L'acteur que j'aimais || LARRY

90. Combler le vide

Louis PDV.

La porte d'entrée s'ouvre et Alex m'accueille avec un large sourire.

- Bonsoir !

Il porte un pantalon bleu électrique élégant et une chemise blanche. Ses cheveux sont coiffés en arrière et il a même mis de petites baskets alors qu'on est chez lui. Il s'est apprêté et je me sens un peu gêné d'arriver avec mon bas de survêtement, mon t-shirt et ma casquette. Je l'ôte rapidement et je recoiffe ma mèche pour avoir l'air plus présentable.

- Bonsoir ! je réponds timidement en levant la main en guise de salut.

Je suis un peu gêné. C'est la première fois que je suis vraiment invité à manger chez un homme pour un rencard. C'est même mon tout premier rencard.

Avant Harry, je profitais des soirées branchées et des bars pour faire des rencontres. Je ne draguais que pour du sexe. Jamais de resto, ciné ou diners romantiques.

Avec Harry, ça a commencé comme ça aussi, juste du sexe, puis nous sommes tombés amoureux et nous ne nous sommes plus vraiment lâchés.

Mais nous ne sommes pas passés par la case des rendez-vous galants.
Tant mieux, cela m'a évité des semaines entières de nuits blanches pour essayer de lui organiser un rencard potable.

Je sais qu'il aurait fait des choses dingues pour moi. Et moi, j'aurais dû me creuser la cervelle pour arriver à le surprendre et à l'impressionner un minimum. Car j'aime allumer la flamme au fond de ses yeux et j'aime quand elle brille pour moi.

J'aurais cherché ce qu'il y a de meilleur pour lui parce qu'il mérite le meilleur.

J'aurais remué ciel et terre pour sa belle gueule. J'aurais claqué des millions, déplacé des montagnes, ouvert une nouvelle dimension dans l'univers, inversé le cours du temps.

J'aurais réalisé un film dont il aurait été le héros.

Je n'aurais pas pu faire moins et lui aurait mérité tellement plus encore.

- Entre, me dit Alex et je le suis jusqu'à la cuisine.

Sa maison est grande et décorée avec soin. Elle est située dans la banlieue chic de LA. C'est à 25 minutes de chez moi. Moi, je vis dans le quartier branché. On y trouve moins de familles mais plus d'artistes et de bars. Ici, tout semble calme, ordonné. Ça va plutôt bien avec Alex.

- J'ai apporté une bouteille de vin, je lui dis en lui tendant.

- Oh merci, répond-il en l'attrapant et en la posant sur l'îlot central. C'est gentil, mais je n'aime pas le vin rouge... Désolé.

- Oh, okay, ce n'est pas grave, je réponds en haussant les épaules.

- Je vais ouvrir un Chardonnay, tu aimes ? Tu peux aussi ouvrir ta bouteille si tu préfères, il me suggère.

- Non, c'est bon, c'est très bien du vin blanc, ça me va !

- Okay ! il sourit.

Il attrape la bouteille dans le frigo et il me la tend.

- Ça te dérange de l'ouvrir ? Les verres sont là.

Et il reprend son couteau pour couper les derniers légumes.

- Non non, pas de problème !

J'attrape la bouteille et les deux verres ballon et me positionne en face de lui, de l'autre côté de l'ilôt. Il ne m'a pas donné de tire-bouchon alors je fouille dans mes poches pour trouver mon couteau suisse. Je le sors quand Alex m'arrête :