Chapitre 36 :

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Nous sommes de retour au chalet. Nous avons administré les premiers soins à Luc, mais ses blessures sont profondes. Les marques de loups garous guérissent lentement chez un vampire. Mais l'essentiel c'est qu'il soit conscient. J'espère qu'ils n'ont réussi à lui soutirer aucunes informations à propos d'Yvan. La suite du plan est donc de passer à l'interrogatoire de Théo.

Je descends alors au sous sol. Il est toujours là. Ses yeux sont fermés, mais je sais qu'il a repris connaissance. J'entends sa respiration difficile, et son cœur battre. Je prends la chaise qui se trouvait dans un coin de la pièce, et la positionne juste en face de lui. Je m'y assis et le regarde.  Ses cheveux blonds sont toujours aussi brillants. J'essaie de sonder ma mémoire, mais rien. Je ne me rappelle pas de lui. Comment peut-il me connaître ? Qui est-il vraiment ? Mais surtout, quel est son objectif dans cette guerre ?

Je sors de mes pensées et il dit :

- Pas besoin de faire semblant de dormir, je sais que tu es réveillé.

Mais il ne bouge pas et n'ouvre pas les yeux. Il répond simplement :

- A quoi bon ? Je n'ai pas envie de te voir comme ça.

J'explose de rire.

- Et tu voudrais me voir comment ?

Il ne répond rien. Il faut que je trouve un point sensible. Je m'approche alors de lui et lui demande :

- Alors dis moi, qui sont les fameuses jumelles dont tu m'as parlé ?

Il garde le silence. Je continue :

- Quel lien ont-elles avec nous ?

Mais toujours rien.

Il ouvre alors les yeux et me fixe. Il ne me quitte plus du regard. Il a l'air sûr de lui.

- Je te propose un deal : je t'apprends à contrôler ta magie, mais en échange tu ne touchera pas à un seul cheveux de la meute du nord.

J'explose de rire. Je crois qu'il ne comprends pas bien où et avec qui il se trouve. Il n'est pas en position de négocier.

Je quitte alors la pièce et remonte à l'étage. Je fais signe à Eloïse d'y aller. Elle sait faire mal là où il faut. C'est la personne parfaite pour lui soustraire des informations. On ne peut pas prendre le temps de le cuisiner comme il se doit, sous peine de se faire retrouver par la meute du nord. Nous ne sommes pas très loin de leur territoire. On n'a pas le temps. Il faut aller vite.

Elle descend donc à la cave. Au bout de quelques minutes, nous commençons à entendre des cris. C'est bon signe. Plus le temps passe et plus les cris s'intensifient. Ni Arthur, ni moi ne parlons. L'ambiance est calme mais pesante. Personne ne parle. J'espère qu'elle arrivera à le faire parler. C'est cruciale pour la suite du plan. J'ai besoin de savoir ce qu'il sait. Luc est toujours en train de se reposer. Il a repris connaissance, mais il est blessé de partout. Il ne nous a pas encore adressé la parole. Il doit sûrement rager intérieur de sa défaite. Il vaut mieux le laisser seul quelque temps. Je connais parfaitement ce sentiment. Et il a besoin de réfléchir.

Au bout de 30 minutes, Eloïse remonte. Elle soupire, et hausse les épaules.

- Il ne veut parler qu'à toi...

Je souffle. Pourquoi rendre les choses si difficiles ? Il rend juste son calvaire plus long. Je redescend donc à la cave. Il y a du sang partout. C'est une vraie boucherie. Il y en a même au plafond ! Heureusement que les loups garous guêrrissent vite. Aucun humain n'aurait pu survivre à cet interrogatoire. Sa peau n'a aucunes égratignures mais son corps est recouvert de sang, et il a un bras complètement brisé.

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant