Beau-Parleur ~ Hyunchan

Chapitre 67

Ils avaient bien joué mais leur endurance avait ses limites. Chan s'était un peu éloigné et faisait paisiblement la planche sous le léger roulis de l'eau. Hyunjin nageait un peu, barbottait surtout. La raison était bien simple.

Le reflet de l'astre sur l'eau était aveuglant tant cela brillait pourtant il ne pouvait pas se résoudre à regarder autre part que le corps de Chan. Les gouttelettes sur sa peau pâle l'éblouissaient de beauté. C'était l'été, Chan était à demi-nu devant lui, qui serait-il pour ne pas saisir l'occasion et mater ?

Le corps n'était plus immergé qu'à moitié. L'on devinait aisément le roulement des muscles alors que les pieds battaient faiblement la surface. Le short de bain (récupéré après une bataille aux forces inégales) était collé au corps révélant tous des courbes de ce qu'il était supposé protéger. Les abdos étincelaient comme la plus belle des tablettes de chocolat. Malgré son alimentation déplorable, Chan n'avait pas un pet de graisse pour l'alourdir. Il n'était que muscle et s'était magnifique. Rodin aurait certainement adoré sculpter son corps tant la peau se tendait sur les muscles pour en découvrir tous leurs arrondis. Même l'angle de sa mâchoire était impressionnant de netteté.

Son ventre s'éveillait sous cette faim que seul Chan générait. Ses doigts le démangeaient de toucher ce qu'il convoitait. Les interrogations de ces derniers temps refirent surfaces. Comment ouvrir la porte à la séduction et que Chan le prenne au sérieux dans sa démarche ? Parce qu'il n'y avait rien de sexy à dire « Chris couchons ensemble, j'ai envie de toi ». Oui le direct avait parfois du bon mais pouvoir communiquer en sous-entendu était parfois plus bénéfique.

Il n'avait pensé qu'à la crème solaire et à ces scènes clichées où l'un.e étalait la protection sur le dos et les épaules de l'autre et que cela se transformait en massage sensuel. Seulement Chan trouverait ça plus que louche s'il insistait pour sortir acheter le tube de crème alors qu'il l'avait bassiné sur son envie de retrouver l'eau et ne plus la quitter.

Il désespérait de trouver une entrée en matière qui ne fasse pas gros bourrin. Ce serait déjà assez évident comme cela quand Chan comprendrait pourquoi il le draguait alors autant garder un peu de dignité dans l'opération. Pourtant tous les scénarios qu'il s'imaginait, même les moins farfelues, criaient tous PUTAIN BANG CHRISTOPHER CHAN C'EST QUAND QU'ON REMET LE COUVERT ? MON CORPS SE LANGUIT DE TOI !

L'idée de directement dire qu'il voulait refaire l'amour le tentait de plus en plus mais une dernière résistance l'en empêchait. Parce que Chan n'avait pas l'air réceptif et que cela lui foutait un gros doute. Oui son hyung flirtait en retour mais il était toujours le premier à désamorcer la situation avant que cela ne dérape. Et Hyunjin ne comprenait pas pourquoi il agissait ainsi. N'avait-il pas envie de réitérer ? Pourtant si c'était le cas il le lui aurait dit, non ? Ou alors s'était autre chose. Son politiquement correct, sa crainte de mal interprété ses propos... Chan avait beau dire, il n'était pas un pro de la communication non plus.

Ou alors il le prenait juste pour du flirt inoffensif et pensait que Hyunjin partageait sa vision c'était pour cela qu'il n'avait encore fait aucune remarque. Hyunjin s'en serait arraché les cheveux tant la situation le rendait dingue. A mesure que le temps passait et que rien ne se produisait son corps devenait de plus en plus frustré. Au point où il forçait son esprit à se focaliser dessus. Tel une bouilloire resté trop longtemps sur le feu son corps emmagasinait de la température qu'il ne parvenait à libérer. Cette chaleur rendait sa peau, ses sens même, trop sensible. La proximité de Chan lui faisait tourner la tête, l'obligeant à être de plus en plus vigilant pour que ses membres ne le trahissent pas. Qu'ils ne se dirigent pas vers Chan dans un toucher déplacé, qu'ils ne se rigidifient pas dans une bosse équivoque.

En même temps il ne pouvait que comprendre son corps. Ça avait beau avoir été sa première fois, Chan lui avait permis de s'amuser et de prendre du plaisir. Il ne s'était jamais sentit aussi proche d'un être humain auparavant pourtant là s'était comme s'ils étaient entré en communion. Ils avaient tous les deux lâché leurs filtres et leurs retenues, ceux que l'on garde inconsciemment même seul parce qu'on ne sait jamais. Il avait ressenti des sensations innommables pour la première fois de sa vie. Cela avait marqué son corps mais s'était bien trop peu d'une fois pour n'en laisser que le manque.