Chapitre 95

610 80 66
                                    

Ce qu'il se passa ensuite ? C'était flou notamment parce qu'il perdit connaissance dans son propre sang malgré les bons samaritain qui l'invitaient à rester éveillé en lui disant que les secours allaient bientôt arriver. Enfin... c'était ce qu'il supposait qu'il s'était passait car il se souvenait vaguement d'ombres au-dessus de lui avant de se réveiller dans une chambre d'hôpital. Et puis il y avait ce qu'on lui avait rapporté qui avait aidé à imaginer ce qu'il s'était passé.

Il avait eu de la chance disaient-ils que ce soient les infirmières, les médecins ou les policiers. Si Felix n'avait pas agi en pleine rue, en plein jour personne n'aurait pu s'interposer et il aurait été poignardé à mort... A chaque fois qu'on lui disait combien il avait de la chance pour le faire se sentir mieux il repensait au goût métallique du sang dans sa bouche, la douleur irradiante dans son abdomen, à la vie qu'il avait senti quitter son corps dans une sensation bien trop salvatrice et apaisante. Mais aussi à tous les dégâts que cela avait causé, et pas uniquement sur son corps.

La porte étant restée ouverte il entendait depuis son lit le roulement des perfusions qui accompagnaient les patients debout pour se dégourdir les jambes, les discussions professionnelles des médecins, internes, infirmiers ou infirmières, le son caractéristique de l'ascenseur qui s'arrêtait à cet étage, le bruit des portes et des semelles sur le plancher. Puis dans sa chambre blanche à la télévision qu'il n'avait jamais allumée, il y avait le bruit du goutte à goutte de la perfusion et celui de l'appareil qui enregistrait ses signaux vitaux.

Il entendait le bruit de deux respirations. La sienne et celle de l'être blottit contre lui.

Il ne sentait plus son bras depuis un moment déjà mais ce n'était pas comme si cela le dérangeait. Il ne voulait pas réveiller Hyunjin s'il dormait... Pressé de tous son corps contre son flanc, Hyunjin avait passé un bras autour de son torse, assez haut pour ne pas toucher son abdomen.

Devait-il l'appeler Hyunjin ou Jinnie ? La douleur il avait supporté même à son seuil le plus élevé mais voir Hyunjin perdre totalement pied sans rien trouver à se raccrocher était la plus horrible des visions. Il se détestait d'être trop affaiblit pour le rassurer, que les médicaments le mettent autant dans les vapes qu'il ait du mal à être conscient de la réalité.

D'aussi loin que remonte son hospitalisation il se souvenait de cette boule de chaleur à ses côtés. Depuis qu'il avait réduit sa dose de médicaments il avait pu rassembler les pièces du puzzle. Dès l'accident Hyunjin était en régression quasi constante et impossible de savoir quand il n'y était pas tant il était apathique. Il avait perdu les pédales à chaque fois qu'on avait voulu l'éloigner de Chan dès que l'heure des visites était passée.

Si bien qu'il avait dû être mis sous sédatif.

Si bien que le personnel avait fini par céder et laisser les deux inséparables ensemble.

C'était ainsi que les saluaient son médecin et les infirmières qui se relayaient à son chevet. Il savait que cela ferait sourire Hyunjin quand il referait entrer les autres dans son monde.

Madame Moon passait chaque jour après son travail et en tant que professionnelle avait le droit de rester après les heures de visites. Toute leur bande se relayait pour venir les divertir et leur changer les idées. Seungmin, Jisung et Changbin passaient aussi, un peu moins souvent mais tout de même assez pour que cela compte. Hyunjin était bien entouré maintenant, assez pour petit à petit se remettre de cet événement traumatisant.

En vérité il s'était apaisé à mesure que l'état de Chan s'était stabilisé, pleurant de moins en moins de manière incontrôlable comme s'il allait mourir d'un instant à l'autre. Puis depuis quelques jours ses phases de non-régression se faisaient de plus en plus longues. Cela coïncidait avec le décès de sa mère qui avait succombé à ses blessures.

Beau-Parleur ~ HyunchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant