86. Addictions

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PDV externe.

Louis entre dans le séjour et marche doucement jusqu'à la cuisine pour se servir un verre d'eau.
Seb se redresse mais déjà, Oli est en train de se hâter pour lui attraper la carafe d'eau dans le frigo et en verser dans le verre du Français.

- Ça va ? il lui demande la voix pleine d'inquiétude. Tu nous a fait une grosse frayeur, il ajoute en serrant son vieil ami contre lui.

D'ordinaire, Louis ne l'aurait pas laissé faire mais là, il n'a pas la force de lutter. Alors, même si ça le stresse de voir cinq paires d'yeux braquées sur lui, il se laisse câliner. Il sait qu'il leur a fait peur donc il accepte de laisser ses amis exprimer leur tristesse, voire l'engueuler parce qu'il sait que ça arrivera tôt ou tard.

Oli aide Louis à regagner le salon. Miles remarque qu'une larme coule en silence sur les joues de Chal' et lui-même sent son cœur se serrer lorsqu'il voit son pote marcher si doucement. Louis paraît si fragile. Il est si maigre. Il n'a plus que la peau sur les os et sa peau est pâle. Il est mal en point.

Miles s'en veut intérieurement d'être passé à côté de ça. Il a pourtant Louis au téléphone chaque mercredi de chaque putain de semaine. Parfois ils s'appellent même plusieurs fois. Mais il n'a rien décelé. Le Français s'est bien foutu de sa gueule, paraissant toujours enjoué au téléphone. Il savait que c'était un très bon comédien mais il ignorait qu'il jouait aussi la comédie avec ses amis.

Est-ce que c'est ce que Chal' pense aussi ? Est-ce que c'est pour cela que le bouclé reste distant ?

Normalement, Timothée devrait déjà être dans les bras du Français. Mais il se tient à bonne distance, les yeux rivés sur le goulot de sa bière. Il semble blessé. Blessé que Louis ait fait une grosse connerie.

Louis s'assied entre Oli et Miles.

- Vous faites tous une tronche d'enterrement les gars, il lâche de façon impertinente, sachant très bien que plusieurs d'entre eux ont en ce moment une véritable envie de lui coller un poing dans la gueule.

Tous le regardent mais à part quelques rictus nerveux, aucun ne rigole à sa blague. Cela ne suffira pas à détendre l'atmosphère, Louis sait qu'il va devoir s'excuser. Et rassurer tout le monde.

- Plus sérieusement, j'ai-j'ai merdé. J'ai un peu forcé sur les pilules. Cela ne se reproduira pas, je-je vais arrêter, je vous le promets, il dit.

- On ne veut pas des promesses, on veut des actes, lâche Timothée en lui renvoyant un regard noir.

- Oui, oui, je sais, poursuit Louis en baissant la tête.

Il sait qu'il a déçu ses amis mais croiser les yeux verts de Tim quand il le regarde comme ça, il ne peut pas. C'est trop dur. Il a l'impression de revoir ceux d'Harry qui le regardaient avec pitié, colère et dégoût à Vegas.

- Je vais arrêter, il murmure.

Alors tous ses amis se radoucissent. Ils posent des questions, toutes les questions qui les assaillent depuis le coup de fil de Seb et Louis essaie de répondre à tout : ce qu'il s'est passé la veille, comment il est tombé dans le couloir, ce qu'il a ressenti, s'il a eu peur, comment il se sent maintenant.

L'après-midi est déjà bien avancée et à présent, Louis est en train de lister tous les endroits, toutes les cachettes dans lesquelles il a glissé des cachets ou de la poudre blanche. Dans la petite boite sur sa bibliothèque, dans la commode de sa chambre, dans la poche arrière de son jean posé au pied de son lit, sous l'évier de la cuisine, sous la table basse du salon...

Au fur et à mesure qu'il parle, Luke et Seb récupèrent la drogue et font un petit tas sur le comptoir de la cuisine, loin du regard de Louis.

Tim s'est enfin rapproché du Français et lui caresse le dos pendant que Louis dévoile son butin. Luke et Seb s'échangent un regard. Il y a sûrement pour des milliers de dollars et assez pour terrasser trois chevaux.

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant