Chapitre 34 :

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J'ai mal partout. Mais je n'ai qu'une seule chose en tête : cette nuit de pleine lune. Cette première nuit qui a changé ma vie :

Je n'arrivais pas à me changer en louve. Je voulais aller rejoindre la meute, qui s'amusait sous le clair de lune. Toute mon âme me criait de courir pour aller chasser. Mais mon corps refusait d'obéir. Mais à un moment, ma louve a pris des devant, et je me suis transformée. J'ai couru dans la forêt. Je sentais l'herbe sous mes pattes, l'air frais qui caressait mon visage. Il faisait nuit mais je voyais tout; je sentais tout. Chaque détail, chaque odeur. Mais il n'y en avait qu'une que je voulais sentir, que je voulais avoir auprès de moi. C'était la sienne. C'était pulsionnelle. Je n'avait plus que ça en tête. Alors je courais dans sa direction, et je savais que lui courait vers la mienne. Plus on se rapprochait l'un de l'autre, plus les battements de mon cœur s'accéléraient. Cette attirance était plus forte que tout. Nous étions comme deux aimants. Et lorsque l'on se vit, ce fut comme la première fois. C'était intense. Tout disparaissait autour de nous, il n'y avait plus que lui et moi. On frottait nos têtes l'une contre l'autre en signe d'affection. On mélangeait nos odeurs afin qu'elles n'en forment plus qu'une. Il était mien, et j'étais sienne. Je ressentais tout. C'était incroyable. On a alors couru ensemble sous le clair de lune, on a chassé ensemble, et toujours sous l'œil avisé de la lune, nous nous sommes endormis ensemble, l'un contre l'autre. C'était comme si le temps s'était arrêté et qu'il n'y avait plus que lui et moi. C'était magique.

Tout à coup, cette agréable vision s'arrête et j'entends une voix résonner dans ma tête. C'est agréable, c'est doux, et j'ai envie qu'elle me parle pour toujours. Mais ce qu'elle me dit me perturbe :

- Tu ne peux pas échapper à ton destin. Pars à la recherche du fruit du phénix.

J'ouvre les yeux en sueur. Je regarde autour de moi. Les combats font rages. Il y a du sang partout et des corps gisent au sol. Je remarque également que la vieille dame est au sol. Luc tient sa gorge entre ses mains. Il l'a porte à la force de son bras. Ses pieds ne touchent même plus le sol. Elle suffoque. Étonnement, elle est calme. Elle n'a pas l'air d'avoir peur de la mort. C'est la première fois que je vois cela chez quelqu'un. Elle ferme les yeux, et se laisse aller. Luc balance son corps à l'autre bout de la pièce. Je remarque que les jumelles ne sont plus là. Il n'y a plus que lui.

Je reprends mes esprits et lui dis :

- Où est Théo ? Il nous le faut !

Je me relève rapidement et sort du manoir en trombe. Je le cherche du regard mais rien. Plusieurs cadavres de loups gisent au sol. Certains combat sont encore en cours. J'aperçois Arthur, tenant tête à cinq loups, et Eloïse face à la luna de cette meute.

Je ferme les yeux et me concentre sur mon odorat. Je dois retrouver Théo. Je connais son odeur et son aura. Ça ne devrait pas être difficile, mais tout le sang masque son parfum. Je me concentre un peu plus. Il ne doit pas m'échapper.

Tout a coup, j'ouvre grand les yeux. Ça y est. Je l'ai trouvé ! Je cours alors dans sa direction le plus rapidement possible. Je passe à travers les cadavre et arrache quelques têtes aux loups encore vivants qui se trouvent sur mon passage. Je n'ai qu'une idée en tête : lui. Il détient toutes les réponses sur mon pouvoir. Je ne peux pas le laisser nous échapper. J'accélère un peu plus. Je me rapproche de lui. Je le sens. Il est tout près. J'arrive alors près d'une rivière. Il est là. Il se tient droit devant moi. Je lui dis alors :

- Viens avec moi Théo ! Si comme tu le dis, on est liés alors on doit rester ensemble.

- Nan. Si tu es bel et bien  avec Yvan, Je ne peux pas te laisser faire. Il veut nous anéantir. Il est mauvais. Tu ne devrais pas rester près de lui !

- Tu ne sais rien de lui ! Tu ne sais rien de moi non plus. Alors ne parles pas de choses dont tu ne connais pas.

- Il a massacré des centaines de meutes. Il déteste les loups ! Néra, ouvres les yeux !

- Arrête. Je ne me retournerais jamais contre Yvan. Tu ne le connais pas.

- Parce que toi, si ? T'es sûre de bien le connaitre ? Il hait les loups plus que tout. Il veut notre mort à tous ! Il se sert de toi, Néra !

- NAN ! Tu mens ! Je sais qui il est.

- Comment peux-tu en être si certaine ? Il est fou !

- PARCE QU'IL EST MON ONCLE !

Il ouvre alors grands les yeux. Le silence tombe. On se fixe du regard, mais personne ne parle.

Je brise le silence en disant :

- Comme je te l'ai dit, si tu n'es pas avec moi, alors tu es contre moi.

Je lui saute alors dessus. Il esquive de justesse. Il se met alors en position de défense. Il faut que je fasse vite. Je ne peux pas lui laisser le temps d'utiliser son pouvoir. J'enchaîne alors les attaques. A chaque fois que je m'approche, je lui tranche la peau. Je ne touche pas ses points vitaux. Je veux seulement l'affaiblir. J'ai encore besoin de lui. Avec les blessures que je lui inflige, il peine à se défendre. Et d'un seul coup, je l'assomme, en le projetant contre un arbre.

Je l'attrape alors et le balance sur mon dos. Je préviens les autres grâce à l'oreillette, qu'on peut se replier, et me dirige vers la frontière du territoire.

C'est alors que j'aperçois entre deux chênes, Maxime en plein combat. Je m'approche un peu et vois Marcus. Du sang tâche son pelage. Il est mal en point. Je fais alors un geste à maxime pour lui dire qu'on se replie. Marcus m'aperçois alors et baisse sa garde le temps d'une seconde. Le vampire en profite alors pour lui assener un énorme coup, et le projette 2 mètres plus loin. J'attends alors Maxime gronder de toutes ses forces :

- C'est à cause de toi. Tout ça est à cause de toi ! Tu vas mourir de mes mains.

Je regarde la scène de loin. Un petit sourire se dessine sur mon visage. Yvan avait raison. C'est un bon élément.

Marcus crache du sang et puise dans ses dernières forces pour se relever. Mais Maxime ne le laisse pas faire et lui envoie un énième coup de pieds. Il continue :

- Tu as gâché sa vie. Tu as gâché la mienne et celles de tous ceux qui l'entouraient.

Je vois alors les yeux de Marcus s'ouvrir en grand. Son loup prend le dessus sur lui. Il hurle de rage, bondit sur ses 4 pattes, et en l'espace d'une faction de seconde, se jette sur Maxime. Tout se passe tellement vite que je n'ai pas le temps de comprendre ce qui arrive. Il enchaîne les coups et le balance toujours plus loin. Tout va si vite. Maxime n'a pas le temps de se relever qu'il doit essuyer un autre coup. C'est alors que Arthur arrive, et emporte Maxime avant que Marcus lui envoie un autre de ses points.  Huit autres loups arrivent peu de temps après Arthur. Il faut qu'on se replie. Ils sont trop nombreux. On a récupéré Théo, c'est tout ce qui compte. On s'occupera de Marcus un autre jour.

On se met alors à courir à une vitesse folle. Les loups tentent de nous poursuivre. On passe leur frontière. Je jette alors un dernier regard en arrière afin de voir s'ils vont continuer à nous suivre après la frontière. Mais leur luna leur indique de ne pas sortir. Marcus pousse un énorme grognement et me crie :

- Tu ne t'en sortiras pas comme ça Artémis ! Je te tuerais de mes propres mains s'il le faut !

Ma louve réagit instantanément, et un sourire malicieux se dessine. Quoi de mieux qu'un défi pour relever sa curiosité. Et d'une voix à moitié sensuelle et à moitié sadique, elle lui répond :

- Je t'attendrais avec impatience Héros ! Mais pour le moment je dois d'abord m'occuper de ton bêta...

Je me retourne alors et reprend ma course, toujours avec se sourire narquois sur mon visage. Je l'entends hurler de rage. Son loup s'est enfin décidé à agir. Mais arrivera-t-il à tuer sa soi-disant âme sœur ? La partie ne fait que commencer...

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant