L'acteur que j'aimais || LARRY

98. Gueule de bois

- Mais il a fait ça tout seul ?

- Certainement.

- Je te préviens, il a intérêt de tout nettoyer et d'aller récupérer celui qui flotte ! Dire que c'était mon préféré de tous tes potes ! Et qu'il fasse ça avant que tout le monde ne descende ! Et il paiera s'il y en a qui sont cassés !

Je sens un coup de pied dans ma hanche et je me réveille subitement. La lumière du jour tape au fond de ma rétine et me rappelle instantanément que j'ai une gueule de bois de l'espace.

- Alors, mal aux cheveux mon poulet ? demande Seb qui se tient debout au-dessus de moi, Mira plantée à côté de lui.

- Mmm je grogne pour toute réponse.

Malgré notre virée dans la piscine, on ne peut pas dire que ça m'ait fait dessaouler. Cette nuit, j'avais pourtant l'impression d'être plutôt lucide. À croire que l'amour, ça vous donne des ailes.

Je repense à cette nuit forte en émotions qu'on a partagée avec Louis et mes bras se resserrent sur le coussin que je tiens contre moi. Il pue le chlore et ça me donnerait presque des hauts le cœur mais je souris quand même en plongeant dans mes doux souvenirs. Je repousse le plaid qui me recouvre, histoire que la fraîcheur matinale me donne un peu de courage pour me lever.

- Oh ! Beurk ! s'exclame Mira tandis que Seb ricane. Y'en n'a pas un pour rattraper l'autre !

Elle a l'air en colère.

- Même lui ! Je te préviens Seb, il a intérêt de tout nettoyer ! Je ne m'occupe pas de ça !

- Oui ma chérie, répond mon pote d'une voix archi mielleuse tandis que Mira repart vers la maison en maugréant. Fais attention, il y a du verre par là.

Je ne comprends pas ce qui lui prend de crier comme ça alors que j'ai déjà super mal aux cheveux.

- Eh ben mon salaud ! rigole Seb en se tournant vers moi une fois que sa copine s'est éloignée. Tu t'es bien amusé cette nuit ?

- Mmm, je grogne en ouvrant péniblement un œil.

C'est vraiment très dur et sa voix, elle est beaucoup, beaucoup trop forte.

- T'étais obligé de t'en foutre de partout ? Tu viens de choquer ma chérie !

- De quoi tu parles ? je grommelle.

- Du sperme que t'as partout sur le ventre ! rigole mon pote.

Je fronce les sourcils, mais je n'ai pas trop le temps d'y réfléchir.

- Tiens, essuie toi ! Et pas sur mon plaid, prends ça !

Il me jette un vêtement et je m'apprête à m'en servir pour m'essuyer machinalement quand je m'aperçois que quelque chose cloche.

Dans ma main, je tiens mon sweat. Le sweat avec lequel Louis est censé être parti plus tôt ce matin. Et sur ma main qui tient le sweat, j'aperçois ma bague rubis. Celle que j'ai donné à Louis. Pourquoi est-elle encore autour de mon doigt ?

Je me redresse d'un coup, ignorant le terrible mal de crâne qui m'assaille. Je suis couché sur un bain de soleil. Au sol se trouve un verre avec un fond de vodka.

À part mon transat et celui à côté de moi, tous les autres ont été retournés, renversés. Certains sont pliés, d'autres gisent sur le flanc. Il y en a même un qui flotte au beau milieu de la piscine.

Des images de la veille me reviennent subitement en pleine gueule. Je me souviens que c'est moi qui ai fait ça cette nuit.

Parce que j'étais en colère.