73. 7 minutes en enfer

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Les premières secondes, on ne comprend pas ce qu'il se passe. C'est quasiment silencieux. À peine entend-on le bruit d'un tissu qu'on caresse ou qu'on froisse.

Puis un autre petit bruit régulier commence à se faire entendre. À la première écoute, je n'ai pas su reconnaître ce dont il s'agissait. Mais c'est quand j'ai entendu le premier petit gémissement que j'ai reconnu.

Le bruit de bisous qu'on dépose sur le corps d'un autre, seconde après seconde.

La première fois que j'ai écouté ce maudit son, mon cœur a commencé à tambouriner fort dans ma poitrine. Non, en fait, il cognait déjà comme un dingue contre ma cage thoracique. Dès que j'ai vu apparaître le nom de ce connard, j'ai su que ça n'augurait rien de bon.

J'étais chez moi, je m'apprêtais à sortir pour acheter les bières préférées de Louis avant qu'il n'arrive, lorsque ce message m'a stoppé dans mon élan. Alors j'ai fait quelques pas et je me suis lentement assis sur mon canapé, mes yeux ne quittant pas l'écran. Lorsque j'ai fini par appuyer sur le petit triangle pour lancer ce que je pensais être un message vocal, mon rythme cardiaque s'était déjà emballé.

C'est quelques secondes plus tard que j'ai senti mon cœur exploser. Lorsque j'ai entendu un "Bébé..." déchirer le silence. Une voix éraillée qui murmurait ce mot. Une voix semblable à celle de Louis.

Non, il ne peut pas... Ce n'est pas possible...

C'est ce que je me suis répété encore et encore tandis que les secondes continuaient à s'écouler, nous entraînant dans leur spirale infernale.

Puis les bruits de tissu, ceux certainement des draps contre le matelas, se sont intensifiés, signe que quelqu'un bougeait, et les bruits de bouche sont devenus plus humides. Plus obscènes. Et j'ai compris que c'est une fellation que l'enfoiré avait enregistrée.

Une fellation sur Louis ?

Mon cerveau refusait d'y croire. Ce mec est fourbe. Il serait capable de m'envoyer un faux enregistrement juste pour me faire vriller et foutre la merde entre Louis et moi.

Au 2e "bébé", murmuré cette fois un peu plus fort, mon sang s'est figé tant la ressemblance avec la voix de Louis était frappante. Et là, de le réécouter devant lui, une énième fois, ça ma fait autant de mal.

- J'ai cru que c'était toi... Je dormais et j'ai cru que c'était toi.

Louis vient de relever la tête vers moi. Sa voix n'est pas assurée, mais il essaie de se défendre, d'expliquer.

- Je sais, je réponds froidement.

Je l'ai compris assez vite, qu'il était assoupi et qu'il s'est réveillé en pensant que c'était moi, penché au-dessus de lui en train de lui faire du bien. Je l'ai su quand l'autre connard a dit :

- Ce n'est pas Styles, trésor. C'est Dy. C'est moi qui te fais du bien, comme t'aimes. Tu te souviens, trésor ? Moi je me souviens très bien de tout ce que tu aimes et de comment te faire prendre ton pied.

J'ai eu envie de le buter ce trou du cul, pour avoir osé te toucher comme ça alors que tu étais endormi. Si ça en était resté là, je te jure, Louis, que je serais monté au front pour toi.

Je t'aimais tellement, tu sais, que j'aurais pu prendre une balle pour toi.

J'aurais sauté dans le premier avion pour LA et je serais allé défoncer la gueule de cet enfoiré.

Mais ça ne s'est pas arrêté là.

Les secondes continuent à filer. On entend quelqu'un bouger dans le lit. C'est Louis qui, désormais réveillé, semble se redresser et commence à gueuler sur le blond.

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant