Double résonance

Chapitre 14 :

Aujourd'hui, c'est le 1er jour du programme de Jared. Alors je me parfume de ce liquide qui empeste, puis vais rejoindre Anaëlle à l'entrée de la forêt.

Le soleil se lève doucement. C'est agréable de marcher dans la forêt. Les deux jumelles de la veille sont avec nous. Elle courent et jouent devant et nous, nous ramassons certaines plantes aux propriétés particulières. Anaëlle me dit alors :

- Chez les loups garous, la naissance de jumelles est un évènement extrêmement rare. La nature les a doté d'une puissance magnifique. Elles seront les prochaines marabouts. Alors, quand je vais en forêt, Martine me demande de les amener avec moi afin qu'elles renforcent leur lien avec la nature.

- Ah bon ? Je ne savais pas. Chez les humains aussi c'est rare, mais pas à ce point là.

Nous continuons de parler, tout en ramassant des plantes. Quand tout à coup, un magnifique cerf s'approche des jumelles. Il baisse sa tête à leur hauteur et renifle leurs têtes. Lucie pose délicatement sa petit main sur son chanfrein. C'est magnifique. Je n'en avais jamais vu ! Et il se laisse approcher tellement facilement ! Le spectacle est a coupé le souffle.

Je décide alors de m'approcher doucement. Je m'accroupis, pour ne pas lui faire peur et fais un pas. Une feuille craque sous mon poids. Le cerf relève sa tête brusquement et regarde dans ma direction. Je ne bouge plus. Il continue de me regarder. Et d'un coup il s'en va rapidement. Je lui ai fait peur. Encore une fois j'ai tout gâché. Même la nature ne me fait pas confiance.

La matinée passe. Nous avons réussi à ramasser pas mal de plantes. J'espère que Martine sera contente. Nous les apportons jusqu'à chez elle. Mais plus on avance, et plus je sens mon cœur s'accélérer. Je ne sais pas pourquoi, mais je stresse. On arrive au pieds de sa porte. Elle nous ouvre gentiment. Mais je ressens presque de la colère. Je retiens mon souffle pour me calmer. On lui donne les plantes, puis je fais demi tour directement sans un mot. J'entends Martine remercier Anaëlle et et faire un petit bisou aux jumelles. Puis la porte se referme. Je souffle. Les battements de mon cœur reprennent leur rythme normal.

Sur le chemin du retour jusqu'au manoir, personne ne parle. Puis Anaëlle me dit :

- Alec n'est toujours pas rentré. Je m'inquiète. Ce n'est pas normal.

- Ne t'inquiète pas. Je suis sûre qu'il va bien. C'est juste que sa mission est plus longue que d'habitude. Je suis sûre qu'il va bientôt rentrer !

Je la prends alors dans mes bras. Mais tout à coup, on m'attrape par le tee shirt et je me sens projetée en arrière. Mon dos cogne violemment le sol. J'essaie de me relever mais un pied vient se poser sur la poitrine.

- Leçon numéro 1 : toujours rester vigilent.

Je lève les yeux vers mon agresseur. Théo... Il enlève alors son pied, et me tend sa main pour m'aider à me relever. Je la prends et me retrouve sur mes deux jambes.

Théo m'emmène alors dans un coin de la foret, en laissant Anaëlle rentrer au manoir. Il commence à m'expliquer la posture de base. Je me positionne.

Il me regarde et rigole. Il prend mon point et le lève un peu plus haut pour ajuster ma garde. Il donne un coup dans mon pied pour que je l'écarte un peu plus.

Il me dit, d'un air de défi :

- Si tu arrives à me mettre au sol, je t'accorde une pause pour aller déjeuner.

A l'entente de ce mot, mon ventre se met à gargouiller. J'ai faim.

Il me fait alors signe d'approcher. Je cours vers lui, pose mes mains sur son torse et pousse le plus fort que je peux. Mais il ne cille pas. Je continue. J'essaie de lui faire des croches pattes, mais il esquive à chaque fois.