L'acteur que j'aimais || LARRY

72. Poker menteur

Je suis en train de faire la vaisselle quand le "ding" de l'ascenseur se fait entendre. Mon corps se crispe en comprenant que Louis est là.

Plus tard, je raconterai à mes potes que je l'ai accueilli en lui criant dessus dès qu'il a posé un pied chez moi. Mais ça ne s'est pas passé comme ça.

Parce que j'avais demandé, la veille, à Louis de me sauter dessus en arrivant, et c'est ce qu'il a fait.

- Heyyyy, je l'entends dire la voix souriante tandis qu'il s'approche et que je lui tourne le dos.

Je tourne légèrement la tête et son visage s'illumine lorsqu'il me voit.

Il est beau.

J'ai mal.

- Salut, je murmure à peine, ma voix ne voulant pas sortir.

Si je commence à parler, je sais que je vais hurler à m'en déchirer les cordes vocales.

Ses doigts se faufilent entre mes bras et mon buste et viennent se poser sur mon ventre tandis qu'il se colle contre mon dos. Je ferme les yeux, étourdi par ce toucher que j'ai si longtemps attendu mais qui me fait aujourd'hui tant de mal.

Il parle mais je n'entends même pas ce qu'il dit. Mes oreilles bourdonnent et j'ai l'impression de me tenir loin de mon corps.

C'est quand le verre explose entre mes doigts et que je sens Louis sursauter contre moi que je reviens à la réalité.

- Houlà, tu t'es fait mal, bébé ? s'inquiète Louis en se précipitant sur mes mains.

Ne m'appelle pas comme ça.

- Non, non, ça va.

- Tu saignes Haz !

- Juste une petite coupure.

Et c'est vrai, je n'ai presque rien. Juste une petite éraflure sur le doigt.

Tu ferais mieux de t'inquiéter pour l'hémorragie que tu es en train de provoquer dans ma cage thoracique.

- Okay, il rit maintenant.

Ne ris pas putain.

- Tu m'as fait peur ! Viens par là.

Et il attrape mes joues pour m'embrasser. Ça me prend par surprise. Ça me bouleverse. Et je ne peux contrôler le gros sanglot qui m'échappe tandis que mes bras le serrent très fort et que mes mains emprisonnent son polo.

Louis se fige en m'entendant pleurer si soudainement puis recule un peu la tête et se met directement à essuyer mes larmes.

- Hey, bébé, qu'est-ce qu'il se passe ? Tout va bien, je suis là mon ange, je suis là.

Il croit que je pleure parce qu'il m'a manqué.
Mais je pleure parce qu'il va me manquer.

Alors je l'embrasse comme un fou. En cet instant, je suis complètement fou : fou d'amour, fou de colère.

Pour ce qu'il a fait, pour son silence, pour sourire devant moi, comme si rien ne s'était passé alors qu'il a tout bousillé.

Mes mains encore mouillées agrippent ses cheveux. Je fais un pas en avant et le coince contre le comptoir derrière lui.

Parce qu'il m'a échappé, parce qu'il a connu les bras d'un autre, je veux le posséder.

Une dernière fois.

Mes mains glissent jusqu'à ses fesses et je le soulève tandis qu'il gémit déjà contre mes lèvres, ses pieds se croisant contre mes fesses, ses mains filant dans mon cou.