L'acteur que j'aimais || LARRY

89. Docteur A. Turner (2e partie)

Semaine 5

Un patient sort et le Dr Turner m'attend sur le pallier.

- Bonjour Louis

- Bonjour Alberto.

Il rit. C'est la première fois que je l'entends rire et ça me fait rire aussi.

- Vous ne vous arrêtez donc jamais ?

- Dites-moi comment vous vous appelez et j'arrêterai !

- Non, cela m'amuse. Mais vous l'ignorez vraiment ? Je veux dire, en une recherche sur Google, vous pouvez sûrement trouver mon prénom.

- Je n'y ai pas pensé - c'est faux - mais c'est beaucoup moins drôle.

Ça, c'est vrai, c'est pour ça que je me fais violence pour ne pas taper son nom dans le moteur de recherches.

Sans surprise, après avoir parlé de ma santé, qui s'améliore de jour en jour, la conversation dévie sur Harry. Je dois le revoir dans quelques jours et ça m'angoisse un peu.

Le docteur me rappelle que je ne pourrai pas consommer d'alcool, que cela est mauvais avec le Subu. Il me conseille aussi d'avoir une discussion avec Harry si l'occasion se présente et si je sens qu'il est dans une bonne composition. Il dit que ça pourrait me faire du bien de m'excuser à nouveau.

Puis on parle des raisons pour lesquelles j'ai tout foutu en l'air avec Harry. Le médecin dit que je l'ai peut-être fait exprès. Pas de le tromper mais de me mettre dans une situation où ça pouvait arriver. Parce que l'idée d'être heureux me fout la trouille. Ce n'est pas le premier à dire cela, le Dr Aztorgues aussi disait la même chose.

Je comprends que c'est un comportement complètement con et qu'il faut que je sorte de ce schéma. Je comprends aussi que je dois assumer mes erreurs. Qu'il faut que j'arrête de me cacher derrière la drogue qui est la solution de facilité. Je dois regarder les choses en face.

J'ai merdé avec Harry. S'il me pardonne un jour, je serai le plus heureux des hommes. Mais s'il décide de ne pas me pardonner, alors je dois l'accepter et accepter que notre histoire s'arrête là.

La séance a été éprouvante. J'ai dû parler de tout ce que je n'aime pas : les fantômes du passé, mon comportement de connard... Je suis un peu secoué.

C'est peut-être pour cela que le médecin finit par me dire, alors qu'il me raccompagne à la porte de son cabinet :

- Alex. Je m'appelle Alexander mais on m'appelle Alex.

Mes yeux se lèvent sur lui et il sourit doucement.

- Au revoir, Alex, je souris en retour.

- Docteur, il me reprend.

- Au revoir, Docteur Alex... je lui réponds un brin provocant.

Il est tout confus et ça me fait marrer.

- Non ! Docteur Turner ! Puis il murmure : Louis, vous ne pouvez pas m'appeler par mon prénom. Ce-ce n'est pas professionnel...

- Oh okay... Je comprends, je lui dis en relâchant sa main. Alors je fais quelques pas pour sortir de son bureau et je crie : Bye Alex !

Et je l'entends pester derrière moi. J'attrape une sucette dans le bol posé sur le bureau de sa secrétaire, puis une 2e. Je fais un clin d'œil à la fille et je m'en vais.

Arrivé en bas, je glisse la Chupa chups dans ma bouche et mes lunettes de soleil sur le nez.

- Oh et moi !