Chapitre 24 :

28 4 0
                                    

Lorsque j'ouvre les yeux, ma cellule est plus sombre. Le métal est rouillé. Tout semble mort, comme si il s'était écoulé des milliers d'années et que le temps avait tout pris. Maxime est Yvan sont allongés au sol. Est ce qu'ils sont encore vivant ?

Je me précipite vers Max et vérifie sa respiration. Je pousse un soupir de soulagement. Il respire ! Il est vivant. Tout à coup, je remarque que mon pelage blanc est devenu noir. Il est aussi sombre que que la nuit. C'est un noir absolu. La brume de tout à l'heure a du m'atteindre aussi.

Tout à coup, je vois quelques étincelles dorées voler dans le ciel, m'indiquant un chemin. Mon cœur s'accélère. Je me sens comme attirée. Plus j'avance, plus mon cœur s'emballe. Les étincelles rentrent en moi lorsque je les dépasse, créant de la chaleur dans mon corps. Je sors alors de ma cellule. Les chaînes sont totalement brisées, la porte est cassée. Mes jambes avancent toutes seules. Je ne contrôle rien. Je suis comme aspirée. Et plus j'absorbe ces étincelles, plus mon pelage s'éclaircit, passant d'un noir vantablack à un noir presque gris. Je me retrouve devant une porte. Elle est fermée. Je donne alors un coup violent dans celle-ci. Elle cède facilement. Ma force est comme décuplée.

Je pénètre alors dans la pièce. Et là, je le vois. Nos regards se croisent. Et nous hurlons à la lune en même temps. Il me voit. Je le vois. Tout disparaît autour de nous. Il n'y a que lui et moi.

J'avance lentement vers lui, absorbant encore ces petites étincelles qui m'attirent toujours plus vers lui. J'arrache alors ces chaîne, comme ci elles étaient de simples ficelles faciles à détacher. Nous sommes tous les deux debout, l'un en face de l'autre. Nos yeux ne se quittent pas. Ma louve est dans le même état que moi. Nous ne contrôlons rien. Il y a cette attraction entre nous, comme si une force électrique attirait nos corps l'un vers l'autre. Nous nous rapprochons de plus en plus. Nos respirations se mélangent. Et sans que je m'en rende compte j'avais repris mon apparence humaine.

A présent, nous sommes tellement proches que nos lèvres se frôlent. Un frisson me parcourt le corps. Je remarque que je lui fais le même effet.

Tout à coup, j'entends cette voix au fond de mon esprit :

"J'arrive. La mort réclame des âmes."

Je hurle alors de douleur. Ma tête me fait mal. La haine reprend possession de mon corps. Toute mon âme s'assombrit. Mon corps réclame du sang. Je dois tuer. J'ai besoin de tuer. Mes yeux se ferment. Je pose mes mains sur mon crâne pour essayer d'apaiser la douleur. Mais rien n'y fait. Je sens que ma tête va exploser. Je hurle encore plus forte.

Soudain, je sens des mains se poser sur mes joues. Elles sont douces et réconfortantes. J'ouvre difficilement mes yeux remplis de larmes. C'est Marcus. Il est là. Il est là pour moi. Il tient ma tête entre ses mains, pose son front sur le miens et me chuchote :

- Je suis là, tout va bien.

Ses paroles me calment. La pression dans ma tête se fait plus légère. Mon visage s'illumine petit à petit, chassant mes pensées sombres. Il me prend alors dans ses bras et me serre fort contre lui.

- Chut, je suis là ! Ne t'inquiète pas.

J'éclate en sanglots. Je ne comprends pas ce que j'ai. Ces pensées si sombres qui veulent s'emparer de mon âme, et cette voix si froide... Artémis est dans le même état que moi. Nous sommes en parfaites symbiose. Je ressens tout ce qu'elle ressent. Elle est moi et je suis elle. Nous ne sommes plus qu'un.

Après 5 minutes passées comme ça, je réussis à me calmer. Marcus m'attrape alors la main et me dit :

- Il faut se dépêcher. On doit sortir d'ici.

On commence alors à courir, sillonnant les couloirs du château. Je suis Marcus. Il a l'air de savoir où aller. On s'arrête alors devant une porte. Elle est fermée à clé. Je la pousse alors de la main et elle cède. Marcus me regarde avec de grands yeux. Il est choqué de ma force. Il ne comprend pas très bien ce qu'il m'est arrivé. Mais il ne me pose pas de questions. C'est mieux comme ça.

Et lorsqu'on entre dans la pièce, je suis abasourdi. Alec est là, ensanglanté et attaché à des chaînes en argents. Je me précipite vers lui, pour vérifier s'il est bien vivant. Ouf ! Il respire encore. Je tire alors sur ses chaînes, de la même façon qu'avec Marcus. Il tombe alors au sol.

Marcus se précipite pour le rattraper, il le pose sur son épaule. Il le porte avec tellement de facilité ! Je suis impressionnée par sa force. Il me dit alors :

- Maintenant, il faut sortir de là.

Tout à coup des souvenirs remontent à la surface. Je connais ce château. J'y ai vécu. Je connais la sortie, et les passages pour s'enfuir discrètement. Je connais le chemin ! J'attrape Marcus par la main et lui dis :

- Suis moi, je connais le chemin !

Il semble troublé mais ne me pose pas de questions pour autant. Il me suis, tout en portant Alec sur son épaule. On se met à courir dans le château, évitant les gardes qui ne semblaient même pas alertés pas l'absence d'Yvan.

On arrive dans les jardins puis nous nous précipitons dans les vignes pour se cacher des éventuels gardes. Nous arrivons devant une bouche d'égout et je soulève la plaque. On saute alors dedans. L'odeur est désagréable mais c'est le seul moyen de sortir sans passer par la grande porte surveillée. Inconsciemment j'avais repris mon apparence de loup. Je pouvais courir plus vite ainsi. Mon pelage s'était éclaircit, mais il était toujours gris. Arrivés au bout des égouts, il fallait sauter dans les douves. Il devait y avoir 10 mètres de haut. Et je savais que c'était assez profond pour amortir notre chute. Marcus était un peu sceptique au début, mais il me faisait confiance. Alors on a sauté, et nous sommes sortis du château.

Nous avons couru pendant plusieurs heures pour sortir du territoire des vampires. Nous ne nous sommes pas arrêtés. Il fallait avancer. On devait rejoindre la meute avant que Yvan ne s'en prenne à eux. Alors on a couru encore et encore. Il le fallait. Alec était dans un état catastrophique, mais nous ne pouvions pas nous arrêter pour le soigner. Plus je passais du temps à leurs côtés, plus j'avais peur que la mort revienne. Elle était proche. Je le savais. Et elle avait soif de sang. Alors nous devions nous dépêcher.

Au bout de plusieurs heures, je reconnaissais la forêt de la meute. Marcus avait du prévenir la meute qu'on approchait parce que lorsqu'on est arrivés devant le manoir, tout le monde nous attendait. Plus j'approchais, et plus j'avais peur. Qu'est ce que je faisais ici ? J'allais tuer tout le monde. Je suis dangereuse. Je ne peux pas rester ici.

Mais mes pensées s'éclaircirent quand je vis Jared, le sourire aux lèvres. Anaëlle se précipita directement vers Alec, en pleurs. La marabout récupéra Alec et l'emmena dans sa maison pour le soigner.

Mais tout ça semblait loin de moi. J'étais comme étrangère à la scène. Et plus j'approchais, plus les gens me regardaient avec méfiance. Je voyais quelques uns baisser la tête devant moi en signe de soumission. Qu'est ce qu'il était en train de se passer ? Ils ne sont sensé être soumis qu'à Marcus. Le remarquant, Marcus se mit à grogner. Il me dit alors d'un ton sec :

- Néra, diminue ton aura.

Et sans m'en rendre compte, mon aura avait diminuée. Ma louve l'avait fait pour moi. Elle avait compris. Mais moi, j'étais dans un état second. Je ne me sentais pas bien. Mes jambes étaient faibles et ne me répondaient plus. J'étais sous ma forme de louve alors que tous les autres étaient sous formes humaine. Ils me regardaient bizarrement. Et tout à coup je la vis.

Elle courait vers Marcus, un sourire aux lèvres. Mes yeux devinrent rouges, et la haine m'envahit. Marcus comprit directement et cria :

- Louise ! Ne bouge plus !

Le sourire de Louise disparut aussitôt. Marcus se tourna alors vers moi. Mais je voyais flou. J'entendais cette petite voix dans ma tête qui chantait d'un air macabre :

"Je vais les tuer ! Je vais les tuer !"

Marcus s'approcha de moi, et posa sa main sur ma joue. Cela me fit comme une onde de choc. Je perdis alors connaissance. J'étais vidée de mon énergie.

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant