Chapitre 18 :

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Je me retrouve dans un jardin à la française. Tout est bien taillé, il n'y a pas une branche qui dépasse. Il y a des roses blanches et de pivoines roses. Il faut beau. Le soleil éblouit mon visage. On doit être fin printemps, début été. L'air n'est pas encore trop sec. J'entends une église sonner les coups de midi. Derrière les jardins, je peux apercevoir les tours d'un château. Mais ce qui attire le plus mon attention c'est les couleurs de ces tours. Elles sont comme rayées à l'horizontal. C'est la première fois que je vois ça. Il y a des bandes presque noires sur le hauts des tours.

Un homme me sort de mes pensées en disant :

- Je suis ravie de te revoir ma chère Artémis. Même mort, j'arrive à entendre parler des tes exploits.

Il éclate de rire. Son rire me fait froid dans le dos. Il continue en reprenant son sérieux :

- Son fils est encore vivant. Il a réussi à s'échapper avec quelques uns de sa meute.

Ma bouche se met à parler toute seule :

- Yvan, tu sais très bien que je finis toujours mon travail. Alors je vais le trouver, le tuer et je me ferais un plaisir de faire durer ses souffrances.

Ma voix est dénuée d'émotions. On dirait une machine qui parle. Il n'y a rien. Cet homme est donc ce fameux Yvan ? Il a l'apparence d'un homme d'une cinquantaine d'années. Il n'a pas l'air au top de sa forme. Il a le visage creusé. Ses cheveux sont grisonnants et ses yeux sont bleus. C'est un bleu clair et profond. Un peu comme la glace.

Il allait continuer à parler quand je son mon corps tombe. Puis plus rien. C'est le trou noir.

J'ouvre difficilement les yeux. J'ai encore mal à la tête. Mes blessures d'hier me font terriblement mal. Je me redresse difficilement. Je reprends petit à petit mes esprits. Je suis sur mon lit. Je tourne la tête. Marcus est à mon chevet. Je me recule brusquement, d'étonnement, mais surtout de peur. Que fait-il ici ?

Son regard est froid. Je ne peux lire aucune émotion sur son visage. Je me redresse rapidement. Cela ne présage rien de bon. Mais au moins je suis contente qu'il ne m'ait pas remise dans ma cellule.

Le silence règne. Il me fixe et je n'ose dire un mot. Puis je repense à ce que j'ai vu. Mais oui ! J'ai des indices sur l'endroit où il se trouve.

J'ouvre grands les yeux et me précipite pour dire :

- J'ai réussi ! J'ai des informations ! Il est dans un château. Un château français.

Son regard change instantanément. Son visage s'approche. Il veut ses informations. Mais à ce mouvement, je me recule encore un peu spontanément. Il le remarque, reprend sa place et répond en se raclant la gorge :

- Décris moi ce château. Il était comment ? Est ce que tu as d'autres détails ? De quoi te souviens-tu exactement ?

- Il y avait des lignes grises horizontales en haut des tours.

- Angers... C'est le château d'Angers.

Il se lève alors, et commence à quitter la pièce. Je me lève brusquement et cours pour le rattraper. Je l'attrape par le poignet pour le forcer à se tourner vers moi. Un frisson nous parcours le corps. Je le vois fermer les yeux face à ce contact.

Je lui dis alors :

- Je ne sais pas si il y est toujours. Je pense que ce que j'ai vu date d'un an à peu près.

- Merci.

- Que comptes-tu faire ?

- Je vais élaborer un plan pour agir demain, après la pleine lune. Mais je ne t'en dirais pas plus. Je ne veux pas que ta louve nous trahisse encore une fois. Et tâche de rester à ta place à présent.

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant