Chapitre 4

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La salle du trône était vide. Les garde n'étaient pas là. Seule la louve alpha était assise. Il se passait quelque chose. C'était calme, beaucoup trop calme. Et vide, beaucoup trop vide. Mais elle ne s'inquiétait pas. Elle savait qu'elle était maître en ces lieux. Elle avait pleine confiance en elle. Elle était forte et puissante. Personne n'aurait osé s'aventurer sur son territoire sans son autorisation.

Quand tout à coup, des cris. Des cris de hurlements. Il y avait des cris humains mais aussi des hurlements de loup. Il se passait définitivement quelque chose. Personne n'a le droit de crier sans son autorisation. La louve se précipita à la fenêtre, voir ce qu'il se passait dehors.

Et là, elle vit un carnage. Du sang, des membres arrachés, des maisons brûlées. Les sapins de sa magnifique forêt qu'elle adorait tant, étaient entrain de partir en fumée. Tout ce qu'elle avait construit disparaissait sous ses yeux. Des loups attaquaient sa meute. Et, trop obnubilée par son or, elle n'avait même pas senti leur présence. Il fallait réagir. Sinon elle perdrait sa légitimité, mais surtout son palais, sa place et sa fortune. Et ça, il en était hors de question.

Elle poussa les portes du manoir et se mit à courir en direction des loups, à toute allure. Son pelage blanc était luisant et en parfaite harmonie avec le vent. Elle courait plus vite que n'importe quel loup. Et ça elle le savait. Elle comptait là-dessus pour rattraper ses attaquants. Elle enrageait intérieurement. Son aura malfaisante se faisait de plus en plus forte.

Elle croise d'abord un loup. Il fonçait sur elle. Elle esquive rapidement, se retourne vers son assaillant et en une fraction de seconde, lui arrache la tête. C'était un moins que rien se dit-elle. Elle s'attendait à un peu plus de combativité. Pfff, que des lâches.

Puis deux loups lui firent fasse. Ils étaient plus musclés que le précédent. C'étaient de vrais soldats. Ils commencèrent à lui tourner autour, tels des prédateurs sur sa proie. Et un troisième arriva. Elle était cernée. Le loup gris lui saute dessus le premier. Elle esquive facilement et lui mord férocement la patte. Il couine. Le deuxième loup lui saute ensuite dessus. Mais elle ne bougea pas. Ils roulent, et dévalent la pente, entre les sapins qui se trouvaient là. Au cours de leurs chutes, elle en profite pour planter ses griffes dans les flans du loup, et lui arrache la tête avec un seul coup de crocs.

Elle s'assoit et attend que le troisième arrive. Elle est totalement confiante. Au bout de plusieurs secondes, il débarque. Elle lui saute dessus et lui arrache d'abord une patte. Il crie. Elle sourit. Il essaie de s'éloigner d'elle, mais elle enchaîne. Son aura devient de plus en plus menaçantes. Et elle avait cette petite lueur sadique dans son regard, qui faisait frémir son adversaire.

Elle lui arrache la patte opposée. Il hurle encore plus de douleur. Le sang gicle partout. Elle s'avance et lui demande :

- Qui êtes vous ? Que me voulez-vous ?

Il ne dit rien et lui crache à la figure. Elle se met alors à rigoler de façon diabolique.

- Tu n'aurais jamais du faire ça. Tu ne sais pas à qui tu t'en prends, sale clébard !

Elle se rapproche encore plus de lui. Il commence à paniquer. Elle sort une de ses griffes, bien tranchante, et lui la plante dans les flancs. Elle commence à descendre doucement de la 3ème côte à la 10ème. Il hurle de douleurs. Elle était littéralement en train de l'ouvrir vivant.

- Je répète : qui es tu ? De quelle meute viens-tu ?

Il ne dit rien. Elle sourit. Elle retire sa griffe et la plante violemment dans son œil droit. Il ouvre alors la gueule et lui répond à travers quelques cris :

- Tu n'es plus rien. Toute ta meute a été tuée. Tu vas crever, sale folle !

- Bah en l'occurrence, c'est plutôt toi qui vas crever là.

Elle lui arrache alors son deuxième œil, et le jette au loin. Elle reprend, plus sèchement, en appuyant sur ses plaies :

- Qui t'envoie ?

- J-je c'est l-la meute du n-nord.

- Tiens tiens tiens, la meute du nord ? François vient se venger du massacre de sa meute ?

- N-nan ... il est m-mort. C'est son fils M...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, qu'un grognement se fit entendre. D'autres loups venaient le secourir. Ils se mirent à tourner autour de la louve et sa proie. Ils étaient 6. Parmi eux, il y avait des bêtas. Elle les reconnaissait grâce à leurs auras. Mais c'était de simples moucherons face à elle. Elle savait qu'elle pouvait les vaincre. Elle se sentait même déçue qu'on lui envoie ces loups si faibles pour l'anéantir.

Et elle entendit une voix grave, au loin crier :

- Tuez les tous ! Je veux tous les voir morts. Mais surtout tuez la, elle !

Face à cette phrase, elle ne perdit pas une seconde. Elle planta ses griffes dans le cœur du soldat qu'elle avait démembrée. Et dit à haute voix :

- Dommage, on s'amusait bien tous les deux.

Et à ce moment là, les 6 loups lui sautèrent dessus en même temps. Elle reçut plusieurs coups de crocs. Du sang rouge tâchait son pelage blanc. Mais cela n'était pas le sien. Et ce n'est pas cela qui la perturba, au contraire. Elle se réjouissait de cette odeur de sang. C'était addictif. Elle aimait tuer. C'était plus fort qu'elle.

Mais elle avait également senti une autre odeur. Une odeur qu'elle n'avait jamais sentie auparavant. Une odeur qui l'attirait. Cela lui chatouillait le museau. Et c'est plutôt cette odeur qui la déconcentrait. Elle prit plusieurs coups. Et puis crac ! Un os venait de se briser. Mais elle ne cria pas. Nan, elle était trop obnubilée par cette odeur. Elle cherchait du regard d'où cela pouvait provenir. Elle tournait la tête dans tous les sens pour savoir d'où cela venait.

Et elle trouva. Elle le trouva. Et lorsque leurs yeux se rencontrèrent, c'était comme si tout disparaissait. Sa blessure, ses assaillants, son territoire détruit. Tout. Il n'y avait que lui. Un loup noir. Massif, avec des grands yeux jaunes, et surtout une odeur irrésistible. Et d'un coup, ils se mirent alors à hurler à la lune.

Tous les soldats s'arrêtèrent. Ils avaient compris. Ils étaient liés. Leur destin était lié à tout jamais. Mais cela ne sembla pas réjouir la jeune louve, puisqu'elle coupa court à ce hurlement en grognant plus fort. Un combat intérieur se jouait. Elle ne voulait pas de ce lien. Elle avait toujours été une louve indépendante, faisant sa propre loi. C'était elle, l'alpha.

Et une seconde après, le loup noir fit de même. Ils essayaient de renier le lien qui les unissait désormais.

A présent, ils se tournaient autour en se grognant férocement dessus. Ils s'examinaient de haut en bas. C'était deux alphas puissants. Cela se voyait à leurs tailles imposantes d'au moins 2 mètres, et leurs musculatures. Il y avait là deux féroce loups dominants, incapable de se soumettre l'un à l'autre.

Ils se regardaient mais n'attaquaient pas. Chacun attendait que l'autre attaque. Ils se scrutaient méticuleusement. Leurs auras étaient pesantes. A telle point que les loups les plus faibles qui se trouvaient là, se couchaient et baissaient la tête en signe de soumission.

Tout à coup, l'un des bêtas surgit et sauta férocement sur la louve. Mais en un éclair, le loup noir s'interposa et grogna sur son bêta en signe de réprobation. Surprise par ce geste, elle était désemparée. Que venait-il de se passer ? Dans quel camp était-il à la fin ? Venait-il de la protéger ? Cela n'avait aucun sens. Et encore moins lorsque le loup noir pris la tête de la louve entre ses pattes et d'un mouvement brusque, fit craquer son cou. Elle tomba au sol lourdement. Pour la première fois, elle s'était fait avoir.

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant