L'acteur que j'aimais || LARRY

106. Une question de confiance (partie 2)

Le restaurant est petit mais très chic. Le personnel savait que Louis venait et a fait en sorte de nous réserver la meilleure table.

Le Français m'a sorti le grand jeu car il y a la totale : nappe blanche, plusieurs assiettes empilées les unes sur les autres, plusieurs couverts de chaque côté. Il y a même plusieurs verres et je comprends rapidement qu'il y en a un pour le vin et un pour l'eau.

La carte n'est écrite qu'en français alors je galère un peu mais je suis coupé quand le chef en personne sort pour nous saluer.

Visiblement, il connaît Louis. Il lui demande des nouvelles de son frère et du domaine et je comprends que le vin de la famille Tomlinson est à la carte de ce restaurateur.

L'homme nous demande ce qui nous ferait plaisir et détaille le menu du moment.

Louis sourit et je comprends qu'il lui dit que je suis végétarien. L'homme me regarde en me faisant de gros yeux mais tout en riant.

- Ici, la viande et la charcuterie, c'est sacré, m'explique Louis tout sourire.

Mais le chef finit par lui faire des suggestions.

- Tu me fais confiance ? demande Louis et comme j'acquiesce, il commande pour moi.

Puis je le vois ouvrir la carte des vins, la décortiquer pendant de longues secondes et, là aussi, il fait son choix.

Je suis impressionné par le ballet qui se met en place. Le serveur, tout de noir vêtu, vient enlever la première assiette et le couteau à viande. Un second, et je comprendrai plus tard qu'il s'agit du sommelier, prend le relais et présente solennellement la bouteille à Louis qui fait un signe d'approbation avec la tête.

Puis l'homme ouvre la bouteille avec grâce et verse un tout petit peu de vin dans le verre de Louis pour que ce dernier le goûte. Nouvelle approbation du Français alors l'homme nous sert à tour de rôle, une serviette blanche entourant la bouteille.

Qu'est-ce que les Français sont à fond quand il s'agit de bouffe et de pinard !

J'admire tous ces gens qui s'activent pour nous mais je suis content quand l'agitation se calme et qu'on n'est plus que tous les deux.

Je m'apprête à trinquer avec Lou mais il m'interrompt d'un geste. Il sort un briquet de sa poche, se lève pour récupérer une petite bougie posée sur la table d'à côté et l'éclaire.

- Je t'avais promis la bougie, sourit-il.

Cette fois, il tend son verre et le fait tinter avec le mien. Je m'apprête à dire "Simul et Singulis", comme on dit à chaque fois mais Louis me surprend en murmurant :

- À nous deux mon amour.

- À nous deux... je réponds sur le même ton, un large sourire sur mon visage et sûrement les yeux qui pétillent un peu.

Quelques instants plus tard, ils nous apportent nos entrées. Louis a commandé un velouté de courges pour moi et un soufflé au fromage pour lui.

En réalité, il a commandé deux choses différentes pour que je puisse goûter les deux et il me tend donc régulièrement sa fourchette.

Je suis d'abord étonné de voir qu'il se contrefout que quelqu'un nous voie faire ça. Il y a quand même quelques tables d'occupées et le personnel qui n'arrête pas de s'approcher pour remplir nos verres ou essuyer des miettes de pain.

Mais Louis semble très zen alors je le laisse faire et en profite complètement.

Puis les plats arrivent. Je découvre la quenelle et sa sauce aux crustacés et Louis a pris du poisson avec de la ratatouille revisitée et du gratin dauphinois.