Chapitre 37 :

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Personne n'a fermé l'œil de la nuit, trop méfiants l'un de l'autre. Théo m'indique alors de lever le camp. Et nous reprenons notre folle course à travers la forêt. Comme hier, nous courons à pleins poumons. Le paysage défile et je reconnais de moins en moins la forêt. Il veut m'emmener dans un endroit inconnu. Sûrement pour éviter que je lui échappe.

Et nous courons ainsi pendant plusieurs jours, s'arrêtant la nuit pour reprendre des forces, même si aucun de nous deux ne réussi à fermer l'œil pour l'instant, trop méfiants l'un de l'autre.

Cela fait maintenant au moins une semaine que nous sommes partis. Je ne sais plus. Mais ce temps me semble une éternité.

A un moment, il me dit :

- Tu sais, si tu essayais de te souvenir, peut être que ça irait mieux.

Je le regarde méfiante, et lui demande hargneusement :

- Que je me souvienne de quoi ?! Crois moi, tu ne connais rien de moi.

- Yvan t'as manipulé.

- Allez, encore cette histoire...  C'est toi qui essayes de me manipuler là.

- Réfléchis, quel intérêt j'aurais à te manipuler ?

- Gagner la guerre ? Te venger de ce que j'ai fait à ta meute ? Te rapprocher d'Yvan pour le tuer ? Il y a tellement de possibilités ! Maintenant, quel intérêt aurait Yvan à me manipuler ?

- T'avoir toi et ton pouvoir de son côté.

- Ce n'est pas logique. Il est plus fort que moi. Et même, il m'a recueilli quand j'étais petite. Il ne pouvait pas savoir.

Théo continue alors à avancer. Et plus personne de dit mot durant tout le trajet.

Nous nous enfoncions maintenant dans les montagnes. Qu'a-t-il en tête ? Où nous emmène-t-il ? Tout à coup, il s'arrête net. Il l'a en effet repéré. Un gobelin qui se situe non loin de nous. C'est ma porte de sortie. Je vais pouvoir m'éclipser rapidement. Petit à petit, nous nous faisons encercler. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un petit sourire. Son plan tombe à l'eau. Je m'avance alors vers eux. Mais juste avant, Théo s'élance et les attaque. Mais ils sont plus nombreux que nous. Et ils contre-attaquent en groupe. Des lancent volent dans les airs, tentant de nous atteindre. Tout à coup je vois un gobelin courir vers moi. Mais avant que je ne me défende, un autre arrive par derrière. Je le sais. Ma louve sent tout. Je ressens tout ce qu'il se passe autour de moi. Mais avant que je ne les attaque, Théo s'interpose et en tue un. Je lui grogne dessus :

- Je n'avais pas besoin d'aide.

- De rien, miss !

Et il me fait un petit clin d'œil. Je m'attaque alors au 2eme gobelin. J'ai besoin de sang. J'ai besoin de me défouler. Cela fait des jours que je suis sur mes gardes. Il est temps que ça change. Je l'égorge alors avec mes griffes aiguisées. Et sans m'en rendre compte j'extermine tous les gobelins qui se trouvaient à ma portée. Il est temps de m'éclipser. Je jette un œil par dessus mon épaule et vois Théo se battre avec plusieurs gobelins. C'est le moment parfait. Alors, je m'éloigne à pattes de velours. Je passe plusieurs arbres. Mais tout à coup, je vois une forte lumière blanche jaillir derrière moi. C'est tellement fort que je ferme les yeux pour ne pas être éblouie. Mais lorsque je les rouvre, Théo se trouve en face de moi. Je me fige. Il y a encore de la fumée blanche qui sort de ses mains. 

Il me dit alors :

- Voyons Néra, tu ne pensais tout de même pas pouvoir te débarrasser de moi si facilement ?

Je regarde derrière moi. Il n'y a plus un seul gobelin. Ils sont tous morts. Il me pousse alors et m'ordonne d'avancer. Je souffle. Nous continuons donc notre chemin. Mais je ne me décourage pas. Je sais que j'aurais d'autres occasions. Plus il utilise son pouvoir, plus il s'affaiblit. Il aura donc besoin de sommeil à un moment donné.

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant