111. Chez nous (Partie 1)

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Je me lève en bâillant et rejoins le séjour. Louis s'est levé un peu plus tôt et c'est le bisou qu'il a laissé dans mon cou qui m'a réveillé en douceur.

Liam et Niall sont toujours endormis, le premier dans la chambre d'amis, le second sur le canapé de Louis.

Je ne tarde pas à trouver mon mec sur son balcon, en train de boire son café matinal. Comme souvent, je l'observe pendant ce petit rituel.

Jamais il ne semble si apaisé et serein que lors de ces 10 minutes où il sort et contemple le paysage qui s'étale sous ses yeux. Je sais que dans ces moments là, il pense à son père et son frère aussi puisque c'est leur petit rituel, à leurs vignes et à son premier foyer.

Comme régulièrement depuis qu'on est arrivé ici, il lève la tête vers le soleil et profite de ses rayons chauds. Je ne le vois que de dos mais je suis sûr et certain qu'en ce moment, il plisse son nez de contentement.

Notre court séjour en Californie touche à sa fin. Louis a revu tous ses potes, il a fait découvrir LA aux miens, il a réglé ce qu'il avait à faire, il a eu un déjeuner avec son agent, il a trié des fringues et fait, sur sa commode, un petit tas avec des choses qu'il souhaiterait ramener à Londres.

J'essaie de me souvenir de tout ce qu'il a amassé et pas encore empaqueté. Il y a un bouquin en français, Sur la route, de Kerouac. J'ai vu qu'il avait fait plein d'annotations dessus. Ça doit être son livre préféré. Deux vinyles qu'il a choisis parmi la centaine qu'il doit avoir. C'est moins que moi mais il en a pas mal et j'ai remarqué qu'on en a en commun.

Des habits, quelques paires de chaussures, des photos, des papiers, son ordinateur portable, son casque audio, sa montre, le cadre avec la photo de son fils qui était posé dans son salon, un petit tabouret sur lequel il avait mis un cactus...

C'est avant-hier, quand je le regardais faire son café avec sa machine de compétition que j'ai vraiment réalisé à quel point il avait tout laissé derrière lui. À quel point il se contente jusque-là de vivre dans mes affaires et à quel point il n'a rien à lui quand on est chez moi.

Il ne s'est jamais plaint de rien, il ne m'a, non plus, jamais dit qu'il aimerait telle chose ou qu'il avait besoin de tel truc.

La machine à café par exemple. La mienne est pourrie en comparaison à la sienne. Elle doit faire des cafés bof et Lou n'a rien dit. Chaque matin, il boit son café sans rien dire.

Pourtant, il m'a déjà dit qu'il n'aimait pas, comment il a dit déjà ? Ça m'avait fait rire. Ah oui : "le jus de chaussette".

On aurait pu en acheter une plus performante il y a des semaines de ça. Des mois même, si on remonte au tout début de notre relation.

J'ignorais, moi, qu'il trouvait les cafés meilleurs lorsque les grains sont entiers et lorsque la machine les concasse elle-même. J'ignorais qu'il existait des machines aussi perfectionnées capables de faire des cafés comme dans un bar.

Depuis que je l'ai vu préparer ce café et qu'il m'a expliqué en long en large et en travers toutes les subtilités de la bestiole, j'ai un drôle de sentiment qui m'assaille. Une drôle de sensation.
Je sais que je dois lui parler.

- Je peux me joindre à toi ? je lui demande en passant une tête sur le balcon.

- Bien-sûr, il sourit.

Alors je m'approche et me pose à côté de lui, nos têtes tournées vers l'horizon. Il me demande si ça va. Il me demande toujours cela.

Mais toi, Lou, est-ce que ça va ?

Je jette un coup d'œil en sa direction en fronçant les sourcils. Je m'inquiète pour lui.

- Bébé, j'ai bien réfléchi, je commence en raclant ma gorge.

L'acteur que j'aimais || LARRY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant