Chapitre 56 :

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Je ne sais pas quoi répondre, pas quoi dire. Comment empêcher ça ? Je sais à quel point la vengeance peut changer quelqu'un. Ça vous ronge de l'intérieur comme une souris qui voudrait sortir de sa cage. Et empêcher quelqu'un d'assouvir sa vengeance est impossible. C'est comme demander à un loup affamé de ne plus manger. C'est plus fort que tout.

Marcus reprend alors la parole :

- Concentrons nous sur un chose à la fois. Théo, si tu peux sauver des vies alors fais le. De toute façon l'équilibre est déjà brisé. Néra, il va falloir parler avec la mort. Jared, je vais avoir besoin d'aide pour relever les troupes et guider les 3 meutes. Alec, toi tu ne bouges pas d'ici !

Après cela, personne ne dit rien. Théo part directement, suivi de Jared, Marcus et moi, laissant la marabout veiller sur les deux âmes sœurs. Théo fonce. Il a l'air complètement perdu dans ses pensées et on le perd ensuite rapidement parmi le monde. La meute d'Alkania ainsi que la notre ont subit beaucoup de pertes. La première partie du combat a apparemment été un vrai carnage. Ils se sont fait encerclés, totalement incapables de riposter. La meute de Guillaume a subit moins de pertes. Ils sont un peu arrivés comme les sauveurs de cette bataille. J'imagine qu'après ça, Guillaume aura un ego encore plus surdimensionné qu'avant. Mais il faut le reconnaître, il nous a bien aidé.

Les gens ont encore du mal à réaliser ce qu'il vient de se passer, que leur amis morts au combat ne reviendrons jamais, et que tout ce qu'ils ont connu et construit ici a disparu pour toujours.

Intérieurement, je ne sais pas quoi ressentir. Ton mon être est troublé par cette vision d'horreur. J'ai... tué tellement de monde... Leurs visages hantent mes pensées. Mais à la fois, une rage inextinguible brûle en moi, souhaitant faire payer Yvan pour toutes les souffrances qu'il a fait subir. Je veux mettre fin à tout ça.

Cela fait maintenant plusieurs heures que la tempête s'est abattue sur nous. Le soleil a commencé à se lever, dévoilant les horreurs de la nuit. L'odeur de sang embaume le manoir. Mais tout le monde s'active. La fatigue n'est pas permise. Je vérifie de temps en temps l'état d'Anaëlle et Alec. Leur guérison à commencé. Mais leurs blessures sont profondes et ils sont à bout de forces. Cela risque de prendre plusieurs semaines voir plusieurs mois. Il faut qu'ils se reconstruisent aussi bien physiquement que psychologiquement.

Au bout d'un certain temps, le moment tant redouté arrive. Marcus vient me voir pour qu'on puisse retenter l'expérience avec elle. Il m'attrape au détour d'un couloir, accompagné de la petite marabout. Je souffle.

Il nous isole tous les trois dans une pièce, et on s'agenouille en cercle, comme la dernière fois. Juliette commence ses incantations, tandis que je fixe le sol, attendant patiemment ma sentence. Marcus m'attrape alors la main et un frisson me parcourt, apportant un élan de chaleur à mon corps. Mais le stress est toujours là, tenant mon cœur entre ses mains à deux doigts de le faire exploser.

Et d'un coup, mes paupières se ferment laissant place à l'obscurité la plus intense. Je tombe au sol. Immédiatement, un sentiment de profonde solitude m'attrape, laissant place à un froid du nord. Je tâte autour de moi ce qu'il peut y avoir. Mais je n'arrive qu'à identifier le sol comme étant une roche glaciale et irrégulière, plus coupante qu'une lame de rasoir. J'avance à tâtons. La pierre m'écorche les membres à chaque pas. Mais je préfère ignorer totalement la douleur. La douleur n'est qu'une information que mon cerveau traite d'une certaine façon. En changeant son mécanisme de penser, on peut arriver à ignorer totalement la douleur.

Au bout d'un certain temps, je crie :

- Marcus !

Mais pas de réponse. J'entends simplement un rire aiguë provenant des profondeurs de cet endroit. C'est elle. Je reconnais immédiatement sa voix glaçante. Je lui dis alors :

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant