7. Que du cinéma

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Il est maintenant 14 heures et je dois me hâter. Je suis attendu au maquillage dans quelques instants.

Quand j'arrive dans la caravane, Louis est déjà là. Il se tient debout, en boxer noir, les bras ouverts comme Jésus sur sa croix. Mais l'image est elle, bien moins pieuse. Pendant que j'enlève ma veste en jean, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à son corps, si outrageusement dénudé.

Betty et Mindy s'activent pour recouvrir le moindre de ses tatouages de fond de teint. Ceux sur son torse ont déjà disparu. Elles effacent désormais les nombreux tattoo qu'il a sur les bras. Ça fait bizarre de le voir sans la phrase qui orne son torse et sans le chiffre tatoué sur son pec.

Mes yeux ont traîné un peu trop longtemps sur son corps quand nos regards se croisent. Il soulève rapidement et brièvement ses sourcils en craquant un sourire, bien au courant que j'étais en train de le mater.

Merde.

Il me fait alors un clin d'œil et je hoche la tête en détournant les yeux, sentant la chaleur monter à mes joues. Je me mords l'intérieur de celles-ci en essayant de ne pas sourire. 

Je décide plutôt de m'occuper l'esprit en regardant les quantités de produits maquillage qui s'étalent sur la table derrière moi. Je dévisse un tube et fait sortir le pinceau pour voir le liquide beige de plus près.

C'est alors que Betty me demande de me déshabiller à mon tour. Je passe devant Louis en regardant droit devant moi et je file derrière le paravent où j'ôte, un à un, mes baskets, mon tee-shirt rose, mon jean troué et mes chaussettes. Je ne laisse que mon boxer rouge et je rejoins le petit groupe, plutôt à l'aise, conscient de ma plastique.

Betty donne quelques instructions à son assistante qui continue à s'appliquer sur le corps de Louis, puis la maquilleuse s'approche de moi.

Munie d'un flacon de fond de teint, elle dépose de petites gouttes sur sa main et les étale avant d'approcher sa main de mon torse pour voir si la teinte correspond. Insatisfaite, elle s'empare d'un autre flacon et recommence l'opération. Je l'observe alors de plus près. Ses cheveux noirs remontés en chignon et son épaisse frange lui donnent des airs de pin-up. Elle joue d'ailleurs avec ce look, arborant une robe noire typique des années 50, rehaussée de cœurs rouges. Même ses petites chaussures à talon sont dans le même style. Son épaule est recouverte d'un tatouage représentant une Esmeralda dansant, tenant dans sa main deux éventails. Avec son maquillage impeccable, gros trait d'eyeliner et bouche rouge, difficile de lui donner un âge. Je dirais 50 ou 55. Quand elle a trouvé la bonne teinte, la pin-up fait un "Mmm" satisfait et visse le flacon à ce qui ressemble à un petit pistolet.

- Allez, recouvrons tout ça ! Y'a du boulot ! elle lâche tout à coup.

- Attention c'est fr-

Louis n'a pas le temps de finir sa phrase que Betty a déjà pressé sur la gâchette, projetant le liquide glacé sur mon ventre, en direction de mon papillon.

- Hey, c'est froid !

Je crie et sursaute sous l'action, contractant mes abdos et reculant d'un pas.

 Je vois Louis qui secoue la tête en riant tandis qu'un large sourire barre le visage de Betty laquelle l'a visiblement fait exprès.

- Vous êtes tous les mêmes. Vous faites les durs en vous faisant tatouer et après vous faites les chochottes quand on vous asperge de fond de teint ! s'exclame-t-elle en levant les yeux au ciel et en me retenant par les hanches, me repositionnant droit devant elle pour qu'elle puisse s'y remettre.

- T'aurais pu prévenir ! je dis en la regardant.

- Pardon mon chou, désolée, mais ça risque d'être un peu froid, elle me répond alors.

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant