Chapitre 49 :

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Depuis plusieurs jours, je cherche des pistes sur l'endroit où auraient pu partir Théo et Louise. J'ai demandé l'avis de la petite marabout, mais apparemment Marcus lui a interdit de révéler quoi que ce soit. La vie au sein de la meute est bizarre sans Théo. Je me sens complètement seule. Certes, il y a Jared et Anaëlle, mais avec la guerre qui se prépare, ils sont souvent occupés. 

La nuit tombe. J'attends patiemment dans ma chambre qu'il fasse complètement sombre. Je tends l'oreille et écoute chaque pas au sein du manoir. De Jared qui fait les 5000 pas dans sa chambre, à l'oiseau qui se pose dans son nid sur l'arbre devant la grange. Rien ne m'échappe. J'attends simplement le bon moment. Je dois aller retrouver Théo. Je dois lui expliquer qu'il a tord. J'ai besoin de lui.

Mais je dois surtout faire attention à Marcus. Avec notre lien, il peut savoir où je me trouve. Alors je vais attendre qu'il s'endorme, pour partir. Cela fait déjà un certain moment qu'il ne bouge plus. Il est dans sa chambre. Donc soit il travaille, soit il dort.

Je préfère attendre encore quelques minutes pour être sûre qu'il soit bien endormi. Au bout d'un certain temps, je prends mon courage à deux mains, tourne délicatement la poignée de ma porte, et quitte ma chambre. A patte de velours, je longe le couloir, et traverse les différentes pièces du manoir.

Tout à coup, j'entends du bruit. Je me fige. Deux personnes discutent dans la cuisine. Je décide donc de faire un détour. Je monte à l'étage, et traverse le salon. Mais au moment de redescendre de l'autre côté pour rejoindre la sortie, j'entends quelqu'un monter les marches. Je me précipite dans la première pièce qui se trouve à ma droite pour me cacher. Mais le plancher craque. Merde ! J'arrête tout mouvement, et tends l'oreille afin de détecter si mon adversaire m'a repéré. Je bloque ma respiration, et ferme les yeux en espérant qu'il ne vienne pas vers moi.

Mais malheureusement, les pas s'approchent. Je panique. Je regarde autour de moi s'il y a un endroit où je pourrait me cacher. Mais il n'y a rien. Seulement une grande table, quelques chaises parfaitement rangées et une armoire. Mon seul espoir. J'ouvre alors rapidement le meuble, pour finalement découvrir qu'il n'y a pas la place pour moi. C'est simplement une armoire à vaisselle où sont rangées plusieurs assiettes de collection, ainsi que différents verres en cristal. Je panique. Les pas continuent de se rapprocher. Le stress monte. Je ne réfléchis pas, ouvre la fenêtre et me lance dans le vide. Il doit bien y avoir 4 mètres, mais je n'ai pas le choix.

Je tombe dans un buisson, qui absorbe ma chute, et ne m'en tire qu'avec une petite douleur au niveau de la cheville. Je me transforme alors en louve et m'élance dans la forêt avant qu'on ne me voit par la fenêtre. Je cours plusieurs minutes, jusqu'à arriver au niveau de la frontière. Je connais maintenant toutes les zones où sont postés des loups pour éviter toute intrusion. Alors je n'ai aucun mal à trouver un endroit non protégé. Mais au moment de mettre une patte à l'extérieur, j'entends :

- Alors, tu t'en vas ?

Je n'ose pas me retourner. C'est Marcus. Et sa voix est remplie de tristesse. Je ne veux pas le regarder. Alors je ne bouge pas. Je ne dis rien. Je ne sais pas quoi lui dire.

- Regarde moi au moins, putain !

Le ton monte. Je me tourne alors lentement. Il me fixe dans les yeux. J'essaie de détourner le regard mais je ne peux pas. Il y a toujours ce lien en moi qui me crie de rester.

Au bout de plusieurs secondes, je réponds simplement d'une petite voix :

- Je dois le voir...

- Pourquoi ?

- Parce que je... J'ai besoin de lui !

Il marque un temps de silence avant de me répondre :

- Au moins je constate que je ne m'étais pas trompé.

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant