certainement attraper Tom avec ses deux mains pour pouvoir le soulever.

- Il n'y a jamais d'erreur avec Chris, répond Miles.

- Ouais, acquiesce Louis. Mais je ne comprends pas ce qu'il entend par "il le soulève d'une main".

Nos têtes se tournent alors toutes vers la porte d'entrée qui vient de s'ouvrir pour laisser apparaître Sebastian.

A cette heure-ci, il était certainement dehors en train d'appeler Mira. Le grand brun nous demande ce qu'on fabrique et Louis lui montre son livret.

- Regarde, là ! C'est la scène qu'on doit jouer demain. C'est écrit que tu dois m'enlacer et me soulever à une main mais c'est impossible.

Je vois alors le regard de mon Seb s'illuminer, un vaste sourire se formant sur son visage.

- Ok, défi accepté ! Il lance en ôtant prestement sa veste puis son pull pour se mettre en tee-shirt.

Il prend le script des mains de Lou et le parcourt à son tour. Miles en profite pour se décaler et reste debout, les bras croisés sur la chaise devant lui tandis que Tim me rejoint et se cale contre mon épaule pour regarder ce qui va suivre.

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant